Avant d'entrer dans la salle d'audience du tribunal correctionnel de Paris qui siégera pendant un mois, l'ancien Premier ministre s'est adressé aux journalistes avec gravité, entouré de ses trois enfants et de son épouse.
"Je suis ici par la volonté d'un homme, par l'acharnement d'un homme, Nicolas Sarkozy", a-t-il déclaré.
Evoquant les droits de l'homme, fustigeant un "procès politique" et un "abus de pouvoir", il a conclu : "La justice est un bien précieux et est aussi un bien fragile. Je sais que la vérité triomphera."
Le chef de l'Etat est en effet partie civile dans ce procès, avec une quarantaine d'autres personnalités de tous les milieux, ce qui transforme l'audience en une bataille politique sans précédent au plus haut niveau de l'Etat.
Le dossier vise un faux fichier de comptes bancaires secrets de la société luxembourgeoise Clearstream, où les patronymes hongrois de Nicolas Sarkozy "Nagy" et "Bocsa" figuraient.
La transmission de cette liste à un juge en juin 2004 avait perturbé la marche de Nicolas Sarkozy vers sa candidature à la présidentielle de 2007, qu'il allait cependant remporter.
Devant le tribunal, les avocats de Dominique de Villepin, qui nie toute implication dans la manipulation, ont demandé aux juges de déclarer irrecevable la constitution de partie civile du chef de l'Etat, irrégulière selon eux.
Me Henri Leclerc a rappelé que le président était notamment, selon la Constitution, "garant de l'indépendance de la magistrature" et avait autorité indirecte sur le parquet et certains magistrats, un rôle jugé incompatible avec celui où il sollicite des juges réparation et condamnation.
"CROC DE BOUCHER"
L'avocat a aussi rappelé les propos prêtés au chef de l'Etat, et jamais démentis, où il aurait promis que les auteurs de la manipulation finiraient sur "un croc de boucher".
"C'est d'une violence inouïe. Le président ne peut pas nier qu'il est passionné par cette affaire, que tous les journaux parlent de sa colère froide", a-t-il dit.
Le procureur Jean-Claude Marin a répondu qu'il ne s'intéressait pas aux propos rapportés dans les journaux et s'est prononcé contre la demande de la défense, soutenant donc la validité de la constitution de partie civile du président.
Il n'y a pas de problème puisque la plainte de Nicolas Sarkozy n'est pas à l'origine de l'enquête, a-t-il estimé.
Le tribunal a renvoyé sa décision sur ce point au jugement sur le fond de l'affaire, si bien que Me Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, participera au procès.
"M. Nicolas Sarkozy est une partie civile comme les autres", a plaidé Me Herzog. Le chef de l'Etat n'a jamais fait de demande d'acte et n'est jamais intervenu dans l'enquête, il veut simplement que la lumière soit faite, a-t-il expliqué.
Le tribunal a convoqué une vingtaine de témoins, dont l'ancien Premier ministre de 2002 à 2005 Jean-Pierre Raffarin.
Dominique de Villepin encourt jusqu'à cinq ans de prison et 45.000 euros d'amende pour "complicité de dénonciation calomnieuse et d'usage de faux, recel d'abus de confiance et recel de vol".
Des dépositions le mettent en cause, notamment celle de Jean-Louis Gergorin, vice-président d'EADS au moment des faits.
Ce dernier, jugé pour avoir remis les listes au juge Renaud Van Ruymbeke en 2004, dit l'avoir fait sur ordre de Dominique de Villepin. Imad Lahoud, mathématicien recruté à EADS par Gergorin et soupçonné d'être le falsificateur, reconnaît ces faits et a lui aussi dit fin 2008, après de multiples autres versions, que Dominique de Villepin connaissait la manoeuvre.
Un ex-consultant, Florian Bourges, et un journaliste, Denis Robert, à l'origine de l'affaire pour avoir obtenu des documents authentiques de Clearstream, matrice des faux, sont aussi jugés. Leurs avocats ont demandé l'annulation de leur renvoi devant le tribunal, estimant qu'ils n'avaient commis aucun délit.cb[
"Je suis ici par la volonté d'un homme, par l'acharnement d'un homme, Nicolas Sarkozy", a-t-il déclaré.
Evoquant les droits de l'homme, fustigeant un "procès politique" et un "abus de pouvoir", il a conclu : "La justice est un bien précieux et est aussi un bien fragile. Je sais que la vérité triomphera."
Le chef de l'Etat est en effet partie civile dans ce procès, avec une quarantaine d'autres personnalités de tous les milieux, ce qui transforme l'audience en une bataille politique sans précédent au plus haut niveau de l'Etat.
Le dossier vise un faux fichier de comptes bancaires secrets de la société luxembourgeoise Clearstream, où les patronymes hongrois de Nicolas Sarkozy "Nagy" et "Bocsa" figuraient.
La transmission de cette liste à un juge en juin 2004 avait perturbé la marche de Nicolas Sarkozy vers sa candidature à la présidentielle de 2007, qu'il allait cependant remporter.
Devant le tribunal, les avocats de Dominique de Villepin, qui nie toute implication dans la manipulation, ont demandé aux juges de déclarer irrecevable la constitution de partie civile du chef de l'Etat, irrégulière selon eux.
Me Henri Leclerc a rappelé que le président était notamment, selon la Constitution, "garant de l'indépendance de la magistrature" et avait autorité indirecte sur le parquet et certains magistrats, un rôle jugé incompatible avec celui où il sollicite des juges réparation et condamnation.
"CROC DE BOUCHER"
L'avocat a aussi rappelé les propos prêtés au chef de l'Etat, et jamais démentis, où il aurait promis que les auteurs de la manipulation finiraient sur "un croc de boucher".
"C'est d'une violence inouïe. Le président ne peut pas nier qu'il est passionné par cette affaire, que tous les journaux parlent de sa colère froide", a-t-il dit.
Le procureur Jean-Claude Marin a répondu qu'il ne s'intéressait pas aux propos rapportés dans les journaux et s'est prononcé contre la demande de la défense, soutenant donc la validité de la constitution de partie civile du président.
Il n'y a pas de problème puisque la plainte de Nicolas Sarkozy n'est pas à l'origine de l'enquête, a-t-il estimé.
Le tribunal a renvoyé sa décision sur ce point au jugement sur le fond de l'affaire, si bien que Me Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, participera au procès.
"M. Nicolas Sarkozy est une partie civile comme les autres", a plaidé Me Herzog. Le chef de l'Etat n'a jamais fait de demande d'acte et n'est jamais intervenu dans l'enquête, il veut simplement que la lumière soit faite, a-t-il expliqué.
Le tribunal a convoqué une vingtaine de témoins, dont l'ancien Premier ministre de 2002 à 2005 Jean-Pierre Raffarin.
Dominique de Villepin encourt jusqu'à cinq ans de prison et 45.000 euros d'amende pour "complicité de dénonciation calomnieuse et d'usage de faux, recel d'abus de confiance et recel de vol".
Des dépositions le mettent en cause, notamment celle de Jean-Louis Gergorin, vice-président d'EADS au moment des faits.
Ce dernier, jugé pour avoir remis les listes au juge Renaud Van Ruymbeke en 2004, dit l'avoir fait sur ordre de Dominique de Villepin. Imad Lahoud, mathématicien recruté à EADS par Gergorin et soupçonné d'être le falsificateur, reconnaît ces faits et a lui aussi dit fin 2008, après de multiples autres versions, que Dominique de Villepin connaissait la manoeuvre.
Un ex-consultant, Florian Bourges, et un journaliste, Denis Robert, à l'origine de l'affaire pour avoir obtenu des documents authentiques de Clearstream, matrice des faux, sont aussi jugés. Leurs avocats ont demandé l'annulation de leur renvoi devant le tribunal, estimant qu'ils n'avaient commis aucun délit.cb[