Après trois jours de garde à vue, cinq responsables du MODEL avaient été remis en liberté provisoire dimanche. Malgré le recours du procureur, la cour d’appel a décidé hier, jeudi, de les laisser libres, sous contrôle judiciaire. « Cela prouve l’indépendance de la justice et que nous sommes un état de droit », réagit Daoud Houmed, porte-parole Europe de la majorité.
L’instruction va se poursuivre pour déterminer si l’école du parti est légale. Selon Kadar Abdi Ibrahim, « elle devait ouvrir en novembre. Mais avec cette affaire, notre conseil national décidera de la marche à suivre ». Le secrétaire général du MODEL espère les premiers cours pour décembre. « Les gens savent que la répression se banalise. Ils n’hésiteront pas à s’inscrire », estime-t-il.
Dimanche, un dirigeant de la jeunesse d’un autre parti, le RADDE, a été à son tour arrêté. Selon sa formation, elle aussi non reconnue, il serait retenu au siège des renseignements. D’après son président, il est maintenu au secret, avec interdiction de recevoir des visites.
Abdourahman Mohamed Guelleh dénonce une détention arbitraire et y voit une conséquence des récentes manifestations de son parti contre le président djiboutien. « Cette répression montre que le pouvoir est inquiet », dit le chef du parti RADDE. « Cette affaire ne tient pas la route », répond Daoud Houmed, porte-parole de la majorité. « Ce parti est illégal et s’il organise des manifestations, c’est la direction qui aurait dû être arrêtée », ajoute t-il.