Le dimanche 24 mars, le Sénégal était sous le feu de tous les projecteurs. Dans le monde et partout en Afrique, le pays de la Téranga était épié. Ce jour-là, les Sénégalais avaient encore une fois un rendez-vous crucial pour écrire une autre page de leur histoire politique, déjà riche de trois alternances politiques. Donc, ce dimanche, les Sénégalais s’étaient rendus en masse dans les bureaux de vote pour élire un cinquième président de la République. Et finalement un jeune homme de 44 ans, inspecteur des impôts, sorti de la prestigieuse école nationale d’administration (ENA). Bassirou Diomaye est depuis dimanche passé Président du Sénégal avec 57% des voix.
Dans une sous-région marquée par des turbulences et autres soubresauts politiques, le Sénégal peut se targuer d’être un îlot de démocratie. A l'occasion, ils étaient nombreux les journalistes africains qui avaient les yeux et les oreilles sur le Sénégal. Ces confrères livrent leurs impressions à PressAfrik.
Beugré Auguste Médéric, journaliste- rédacteur en chef du magazine Sino-Afrique CEO et directeur de publication du média Afrique Times, Expert en analyse de discours, à Abidjan , “ cette élection s’est déroulée dans un esprit apaisé. Je tiens à saluer le peuple sénégais pour cette maturité politique. Il faut saluer l’esprit dans lequel s’est déroulée cette élection. Parce qu’en Afrique, il n’est pas rare de noter des heurts, des violences etc le jour d’un scrutin. Et tel n’a pas été le cas dimanche passé au Sénégal. Par cette occasion, je tiens à saluer le nouveau Président sénégalais parce que nous sommes dans une ère où la jeunesse a compris qu’elle doit prendre ses responsabilités par rapport à l’histoire. Et je tiens à saluer ce duo entre Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Ils ont su donner de l’espoir au peuple sénégalais. Je tiens également à dire que les autres pays africains doivent suivre cet exemple de démocratie, de politique sans guerre.
Je pense que cette élection a été une réussite vis-à- vis de l’histoire. Malgré cette guéguerre entre l’opposition et le pouvoir qui a rythmé la vie politique sénégalaise, l’élection présidentielle s’est passée dans un esprit de fair-play. Je tiens à saluer aussi le Président Macky Sall qui a su sortir par la grande porte. Pour ma part, tous les pays africains doivent suivre cet exemple de démocratie. Et je félicite vivement le peuple sénégalais”.
Christelle Mensah, journaliste à savoirnews Togo, “ je pense que le peuple sénégalais est à féliciter. Depuis toujours le Sénégal est l’un des exemples de démocratie en Afrique, surtout en Afrique de l’ouest. Nonobstant, quelques troubles d’avant élection, je tiens à remercier encore une fois le peuple sénégalais qui a su démontrer que le Sénégal est un exemple de démocratie. Concernant, le nouveau président j’espère qu’il saura redorer le blason. L’ancien président vers la fin de son mandat a quand même commis quelques erreurs. Nous espérons encore que le Sénégal sera un modèle de démocratie pour tous les pays de la sous région. En ce moment, véritablement la jeunesse africaine a soif de changement. La jeunesse sénégalaise a su le démontrer et nous espérons que le nouveau Président saura s’acquitter de la tâche qui l’attend”.
Mohamed COMPAORÉ, journaliste et Directeur de Publication de La Diplomatique d'Abidjan, “ le Sénégal vient d'élire son nouveau Président dans la sérénité, ce qui démontre la vitalité de la démocratie de mon point de vue. Cela démontre que le processus électoral s'est déroulé de manière transparente, pacifique et démocratique ce qui est essentiel pour la stabilité politique et le respect des droits civiques.
Une élection réussie sans troubles majeurs renforce la légitimité du gouvernement élu et renforce la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques”.
Emmanuel Dulac HOUSSOU, Expert en communication et auditeur en sciences politiques, République du Bénin, “ en tant qu’observateur de la vie politique régionale et auditeur en science politique, avant d’être journaliste -consultant, je pense que ce n’est pas la victoire de Sonko ou de Diomaye Faye, c’est avant tout la victoire du peuple sénégalais. C’est vraiment la victoire du peuple parce que d’un côté, il faut saluer le leadership, l’esprit de paix et de clairvoyance du potentiel nouveau président. Il sera confirmé par les institutions. Il l’a même dit dans son discours. Je pense que les institutions ont joué un grand rôle. Bref, ils ont dit le droit comme on le dit ici au Bénin. Pour la victoire de Diomaye, âgé juste de 44 ans, je pense que c’est la rupture avec le néo-institutionnalisme historique. Et je crois que le peuple a voulu une rupture telle qu’il l’a dit dans son discours. C’est ce qui a été constaté. Bravo. Maintenant que la société civile et politique sénégalaise s’unissent pour un nouvel élan”.
Gérard Njoya, journaliste camerounais, rédacteur en chef du site Actu Chine-Cameroun, “l'élection de Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar à la tête de la présidence du Sénégal est un choix crucial. Elle revêt le rajeunissement de la classe politique sénégalaise mais surtout le divorce avec l'ancien régime, puisque le Président sortant (Macky Sall) est l'un des proches d'Abdoulaye Wade. C'est aussi une victoire qui s'inscrit dans une dimension internationale à servir de leçon aux pays de l'Afrique centrale par exemple, qui peinent à exprimer une vraie démocratie calquée sur le modèle sénégalais avec notamment, le changement des personnes à la tête de l'État. Il faut saluer cette élection et accepter qu'une nouvelle page s'ouvre pour le peuple sénégalais.
La seule chose qu'il faut maintenant regarder en fond est la qualité d'homme qui va dorénavant gouverner parce-que la géopolitique sénégalaise s'étend sur la diplomatie avec la France, la question de la monnaie, la CEDEAO et de l'UEMOA. Bassirou Diomaye Faye devrait être capable d'établir une politique qui consolide le développement du Sénégal en tout point.
Rachelle Sekongo, journaliste à Abidjan.net, Côte d’Ivoire, “je suis très heureuse de la sagesse et la grandeur du peuple sénégalais. C'est vraiment un exemple d'élection qu'on a rarement vu sous nos cieux. Et nous espérons que les autres États suivront l'exemple du Sénégal.