Que devient Tacko Fatim Thiam, un an après le sacre Miss Sénégal 2011 ?
Je me consacre à mes études. J’ai décidé de tourner les pages de tout ce qui est bling-bling, strass et paillettes. En somme, au monde de la mode. J’ai pris du poids, je ne fais plus attention à ce que je mange. De toute manière, une bonne femme sénégalaise doit avoir des formes et des rondeurs et je préfère cela plutôt qu’à être anorexique. Actuellement, tout ce qui m’importe, ce sont mes cours. Je suis en première année en Administration des affaires, je fais de la Communication, du Marketing et du Droit en même temps.
Vous avez changé d’option, vous disiez vouloir faire carrière dans l’infographie ?
Effectivement, l’infographie faisait partie de mon plan de carrière après l’obtention du Baccalauréat. Toutefois, après mûre réflexion, j’ai décidé de me tourner vers une autre filière. En fait, je ne voulais pas me spécialiser sur un domaine et après, le regretter…
Qu’est-ce qui vous fait penser que vous alliez regretter ce choix ?
Je ne sais pas (rire) ! Mais, à mon avis, il y a plus de débouchés dans l’Administration des affaires.
Pour en revenir à votre vie de Miss, qu’avez-vous réussi au cours de votre mandat ?
Déjà le principal, c’est que j’ai pu nouer énormément de contacts, grâce à mon titre de Miss Sénégal. Ce sacre m’a ouvert beaucoup de portes et je suis persuadée que je n’aurais pas pu accéder à certaines choses, certaines personnes, certains endroits si je n’avais pas été élue. En plus de cela, je peux dire que c’est une autre Fatim Tacko Thiam qui est devant vous. J’ai plus confiance en moi et plus d’assurance. Grâce à cela, j’ai pu accomplir beaucoup de choses sur le plan social et j’en suis particulièrement fière.
Vous vous étiez engagée dans un combat, à travers l’Association sénégalaise des hémodialysés et insuffisants rénaux (ASHIR). Vos actions ont-elles abouties ?
J’ai essayé tant bien que mal de sensibiliser sur les affres de cette maladie et j’espère avoir touché les Sénégalais. Avec l’ASHIR, nous avons entrepris des actions pour récolter des fonds au profit des hémodialysés. D’ailleurs, nous avons organisé récemment un téléthon qui nous a permis d’avoir assez d’argent pour créer un centre de dialyse.
Combien avez-vous pu récolter ?
C’était autour de 165 millions FCfa…
Cette somme suffit-elle à créer un centre de dialyse, en plus du matériel ?
Cela servira tout juste pour la construction, le reste viendra après.
Vous comptez persévérer dans ce combat en faveur des hémodialysés, même après que vous avez passé le flambeau à une autre Miss ?
Oui, oui, bien sûr. Ce combat me tient particulièrement à cœur. Pourquoi arrêter en si bon chemin, je compte mettre à profit mon titre, même si mon règne est fini, pour apporter le maximum de soutien aux hémodialysés.
A part le social, vous vous êtes également illustrée dans un concours de beauté au Nigéria. Malheureusement, ça a tourné court pour vous…
C’est vrai, j’ai participé au concours de Miss Ecowas au Nigéria, l’équivalent de Miss CEDEAO pour la paix. C’est une candidate de la Guinée qui a été sacrée, Fatoumata Diraye Diallo. Nous étions deux à représenter le Sénégal à ce concours en décembre dernier, en l’occurrence Sophia Thiam et moi. Malheureusement, elle est allée plus loin que moi, car ell a terminé première dauphine.
Qu’avez-vous ressenti en voyant une autre Sénégalaise sur le podium, alors que vous aviez été élue comme la plus belle fille du Sénégal…
(Elle coupe) Rien du tout, rien du tout. Je n’étais pas en concurrence avec Sophia. Nous étions toutes les deux présentes à cette compétition pour défendre les couleurs du Sénégal et essayer de ramener le trophée chez nous. C’est pour vous dire que cela m’était égal de voir une autre que moi sur le podium. L’important, c’était que le Sénégal soit dignement représenté.
Il s’est dit que vous en avez voulu à la fille…
(Elle coupe) C’est du n’importe quoi. La preuve, Sophia et moi, nous nous parlons tous les jours au téléphone. Nous sommes de bonnes amies et nous avons des relations très cordiales. De toute manière, on ne peut pas empêcher les ragots… (Rire)
Vous disiez être une autre personne depuis votre sacre…
Effectivement ! Le regard des gens sur moi a fait que je me suis beaucoup remise en question. J’ai changé mon comportement et ma manière d’être. Bref, je ne suis plus la même…
Vous n’êtes plus du tout la même ?
Ah oui, assurément ! Comme je le disais plus haut, j’ai pris de l’assurance, toutefois cela ne veut pas dire que j’ai changé de vie. J’ai toujours les mêmes fréquentations et les mêmes amis.
Même pas votre vie sentimentale…
Je préfère ne pas en parler.
Les demandes en mariage ont-elles afflué ?
C’est clair, mais je ne fais pas du mariage une priorité, je fais d’abord passer mes études. Justement l’assurance que j’ai gagnée m’a fait réaliser plein de choses, et grâce à cela, j’ai pu garder les pieds sur terre et ne pas accepter n’importe quelle proposition. Surtout que dans ce pays, on entend et on voit du tout…
Qu’entendez-vous par là ?
Du tout ! (elle se répète).
Soyez plus explicite ! A quoi faites-vous allusion ?
Non (elle rigole), je ne vais entrer dans les détails…
Est-ce à dire que vous avez reçu des propositions indécentes ?
C’est évident…
Ces propositions impliquent-elles des personnalités ?
J’avoue que oui. Et même de grosses personnalités, mais je me garderai de divulguer leurs noms.
Vous n’êtes jamais tombée dans le panneau ?
Non, jamais au plus grand jamais
On a aussi entendu dire que vous fréquentiez un fils de marabout qui vous a fini par vous larguer…
(Elle hésite) D’abord, ce n’est pas un fils de marabout, ensuite je n’ai pas été larguée. Nous sommes sortis ensemble et aujourd’hui, nous ne sommes plus ensemble. Nous sommes devenus de très bon amis et la vie continue.
Vous n’avez pas été larguée, c’est donc vous qui l’avez largué ?
En tout cas, je ne l’ai pas été (elle rigole). Ce n’est pas ce qui compte, nous avons vécu une histoire pendant cinq (5) ans et maintenant, c’est de l’histoire ancienne. J’ai même entendu dire que nous avions été fiancés et mariés, alors qu’il n’en est rien.
Cinq ans, ça fait beaucoup et il a fallu le titre de Miss pour tout envoyer promener ?
Ce n’est pas du tout cela ! Notre histoire devait s’arrêter là et c’est tout.
Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
C’est ma vie privée et je ne veux pas en parler. Tout ce que je peux vous dire, c’est que les ragots ont détruit ma relation. Les racontars des gens et les mensonges qu’on a écrits sur moi ont fait que cela ne pouvait plus tenir entre nous. Le fait d’être sous les feux des projecteurs m’a beaucoup desservi. Cela a beaucoup nui à ma relation avec mon petit ami.
Vous lui avez trouvé un remplaçant ?
Je suis une célibataire, un cœur à prendre. Mais pour le moment, je n’ai pas la tête à cela. Le moment venu, j’espère que je trouverai quelqu’un avec qui je pourrais me marier et fonder un foyer. C’est ce que je souhaite.
Si c’était à refaire, est-ce que vous auriez participé à cette élection ?
J’hésiterais beaucoup, mais je dois admettre que je me représenterai une deuxième fois à l’élection. Comme quoi, la vie de Miss a ses bons et ses mauvais points (elle rigole).
Qu’est-ce que cela vous a fait de passer le flambeau à Penda Ly, la nouvelle Miss Sénégal ?
Cela m’a beaucoup fait plaisir de passer le témoin à la Miss Sénégal 2012. Il y a même un journal qui l’a souligné, en disant que j’étais la plus heureuse après son élection. J’étais très contente de me libérer de ce poids, du matraquage de la presse.
Que pensez-vous d’elle ?
Elle est très belle et très intelligente. Je pense qu’elle a les épaules assez solides pour porter la couronne de Miss Sénégal.
Tacko n’est-elle pas tentée à faire carrière dans le cinéma, comme on le voit souvent avec certaines reines de beauté ?
Je suis partante pour être présentatrice d’émissions, mais pour jouer dans une pièce ou un film, cela ne me dit pas grand-chose.
Qu’est-ce que qui vous a le plus marqué durant ce sacre ?
C’est sans doute le fait de voir des personnes m’écrire des messages, me dire qu’elles m’admirent et qu’elles aimeraient devenir comme moi. J’ai également été très touchée par une petite fille à Thiès, qui m’a dit qu’elle voudrait me ressembler quand elle sera grande. Elle m’a dit qu’elle veut et être miss et avoir son Bac. Je n’oublierai jamais ses paroles, cela m’a fait chaud au cœur.
Des regrets ?
Ce que j’ai le plus regretté, ce sont les fausses informations qui circulaient sur moi.
PAR MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU
Source l'observateur