A l'origine, le confinement en Sierra Leone devait uniquement concerner la capitale Freetown et quelques zones du nord. L'ensemble de la population va finalement devoir s'y plier. Pendant trois jours, des équipes interrogeront les habitants à la recherche d'éventuels malades et rappelleront les règles à suivre, notamment lors des rites funéraires. Selon l'OMS, les nouvelles contaminations ont atteint leur plus bas niveau en Sierra Leone depuis huit mois.
En début de semaine, le président guinéen Alpha Condé avait lui aussi mis en garde contre le risque de relâchement. « Ebola, ce n'est pas fini », a-t-il répété. Certes, l'épidémie est en net recul en Guinée forestière, où elle est apparue. Mais au cours de la semaine dernière, le pays a enregistré le plus grand nombre de nouveaux cas d'Ebola depuis le début de l'année, soit 95, pour la plupart dans la capitale Conakry et ses environs. La population guinéenne étant très mobile, les humanitaires n'excluent pas l'apparition de nouveaux foyers de contamination.
Retour d'Ebola au Liberia
Au Liberia voisin, les autorités étaient à quelques jours de déclarer la fin de l'épidémie. Mais la découverte d'un nouveau cas, samedi 21 mars, le premier depuis un mois, sonne comme un appel à la vigilance. Il s'agit d'une femme qui, selon les autorités, aurait peut-être été contaminée lors d'un rapport sexuel avec un homme ayant survécu à Ebola. Le virus reste dans le sperme environ trois mois après la guérison du malade.
Interrogé par RFI, le porte-parole du gouvernement libérien, Lewis Brown, assure qu'il n'y a pour autant pas de quoi se décourager, mais répète que les Libériens doivent rester vigilants. « Même si on arrivait au bout des 42 jours réglementaires sans nouveau cas, tant que la Sierra Leone et la Guinée connaissent de nouveaux cas de transmission, ce sera un risque pour le Liberia, alerte-t-il. Ce que nous avons à faire, c'est ce que nous faisons déjà. Nous avons mis en place un plan de contingence qui nous permet de répondre rapidement à toute alerte, c'est ce qui s'est passé avec ce nouveau cas. »
Le porte-parole du gouvernement libérien ajoute que ce cas est probablement « isolé »,ajoutant tout de même que les autorités regardent« avec attention »cette situation. « Nous continuons de demander à la population de respecter les mêmes règles de prévention, de ne pas faiblir et de rester vigilante. Nous pensons que la situation reste sous contrôle, il y a des équipes sur le terrain qui vérifient toutes les personnes avec lesquelles cette nouvelle patiente a été en contact, pour qu'on puisse leur donner l'assistance dont ils ont besoin, surveiller leur état de santé. Et le tout pour être sûr qu'il n'y aura pas de résurgence de l'épidémie. »