« Les centres Ebola doivent faire plus que mettre en place des quarantaines », écrivent dans The Lancet Ian Roberts et Anders Perner. Ils lancent aussi cette mise en garde : « Il nous faut éviter le nihilisme thérapeutique ». Les docteurs prônent un recours plus fréquent aux intraveineuses pour sauver les patients en déshydratation aigüe.
Ils ne nient pas les contraintes de temps d'un personnel médical en sous-effectif et la chaleur des combinaisons des soignants qui réduit la durée de service sous les tentes Médecins sans frontières (MSF). Mais « le contournement de ces obstacles n'a pas été suffisamment élevé au rang de priorité », déplorent-ils.
Perfusions
Un avis que partagent plusieurs médecins de MSF de retour de Guinée et du Libéria. Plusieurs cadres de l'organisation s'en sont fait l'écho dans un courrier interne. Ces derniers admettent que les hésitations de la direction de MSF sont liées aux contraintes sécuritaires des soignants expatriés et nationaux, car les accidents d'aiguille sont fréquents, en particulier lorsque les centres sont encombrés.
Des spécialistes réfléchissent néanmoins à des protocoles. Ils estiment qu'il est irréaliste de perfuser des solutions liquides avec des concentrations adaptées aux besoins individuels des patients, d'autant plus que cela implique un monitoring individuel difficile à mettre en place. Ces docteurs proposent donc une concentration type, témoin, qui conviendrait à tous les patients. La proposition a été transmise à MSF France.