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Élections de représentation syndicale : Les Majors Assurent Les Puînés Rient jaune



Élections de représentation syndicale : Les Majors Assurent Les Puînés Rient jaune
Et de deux. En l'espace de vingt ans (1991-2011), la Confédération nationale des Travailleurs du Sénégal (Cnts) a démontré qu'elle domine véritablement le paysage syndical sénégalais depuis près de 40 ans, d'abord avec l'Union nationale des Travailleurs du Sénégal, puis sous sa dénomination actuelle, et ceci pour la même raison depuis 20 ans à travers des études et des élections, appréciée de manière diamétralement opposée : si, en effet, elle a triomphé en 1991 grâce ou à cause de la participation responsable, les nombreuses formations syndicales jaunes qui ont vu ont vu le jour avec l'alternance ont été négativement sanctionnées pour leur proximité réelle ou supposée avec les Libéraux.

Cheikh Diop, clone du leader de la Cnts originelle et qui se voulait imposer comme force de changement obligatoire, en a fait l'amère expérience : son douloureux et mortel assaut du siège de Madia Diop, en 2001, pour imposer une alternance syndicale à l'issue du changement de régime en 2000, est encore frais dans les mémoires ; la dissidence de Bakhao Diongue, à quelques encablures des élections de représentativité syndicale du 20 avril dernier, prouve que périt par l'épée celui qui vit par l'épée : laissé au pied du podium, toute honte bue, il a félicité Mody Guiro d'avoir pris une seconde fois le dessus sur lui, après le congrès de 2001 au cours duquel il a été laminé.

Les élections de représentativité syndicale ne permettent cependant pas, à la différence de l'enquête de deux mois et demi dans les entreprises (13 Juillet-22 Septembre 1992), de donner une cartographie exacte de la représentation syndicale au sein des entreprises ; c'est tout juste si on connaît les filières (Enseignement, Éducation, Santé, etc) et la présence réelle ou supposée des syndicats, majoritairement, et dans l'ordre, la CNTS, l'Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas-Mademba Sock) et la Confédération des Syndicats autonomes, le tiercé gagnant des élections.
L'enquête de 1991 donne à peu près la même configuration, toutes choses étant égales par ailleurs. Ainsi, les résultats donnaient une avance appréciable de la centrale de Mody Guiro, alors dirigée par Madia Diop surnommé "le Petit père des travailleurs", respectivement sur l’Union démocratique des Travailleurs du Sénégal d'alors (Udts) et l’Unsas. Mais les critères de l'époque étaient plus évolués, sous le magistère de Me Ousmane Diop, alors ministre du Travail dans le Gouvernement de majorité présidentielle élargie de Abdou Diouf (1).

La méthodologie retenue alors portait aussi bien au niveau des délégués du personnel (1.863 contre 256 et 186) qu’à celui des cotisations syndicales. Ainsi la Cnts a encaissé en 1991 61.746.940 francs de cotisations syndicales contre 6.196.869 pour l’Udts et 3.042.028 pour l’Unsas.

Si, pour ce qui est des délégués, la Csa suit la centrale de père Madia, l’Unsas et l’Udts avec 48 délégués, talonné par le Sdts (10), l’Utls (04) et le Synaco (06), au niveau des sous, la Csa devance l’Unsas qui, elle-même, est un cran au dessus du Sdts (54.450F), l’Utls et le Synaco qui totalisent respectivement 49.200 et 40.800.

Ces chiffres on été obtenus à l’issue d’une enquête de deux mois et demi dans les entreprises (13 Juillet-22 Septembre 1992). La démarche a été effectuée par le service des statistiques du travail de la direction du travail et de la sécurité sociale à la demande u ministre du travail et de la formation professionnelle.

L’objet de l’étude concernait la représentativité des syndicats professionnels de travailleurs. Cinq centrales avaient été saisies dans ce sens : Cnts, Udts, Unsas, Csa et Stds. Trois d’entre elles ont répondu : Cnts, Unsas et Utds. La démarche a consisté à visiter en priorité la totalité des entreprises qui figuraient à la fois sur les listes présentées par chacune des trois organisations syndicales. C’est seulement après que les entreprises qui n’avaient pas été mentionnées par l’un ou l’autre syndicat ont été ciblées.

Les 32 secteurs qui ont donné les résultats sont : les assurances, les banques et établissements financiers, le pétrole, la mécanique générale, les auxiliaires de transport, le transport aérien, le transport public routier (Sotrac), les industries alimentaires, les industries polygraphiques, l’agro-industrie, l’énergie électrique (Sénélec), l’exploitation des eaux (Sonees), la Sonatel , l’Opce, la Snhlm, la recherche scientifique, les industries hôtelières, la confection, le commerce, le textile, la marine marchande , les industries chimiques, les industries extractives, les huileries, les savonneries, la caisse de péréquation, les Btp, le gardiennage, le Cereeq, la navigation aérienne (Asecna), la municipalité, l’Assemblée nationale.

Les informations sollicitées auprès de chaque entreprise concernaient l’effectif de la société, le nombre de délégués du personnel et les syndicats qui les ont investis, le montant des cotisations syndicales au cours de l’année 1991.

L’analyse des faits révèle que, sur un plan général, la Cnts domine largement les différents secteurs d’activité étudiés à quelques exceptions près où c’est tantôt l’Udts qui domine (Auxiliaires de transport), tantôt l’Unsas ( Sénélec, Opce) ou la Csa (Sotrac).

Dans certains secteurs, la Cnts fait cavalier seul et totalise l’ensemble des délégués du personnel et des cotisations syndicales retenues sur les salaires. Il en est le cas dans les branches des banques et établissements financiers, les assurances, l’hôtellerie, et la restauration, le pétrole et le gaz, le transport aérien, les industries polygraphiques, les industries extractives et minières, la marine marchande, le Pad, la Snhlm, et les industries textiles.

Rapportées au jour d'hui, les élections de la semaine écoulée ne permettent pas une cartographie aussi précise.

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1 Adrien Thouvenel-Avenas : "L'Alternance politique au Sénégal : 1980-2000", Université Sorbonne Paris IV - Master 2
2007 : Outre Abdoulaye Wade, officieusement vice-Premier ministre avec sa fonction de ministre d'État... sans portefeuille, le PDS obtient trois autres ministères. Ils sont attribués à Ousmane Ngom (ministre du Travail et de la Formation), Jean-Paul Dias (ministre de l'Intégration Économique Africaine) et Aminata Tall (ministre délégué auprès du ministre de l'Éducation Nationale).

Voir également "Le Populaire" n° 3423 du 22 avril 2011, page et
"Le Devoir", volume 87, n° 15, mercredi 25 novembre 1992, pages 4, 5 et 6.

Par Pathé MBODJE, Journaliste, sociologue

Samedi 23 Avril 2011 - 11:13


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