Le médicament est un anticorps dit « ZMapp » qui est développé par un laboratoire privé en Californie et il a donné de bons résultats mais jusqu’à présent seulement sur des singes. Il ne s’agit pas d’un vaccin, mais d’un traitement qui consiste à répliquer des anticorps qui sont fabriqués naturellement par des souris infectées. Ces anticorps sont alors injectés chez l’homme et permettent à ce dernier de répondre aux attaques du virus. C’est la première fois qu’il est testé sur des humains, les deux Américains soignés aux Etats-Unis et également un prêtre espagnol.
Selon l’hôpital d’Atlanta, l’état des patients américains se serait amélioré. Normalement un médicament expérimental ne peut être exporté ou mis sur le marché avant d’avoir reçu le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA), l’agence américaine de sécurité alimentaire et sanitaire. Mais, devant les ravages de l’épidémie , elle a donné son accord avec le soutien de Barack Obama à qui la présidente libérienne avait fait directement la demande.
Le ministère américain de la Santé a précisé que le gouvernement n’avait fait que servir d’intermédiaire entre la société pharmaceutique et le Liberia. Le médicament mis au point avec une société canadienne est produit à partir de feuilles de tabac, mais ne peut-être à ce stade fabriqué en grande quantité. Le laboratoire américain dit avoir expédié gratuitement toutes les doses dont il disposait en Afrique de l’Ouest sans préciser le ou les pays destinataires, mais selon CNN, ce serait le Liberia qui aurait bénéficié de cette livraison.
Ebola, un virus peu connu
Mais ce traitement est expérimental, c’est-à-dire non testé et approuvé chez l’être humain. Et le recul nécessaire pour une administration massive est loin d’être suffisant. Six singes sur huit ont pu être sauvés. Mais l’ont-ils réellement été ou est-ce parce que le taux de mortalité du virus Ebola se situe entre 25 et 90% ? Existe-t-il des effets secondaires ?
D’autres pistes thérapeutiques sont en cours. Mais le virus Ebola, peu connu et surtout moins mortel hier qu’aujourd’hui, n’a pas suffisamment mobilisé les industriels pharmaceutiques. « Les gouvernements africains devraient être autorisés à prendre des décisions informées concernant l'usage ou non de ces produits, par exemple pour protéger et traiter les travailleurs de santé qui courent des risques d'infection particulièrement élevés », soulignent des spécialistes.
Les priorités pour l’instant restent la prévention et une prise en charge très rapide : surtout se protéger au maximum et soigner les symptômes dès leur première apparition.
Source : Rfi.fr