Dossier-vacances : Les colonies de vacances et centres aérés pour le bonheur des enfants.

C’est l’été, l’hivernage, la période des grandes vacances scolaires. Les potaches ont, neuf mois durant, trimé sur les bancs de l’école pour faire plaisir à papa et à maman. Ce sacrifice sanctionné par de bons résultats doit être encouragé. C’est ainsi que les parents ne lésinent pas sur les moyens pour offrir des moments de loisirs à leurs enfants. D’ailleurs à tous les enfants comme pour respecter leur droit au repos et aux loisirs. C’est ainsi que colonie de vacances (Colovac) et centre aéré s’avère être de bons recours. Qu’est-ce-qui différencie une Colovac d’un centre aéré ? Quelles activités y développe-t-on ? Pourquoi les uns y vont et pas les autres ? Voila autant de questions auxquelles nous avons tenté de répondre dans ce dossier.



Dans la culture sénégalaise, les enfants passent leurs grandes vacances chez de proches parents. Mais, une nouvelle tendance s’est invitée chez nous et s’est même encrée, les colonies de vacances et centres aérés sont devenus les destinations in. Chez certains, aller chez un parent c’est ringard, surtout pour les garçons, et avec la crise c’est assez fatigant. En effet, affirme Mamy Cissé, mère de quatre bouts de bois de Dieu, « avec la crise on ne peut plus amener nos enfants chez des parents, il y a trop de dépenses surtout pour les rentrées des classes ».Ainsi, pour ne fatiguer personne mais aussi pour faire découvrir à l’enfant d’autres horizons, il est souvent envoyé en colonie de vacances ou en centre aéré.


Légères différences.

Ils sont tous les deux des communautés éducatives mais sont différents. « La nuitée est la différence entre ces deux concepts » nous dit Souadou Guindo Wade, initiatrice du centre aéré baptisé communauté vacancière pour l’art et la culture (Cvac). Par conséquent, en colonie de vacances les enfants y passent la nuit alors qu’en centre aéré les enfants y passent juste la journée. Et à la Cvac les enfants sont accueillis à partis de 9h et ils rentrent à 18h. Aucun chiffre n’est arrêté pour le nombre de participants dans les deux formats. Il est juste stipulé dans les textes « qu’une colonie de vacances dépassant 170 participants doit être organisée en colonie jumelée avec deux sous- camps, un seul directeur de colo et un adjoint pédagogique pour chaque sous- camp » renseigne Amadou Sy Ndiongue directeur de colonie. Cette norme préétablie n’est pas respectée dans la pratique. « Nous nous retrouvons avec des colonies de 200 enfants » ajoute-t-il. Cette norme ne concerne que les colonies de vacances. Aussi, la durée est la même. C’est 21 jours en colo et 21 jours en centre aéré.

La passion avant tout.

Dans les deux cas aussi, ce sont des moniteurs qui ont la charge des enfants. Ils sont donc sous la tutelle de ses professionnels des collectivités éducatives appelés « tonton » et « tata ». Clé essentielle de ces collectivités éducatives, le moniteur est au centre des colonies et « les institutions organisatrices sont obligées de recruter des moniteurs qui ont le diplôme d’Etat », informe Amadou Sy Ndiongue. Ces moniteurs travaillent plus par dévotion et passion que pour de l’argent. Leurs salaires varient entre 50 000 Frs et 200 000 Frs. Et autant, ce travail peut être plaisant, autant il peut-être fatigant. Moustapha Bâ, moniteur professionnel trouve que la difficulté réside dans le fait que « l’enfant ne s’est pas encore départi de son égoïsme, il croit être au centre du monde, il veut toujours qu’on fasse ce qu’il veut il devient alors difficile de satisfaire les besoins de l’enfant tout en le préservant et l’éloigner du danger ». C’est alors « ce dosage qui constitue toute la difficulté ». Du plaisir on en tire toujours chez eux. Celui de Moustapha est : « ces découvertes que je fais chaque jour aux côtés de ses petits, ils sont extraordinaires on apprend chaque jour à leurs côtés ».


A la recherche de l’originalité.


Différentes activités sont développées dans ces communautés vacancières afin que les colons s’épanouissent. Ces dernières varient cependant, d’une communauté à une autre. A côté des programmes standards qui se résument aux classes de chants et ateliers de danse, des institutions organisatrices fouillent et chacune y va de son originalité. A la Cvac au musé Théodore Monod(IFAN) par exemple où l’on a fait un tour, l’art et la culture rythment les différentes activités. Ici, l’approche reste « éduquer les enfants à travers l’art et la culture » selon Mme Wade. A cet effet, différents ateliers y sont tenus chaque jour au profit des enfants. La peinture, la vocalise, la poterie, la poésie, le conte et l’initiation à des instruments musicaux tels que le piano, le balafon et la guitare. Et la particularité de la Cvac pour la deuxième édition de son centre aéré demeure son atelier de journalisme. Les enfants s’essaient à l’écriture journalistique et présentent même un journal télévisé chaque vendredi.
Par ailleurs tout ce travail ne saurait être fait que par des moniteurs. Des professionnels dans les domaines suscités interviennent dans l’apprentissage des chérubins. A la Cvac « ce sont des diplômés de l’Ena qui dispensent des cours aux enfants » selon Mme Wade. Une autre particularité de la Cvac c’est la gestion à l’ancienne de ce centre aéré qui fait oublier à l’enfant qu’il n’est pas chez lui. Il se sent en famille avec en plus des « tonton » et « tata », une « mamie Cvac » qui joue un rôle de médiatrice mais qui distribue aussi à ceux qui viennent faire un tour dans sa case des gâteries. La Cvac aussi compte une maman Cvac et un papa Cvac ainsi qu’une maman « ndeyaalé » comme dans nos communautés sénégalaises. Une icône du pays ou un model de belle réussite leur est présenté chaque semaine avec leur rubrique « téraal gane ».

Complément éducatif.

Sur un autre registre, ces collectivités éducatives, normalement déroulées doivent avoir un impact positif sur les résultats scolaires de l’enfant. Rien qu’en considérant l’atelier d’écriture, l’enfant participant doit pouvoir parfaire son vocabulaire et son orthographe. Encore qu’assure Moustapha Bâ, moniteur et enseignant à la fois « dans les colonies de vacances et centres aérés les moniteurs donnent le complément des cours car tout le programme officiel ne peut être fait en classe, le reste est fait dans les collectivités éducatives ».

Bigué Bob

Mercredi 28 Juillet 2010 02:01


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