Le ministre du Tourisme, Hicham Zaazou, avait déjà voulu démissionner le mois dernier en raison de la nomination comme gouverneur de la région très touristique de Louxor d'Adel al-Khayyat, membre d'un parti islamiste lié à un groupe radical ayant revendiqué en 1997 une attaque qui avait coûté la vie à 58 touristes étrangers près de cette ville. Le président Morsi avait nommé Adel al-Khayat le 16 juin, en même temps que 16 autres nouveaux gouverneurs, dont sept de son mouvement des Frères musulmans. Hicham Zaazou était revenu sur sa décision après le départ du gouverneur controversé. Les démissions de lundi interviennent au lendemain de manifestations monstres, qui ont fait 16 morts, selon le ministère de la Santé, dont huit dans des heurts entre partisans et adversaires du président islamiste Mohamed Morsi
Profondes divisions Lundi, la tension était toujours vive, et les manifestants égyptiens ont attaqué lundi le siège des Frères musulmans, au lendemain de heurts meurtriers entre partisans et opposants du président Mohamed Morsi, issu de la puissante confrérie, a constaté un journaliste de l'Agence France-Presse. Le bâtiment, dans le quartier du Moqattam situé dans l'est du Caire, a été envahi et pillé par des assaillants après avoir été en partie incendié. Certains ont jeté des objets par les fenêtres, tandis que d'autres ont emporté des casques, des gilets pare-balles, des postes de télévision, des meubles et des documents.
Des témoins ont affirmé qu'aucun membre de la confrérie ne se trouvait à l'intérieur, car ils avaient été conduits hors du bâtiment avant l'attaque. Aux abords de l'immeuble, des manifestants scandaient des slogans hostiles au président Morsi et aux Frères musulmans sur fond de musique patriotique. L'Égypte est profondément divisée entre les adversaires de Mohamed Morsi, qui dénoncent une dérive autoritaire du pouvoir destinée à instaurer un régime idéologiquement et politiquement dominé par les islamistes, et ses partisans, pour qui il puise sa légitimité dans son élection, la première démocratique dans le pays.