Boubacar Béla Bâ est rentré définitivement chez lui le 2 février dernier. Il repose désormais au cimetière de Saré Ndiougary de Kaolack, sa ville natale. Pendant un moment, les responsables de la mosquée de Montréal, au Québec (Canada), avaient espéré le garder avec eux : sa foi, sa piété, sa générosité envers l'Islam et les musulmans, l'éloignement de Dakar avaient nourri quelque illusion quant à son enterrement en terre canadienne où il vécut longtemps et intensément ; mais le sang, la patrie et, justement, la distance ont eu raison des tempêtes de neige qui, pendant quinze jours, ont empêché l'avion de décoller.
Il atterrit en douce au pays natal pour permettre aux siens et à ses amis de lui rendre un dernier hommage, dans l'émotion la plus totale pour cet enfant parti très tôt mais qui a su rester en même temps par ses visites (rares, il est vrai), par ses manifestations d'amitié et d'affection envers les siens, par une solidarité familiale envers les membres dont certains humeront l'air canadien grâce à lui, par sa générosité et sa prodigalité.
Il avait pris et appris de la vie le meilleur : le parti délibéré d'en rire, ce qui le sauva de bien d'impasses face au "fighting spirit" nord américain.
Son rêve de grandeur l'a en effet poussé vers les grands espaces dès après le grand mouvement de Mai 68. Un bref séjour à New York le convaincra d'aller voir un peu plus au Nord, au Canada, peut-être pour des raisons culturelles liées à l'idiome. Le "Canadien pacifique", le rail, suffira à son bonheur de voir grand, "a mare usque a mare", de l'Atlantique au Pacifique, l'un des plus grands serpents métalliques au monde. La toile apparue vers la fin des années 80 complétera son souci de l'universel : il se spécialisera dans la finance, rédigera quelques ouvrages qui feront référence et passera le reste de sa vie à aider à mieux appréhender les arcanes de la Bourse. Ce qui lui laissera largement le temps de penser à sa religion qu'il respecta profondément et honora intensément.
Ta famille, tes amis du Sénégal, tes amis du Canada, jamais ne t’oublieront
Que la terre de ton Kaolack natal te soit légère, cher ami !
Il atterrit en douce au pays natal pour permettre aux siens et à ses amis de lui rendre un dernier hommage, dans l'émotion la plus totale pour cet enfant parti très tôt mais qui a su rester en même temps par ses visites (rares, il est vrai), par ses manifestations d'amitié et d'affection envers les siens, par une solidarité familiale envers les membres dont certains humeront l'air canadien grâce à lui, par sa générosité et sa prodigalité.
Il avait pris et appris de la vie le meilleur : le parti délibéré d'en rire, ce qui le sauva de bien d'impasses face au "fighting spirit" nord américain.
Son rêve de grandeur l'a en effet poussé vers les grands espaces dès après le grand mouvement de Mai 68. Un bref séjour à New York le convaincra d'aller voir un peu plus au Nord, au Canada, peut-être pour des raisons culturelles liées à l'idiome. Le "Canadien pacifique", le rail, suffira à son bonheur de voir grand, "a mare usque a mare", de l'Atlantique au Pacifique, l'un des plus grands serpents métalliques au monde. La toile apparue vers la fin des années 80 complétera son souci de l'universel : il se spécialisera dans la finance, rédigera quelques ouvrages qui feront référence et passera le reste de sa vie à aider à mieux appréhender les arcanes de la Bourse. Ce qui lui laissera largement le temps de penser à sa religion qu'il respecta profondément et honora intensément.
Ta famille, tes amis du Sénégal, tes amis du Canada, jamais ne t’oublieront
Que la terre de ton Kaolack natal te soit légère, cher ami !