Une histoire de verre à moitié vide ou à moitié plein, en somme, puisque Philippe Colomb préférait voir le grand pas que représentait malgré tout ce que nous avions regardé comme une tentative avortée. Nous lui avons proposé de réagir sous forme de tribune.
La lutte pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles, bisexuelles ou transgenres (LGBT) est souvent une école de la patience, de la colère et de la déception, et on aurait tort de ne pas se réjouir lorsque advient une avancée incontestable.
Le 18 décembre, une déclaration appelant, au nom de 66 pays, aux respects des droits fondamentaux des personnes LGBT a été lue à l'Assemblée générale des Nations unies. Un geste dérisoire comparé aux violences quotidiennes de l'homophobie et de la transphobie dans le monde. Mais une étape décisive dans le processus de reconnaissance par le droit international de la nécessité d'apporter une attention particulière aux droits des personnes LGBT.
Comme précédemment pour les femmes et, plus récemment, les enfants, les défenseur-e-s des droits des personnes LGBT savent que cette reconnaissance sera longue et difficile, et qu'il faudra savoir être à la fois pragmatiques et déterminé-e-s.
De ce point de vue, seulement deux ans après la précédente déclaration à la Commission des droits de l'homme, une déclaration à l'Assemblée générale réunissant davantage de signatures (dont, enfin, des signatures venues d'Afrique) sur un texte plus fort et appelant explicitement à la dépénalisation de l'homosexualité et de l'expression de genre marque une étape importante et salue le travail acharné de pédagogie mené depuis des années par des milliers de militant-e-s dans le monde.
Bien sûr, on pouvait toujours rêver plus et mieux. Mais l'opposition publique et déterminée aux droits des personnes LGBT que 57 pays ont cru nécessaire de manifester à cette occasion montre, s'il en était besoin, tout le chemin restant encore à parcourir et toutes les attaques qu'il faudra encore surmonter.
Le choix d'un geste fort à l'Assemblée générale était un choix audacieux que nous étions beaucoup, il y a encore quelques mois, à juger risqué. Dans ce type de processus de reconnaissance d'une thématique par le système onusien, le moindre recul est une catastrophe.
Moins de pays signataires, un texte moins fort que la fois précédente ou, pire, un vote négatif sur une résolution, et ce sont des mois de patients efforts anéantis. En lançant ce projet, la France a eu la sagesse de limiter les risques en ne choisissant pas la voie de la résolution, s'en tenant à celle de la déclaration. Mais sa démarche n'en restait pas pour autant sans difficultés et sans danger, et la chasse aux signatures a été une entreprise longue et laborieuse.
Lorsqu'on parle ici des risques d'un recul ou d'un échec, on pointe très concrètement le recul de la protection des droits fondamentaux de milliers de personnes menacées du simple fait de leur identité de genre ou de leur sexualité pratiquée entre adultes consentant-e-s, des risques qu'affrontent celles et ceux qui les défendent et de l'échec du droit international à tenir ses promesses d'universalité.
Assurément, la lenteur et la lourdeur du système onusien sont insupportables. Evidemment, la force du droit international est bien faible face à l'arbitraire et à la brutalité sociale et policière. Alors, à quoi bon dépenser son énergie pour une déclaration qui ne contraint même pas ses propres signataires? Pourquoi se battre dans les couloirs feutrés des ambassades quand la haine montre sans vergogne son visage tous les jours dans le monde?
Sans doute parce qu'en tant que militant-e-s au niveau international, nous avons appris à faire flèche de tout bois et à saisir toutes les opportunités. Parce que nous avons appris qu'il faut savoir à la fois, d'une main, organiser le soutien et la protection, voire la fuite, de celles et de ceux qui sont menacé-e-s dans leur pays, harceler des responsables politiques et administratifs, manifester devant les ambassades et, d'une autre main, participer à des événements officiels et policés comme celui de la semaine dernière à l'ONU.
Parce qu'aussi nous connaissons la puissance des symboles et des mots, et que nous croyons encore en la force des idées.
Pour toutes ces raisons, personne ne nous empêchera de considérer qu'avec déjà 66 pays signataires, la déclaration sur la dépénalisation de l'homosexualité et de l'expression de genre est un moment important et le 18 décembre une journée historique pour tous ceux et toutes celles qui croient encore au message de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
La lutte pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles, bisexuelles ou transgenres (LGBT) est souvent une école de la patience, de la colère et de la déception, et on aurait tort de ne pas se réjouir lorsque advient une avancée incontestable.
Le 18 décembre, une déclaration appelant, au nom de 66 pays, aux respects des droits fondamentaux des personnes LGBT a été lue à l'Assemblée générale des Nations unies. Un geste dérisoire comparé aux violences quotidiennes de l'homophobie et de la transphobie dans le monde. Mais une étape décisive dans le processus de reconnaissance par le droit international de la nécessité d'apporter une attention particulière aux droits des personnes LGBT.
Comme précédemment pour les femmes et, plus récemment, les enfants, les défenseur-e-s des droits des personnes LGBT savent que cette reconnaissance sera longue et difficile, et qu'il faudra savoir être à la fois pragmatiques et déterminé-e-s.
De ce point de vue, seulement deux ans après la précédente déclaration à la Commission des droits de l'homme, une déclaration à l'Assemblée générale réunissant davantage de signatures (dont, enfin, des signatures venues d'Afrique) sur un texte plus fort et appelant explicitement à la dépénalisation de l'homosexualité et de l'expression de genre marque une étape importante et salue le travail acharné de pédagogie mené depuis des années par des milliers de militant-e-s dans le monde.
Bien sûr, on pouvait toujours rêver plus et mieux. Mais l'opposition publique et déterminée aux droits des personnes LGBT que 57 pays ont cru nécessaire de manifester à cette occasion montre, s'il en était besoin, tout le chemin restant encore à parcourir et toutes les attaques qu'il faudra encore surmonter.
Le choix d'un geste fort à l'Assemblée générale était un choix audacieux que nous étions beaucoup, il y a encore quelques mois, à juger risqué. Dans ce type de processus de reconnaissance d'une thématique par le système onusien, le moindre recul est une catastrophe.
Moins de pays signataires, un texte moins fort que la fois précédente ou, pire, un vote négatif sur une résolution, et ce sont des mois de patients efforts anéantis. En lançant ce projet, la France a eu la sagesse de limiter les risques en ne choisissant pas la voie de la résolution, s'en tenant à celle de la déclaration. Mais sa démarche n'en restait pas pour autant sans difficultés et sans danger, et la chasse aux signatures a été une entreprise longue et laborieuse.
Lorsqu'on parle ici des risques d'un recul ou d'un échec, on pointe très concrètement le recul de la protection des droits fondamentaux de milliers de personnes menacées du simple fait de leur identité de genre ou de leur sexualité pratiquée entre adultes consentant-e-s, des risques qu'affrontent celles et ceux qui les défendent et de l'échec du droit international à tenir ses promesses d'universalité.
Assurément, la lenteur et la lourdeur du système onusien sont insupportables. Evidemment, la force du droit international est bien faible face à l'arbitraire et à la brutalité sociale et policière. Alors, à quoi bon dépenser son énergie pour une déclaration qui ne contraint même pas ses propres signataires? Pourquoi se battre dans les couloirs feutrés des ambassades quand la haine montre sans vergogne son visage tous les jours dans le monde?
Sans doute parce qu'en tant que militant-e-s au niveau international, nous avons appris à faire flèche de tout bois et à saisir toutes les opportunités. Parce que nous avons appris qu'il faut savoir à la fois, d'une main, organiser le soutien et la protection, voire la fuite, de celles et de ceux qui sont menacé-e-s dans leur pays, harceler des responsables politiques et administratifs, manifester devant les ambassades et, d'une autre main, participer à des événements officiels et policés comme celui de la semaine dernière à l'ONU.
Parce qu'aussi nous connaissons la puissance des symboles et des mots, et que nous croyons encore en la force des idées.
Pour toutes ces raisons, personne ne nous empêchera de considérer qu'avec déjà 66 pays signataires, la déclaration sur la dépénalisation de l'homosexualité et de l'expression de genre est un moment important et le 18 décembre une journée historique pour tous ceux et toutes celles qui croient encore au message de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
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