Direct-Présidentielle 2012-Sénégal: forte mobilisation pour la présidentielle la plus tourmentée de son histoire


Rédigé le Dimanche 26 Février 2012 à 18:26 | Lu 2149 commentaire(s)


Les Sénégalais se sont mobilisés en masse dimanche pour l'élection présidentielle la plus tourmentée de leur histoire, après les violences meurtrières qui ont marqué la contestation de la candidature du chef de l'Etat sortant Abdoulaye Wade, qui a voté sous les huées à Dakar.


Les tensions politiques dans un pays qui fait figure de modèle démocratique dans une Afrique de l'Ouest instable ont fait craindre une fuite en avant.
Au point que l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, chef des observateurs de l'Union africaine (UA,) a proposé samedi d'"échapper au chaos" en limitant à deux ans le mandat du président sortant s'il était réélu, compromis rejeté à la fois par le camp de M. Wade et par l'opposition qui a proposé un nouveau scrutin sans lui.

Les violences préélectorales ont fait de 6 à 15 morts et des dizaines de blessés en un mois, et des appels au calme ont été lancés tant par l'UA que par l'ONU à la veille du scrutin.
Le président Wade, accompagné de son fils Karim et de sa fille Sindiély, a voté dans le quartier du Point E sous les huées de centaines d'opposants que n'ont pu couvrir les applaudissements de dizaines de ses partisans. Il est très vite reparti après avoir accompli son devoir électoral, sans faire de déclaration aux nombreux journalistes présents.

Le secrétaire d'État adjoint aux affaires africaines, Johnnie Carson, a aussi témoigné devant la presse qu'il s'était rendu dans des bureaux de vote "bien gérés, dans l'ordre et le calme", ajoutant que "les Etats-Unis sont fiers de considérer le Sénégal comme un pays ami".
Quelque 5,3 millions d'électeurs sont appelés à choisir pour le premier tour entre M. Wade, 85 ans, élu en 2000 et réélu en 2007, qui brigue un nouveau mandat de sept ans, et 13 opposants qui jugent sa candidature anticonstitutionnelle.
Les appels de plusieurs candidats, dont le président Wade, à leurs partisans afin de "sécuriser" le vote et de "protéger" leurs bulletins pour éviter toute fraude, ont fait craindre des troubles.
La nouvelle candidature Wade est jugée anticonstitutionnelle par l'opposition, pour qui il a épuisé ses deux mandats légaux. Ses partisans soulignent que des réformes de la Constitution en 2001 et 2008 lui donnent le droit de se représenter.
"J'ai voté en choisissant 13 bulletins, que j'ai amenés dans l'isoloir pour en choisir un. J'ai royalement ignoré le bulletin d'Abdoulaye Wade qui, légalement, n'est pas candidat", a ainsi déclaré à la presse Cheikh Bamba Dièye, candidat de gauche à la présidentielle, qui a voté à Saint-Louis, dont il est le maire.
Le collectif de jeunes Y'en a marre, à la pointe du combat contre la nouvelle candidature du président sortant, très écouté dans les banlieues populaires dakaroises, a appelé à voter avec un seul mot d'ordre: "Tout sauf Wade".
Le président sénégalais s'est dit de son coté persuadé d'avoir une "majorité écrasante" dès le premier tour, assurant qu'une révolte des Sénégalais contre lui n'est pas possible, dans un entretien à l'hebdomadaire français le Journal du Dimanche.
Les premiers résultats officiels provisoires sont attendus mardi, mais des résultats partiels et des estimations devraient être disponibles dès lundi.





Bien qu'aucun taux de participation officiel n'ait été publié, les observateurs ont pu constater que de longues files d'attente s'étaient formées dans le calme devant les bureaux de vote, tant à Dakar et ses banlieues qu'en province, comme à Saint-Louis et Ziguinchor, une des principales villes de Casamance.
"Je trouve que c'est réjouissant de voir tant de citoyens sénégalais qui sont là pour aller voter, qui attendent leur tour calmement", a déclaré Thijs Berman, chef des observateurs de l'Union européenne, devant un centre de vote à Khar Yalla, quartier populaire de Dakar.

Vers un scrutin "pacifique et honnête"
"Jusqu'à maintenant, je prie et j'espère que ce que nous avons vu dans les deux bureaux de vote que nous avons visités se répétera dans chaque bureau à travers le pays", a affirmé pour sa part Olusegun Obasanjo, ajoutant: "Si c'est le cas, je crois que nous pourrions avoir une élection pacifique et honnête".



avec StarAfrica.com



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