Nafissatou Diallo, en compagnie de son avocat Me Kenneth Thompson ce lundi 22 août à la sortie du bureau du procureur de New-York. REUTERS/Brendan McDermid
Avec cette affaire, on va de surprises en retournements de situation. Le 14 mai dernier, Dominique Strauss-Kahn, l'un des prétendants pour l'élection présidentielle en France est arrêté à l'aéroport JFK de New-York. Une femme de chambre de l'hôtel Sofitel, où il a séjourné, affirme avoir été violée et agressée sexuellement par celui qui est alors le directeur du Fond monétaire international (FMI). DSK, qui nie les faits, est dans un premier temps placé en détention puis quelques jours plus tard, libéré sous caution.
Le 1er juillet finalement, le juge new-yorkais lève son assignation à résidence et sa caution. A la sortie de cette audience, Benjamin Brafman, l'un des avocats américains de l'ancien ministre socialiste, se félicite de cette décision : « Depuis le début de cette affaire, nous avons demandé au monde de ne pas tirer des conclusions hâtives ». Avant d’ajouter devant un parterre de journalistes que « cette affaire n’est pas ce que à quoi elle ressemblait. Nous sommes absolument convaincu que c’est un premier pas de géant dans la bonne direction ».
A ce moment là, c'est le tournant de l'affaire. Cyrus Vance, le procureur, a de plus en plus de doute sur les allégations de Nafissatou Diallo. Sa première version des faits était erronée. Plus grave encore, les enquêteurs du procureur découvrent que la Guinéenne aurait menti au moment de sa demande de carte de séjour aux Etats-Unis. Mais ces détails ne changent rien, répète son avocat, Kenneth Thompson : « Elle n’a jamais changé un seul détail de sa version. Le procureur le sait. Ce qu’elle a dit au procureur ce jour là était vrai. C’est toujours valable aujourd’hui ! La victime, elle-même, a tenu à préciser les informations sur sa demande d’asile. Elle m’a dit qu’elle voulait dire toute la vérité au procureur : sur son arrivé dans le pays et sur le reste ». Pour lui, la seule défense de Dominique Strauss-Kahn, « c’est que cette relation sexuelle était consentie. C’est un mensonge et nous pouvons prouver que c’est faux ».
Poursuites abandonnées
Le risque est trop grand pour le procureur. Dans un document de 25 pages qu’il a remis, lundi soir, au juge, Cyrus Vance qualifie les mensonges de la plaignante d’ « accablants ». Les éléments matériels montrent bien qu'il y a eu relation sexuelle mais il n'est pas possible de prouver qu'elle lui a été imposée par l'ancien directeur général du FMI. Fin du dossier pénal. Dominique Strauss-Kahn devrait récupérer son passeport. Il sera ensuite libre de rentrer en France.
Mais le 8 août dernier, Nafissatou Diallo a porté plainte contre DSK au civil pour « agression violente et sadique ». C'est maintenant à un tribunal du Bronx de décider s'il poursuit DSK et s'il lui inflige des dommages et intérêts. « Les critères judiciaire pour l’emporter au civil sont réduits et moins lourds qu’au pénal. La cour civile tranchera sur la somme d’argent allouée à la Nafissatou Diallo si le jury prend une décision en sa faveur », confirme Christopher Mesnooh, un avocat américain.
Procédure au civil
Les avocats de DSK dénoncent cette manière de procéder de la part de la plaignante. Ils avaient déjà annoncé que les motivations de Nafissatou Diallo « sont uniquement financières ». Mais c'est le système judiciaire américain qui est fait comme cela. Le volet pénal condamne à des peines de prisons et le civil donne droit à des indemnisations.
Les deux actions sont entièrement indépendantes.
Certains en France, ont dénoncé le fonctionnement de ce système au début de l'affaire DSK. Stéphane Draï, avocat au barreau de Paris et New-York, explique que la justice américaine n'est ni meilleur ni moins bonne qu'une autre : « La machine judiciaire s’est emballée avant même de peser le pour et le contre ». Mais pour lui elle a su corriger le tir : « Ce n’est pas uniquement un fait de la justice américain mais sur l’ensemble des justices où il peut y avoir plusieurs années avant que l’on vienne rétracter une éventuelle erreur sur le plan judiciaire ».
Dominique Strauss-Kahn comparaitra forcément libre si le tribunal du Bronx décide d'un procès civil. Son témoignage devrait être nécessaire pour ces audiences à venir.
Mais en France, une autre affaire l'attend peut-être. Début juillet, une enquête préliminaire a été ouverte suite à la plainte déposée par Tristane Banon. Cette jeune romancière française affirme avoir été agressée sexuellement par Dominique Strauss-Kahn en 2003. Le feuilleton DSK n'est pas encore totalement terminé.
Source: RFI
Le 1er juillet finalement, le juge new-yorkais lève son assignation à résidence et sa caution. A la sortie de cette audience, Benjamin Brafman, l'un des avocats américains de l'ancien ministre socialiste, se félicite de cette décision : « Depuis le début de cette affaire, nous avons demandé au monde de ne pas tirer des conclusions hâtives ». Avant d’ajouter devant un parterre de journalistes que « cette affaire n’est pas ce que à quoi elle ressemblait. Nous sommes absolument convaincu que c’est un premier pas de géant dans la bonne direction ».
A ce moment là, c'est le tournant de l'affaire. Cyrus Vance, le procureur, a de plus en plus de doute sur les allégations de Nafissatou Diallo. Sa première version des faits était erronée. Plus grave encore, les enquêteurs du procureur découvrent que la Guinéenne aurait menti au moment de sa demande de carte de séjour aux Etats-Unis. Mais ces détails ne changent rien, répète son avocat, Kenneth Thompson : « Elle n’a jamais changé un seul détail de sa version. Le procureur le sait. Ce qu’elle a dit au procureur ce jour là était vrai. C’est toujours valable aujourd’hui ! La victime, elle-même, a tenu à préciser les informations sur sa demande d’asile. Elle m’a dit qu’elle voulait dire toute la vérité au procureur : sur son arrivé dans le pays et sur le reste ». Pour lui, la seule défense de Dominique Strauss-Kahn, « c’est que cette relation sexuelle était consentie. C’est un mensonge et nous pouvons prouver que c’est faux ».
Poursuites abandonnées
Le risque est trop grand pour le procureur. Dans un document de 25 pages qu’il a remis, lundi soir, au juge, Cyrus Vance qualifie les mensonges de la plaignante d’ « accablants ». Les éléments matériels montrent bien qu'il y a eu relation sexuelle mais il n'est pas possible de prouver qu'elle lui a été imposée par l'ancien directeur général du FMI. Fin du dossier pénal. Dominique Strauss-Kahn devrait récupérer son passeport. Il sera ensuite libre de rentrer en France.
Mais le 8 août dernier, Nafissatou Diallo a porté plainte contre DSK au civil pour « agression violente et sadique ». C'est maintenant à un tribunal du Bronx de décider s'il poursuit DSK et s'il lui inflige des dommages et intérêts. « Les critères judiciaire pour l’emporter au civil sont réduits et moins lourds qu’au pénal. La cour civile tranchera sur la somme d’argent allouée à la Nafissatou Diallo si le jury prend une décision en sa faveur », confirme Christopher Mesnooh, un avocat américain.
Procédure au civil
Les avocats de DSK dénoncent cette manière de procéder de la part de la plaignante. Ils avaient déjà annoncé que les motivations de Nafissatou Diallo « sont uniquement financières ». Mais c'est le système judiciaire américain qui est fait comme cela. Le volet pénal condamne à des peines de prisons et le civil donne droit à des indemnisations.
Les deux actions sont entièrement indépendantes.
Certains en France, ont dénoncé le fonctionnement de ce système au début de l'affaire DSK. Stéphane Draï, avocat au barreau de Paris et New-York, explique que la justice américaine n'est ni meilleur ni moins bonne qu'une autre : « La machine judiciaire s’est emballée avant même de peser le pour et le contre ». Mais pour lui elle a su corriger le tir : « Ce n’est pas uniquement un fait de la justice américain mais sur l’ensemble des justices où il peut y avoir plusieurs années avant que l’on vienne rétracter une éventuelle erreur sur le plan judiciaire ».
Dominique Strauss-Kahn comparaitra forcément libre si le tribunal du Bronx décide d'un procès civil. Son témoignage devrait être nécessaire pour ces audiences à venir.
Mais en France, une autre affaire l'attend peut-être. Début juillet, une enquête préliminaire a été ouverte suite à la plainte déposée par Tristane Banon. Cette jeune romancière française affirme avoir été agressée sexuellement par Dominique Strauss-Kahn en 2003. Le feuilleton DSK n'est pas encore totalement terminé.
Source: RFI