Élections en RDC: à Bunia, un mouvement d’humeur à l'ouverture des bureaux de vote

Les élections générales se déroulent en République démocratique du Congo (RDC) ce mercredi 20 décembre. Les 44 millions d'électeurs appelés aux urnes éliront non seulement le président de la République mais aussi les députés nationaux et provinciaux. Les Congolais participent aussi à des communales partielles.



■ Ce mercredi 20 décembre se tiennent les élections générales en République démocratique du Congo (RDC).
 
■ Le président de la République, Félix Tshisekedi, est candidat à sa succession. Pour la présidentielle, 18 candidats lui font face, dont les opposants Moïse Katumbi, Martin Fayulu, ou le Dr Denis Mukwege.
 
■ Des milliers de candidats concourent pour les législatives et les communales partielles.
 
■ Quarante-quatre millions d'électeurs se rendent aux urnes sur les 100 millions d'habitants. La RDC est le deuxième plus grand pays du continent africain, ce qui pose de nombreux problèmes logistiques. Un million de Congolais ne pourront pas se rendre aux urnes, selon la Commission électorale nationale indépendante (Céni), notamment pour des raisons sécuritaires. 
 
À Lubumbashi, plus de deux millions d’électeurs attendus et les premiers votes
 
À Lubumbashi, les bureaux de vote ont ouvert leurs portes entre 6h15 et 7 h00 du matin. Plus de deux millions d’électeurs y sont attendus. Des files d’attente sont observées devant des bureaux de vote. Reportage de notre envoyée spéciale, Denise Maheho, dans un site de vote du complexe scolaire Malkia wa Amani de la commune de Lubumbashi.
 
Des centaines d’électeurs sont en file indienne devant le portail de l’école. Ces deux dames sont très motivées. « Nous sommes encore dans la file mais nous sommes certaines que nous allons entrer dans la salle pour voter », dit l’une d’elles. D’autres ont déjà accès au bureau de vote. Jean Kyuma vient de déposer son bulletin dans l'urne. « Je suis arrivé à 6 heure du matin. À 6h30, on a commencé à faire entrer les gens dans l’enceinte de l’école. Je suis entré à 8h30 et à 9 heures j’ai voté. Là, je pars à la maison », dit-il.
 
D’autres électeurs ont encore des difficultés à retrouver leurs noms sur des listes électorales, déplore Patrick Lubaya, qui vient aussi de voter : « Ce n’est pas facile. D’autres par exemple pour les personnes de 3 e âge, ils ne se retrouvent pas et donc ils n’ont pas accès au bureau de vote et cela ralenti les opérations ». Les observateurs et les témoins des partis politiques sont aussi présents. L’un des observateurs du Réseau Sud Congo déplore la lenteur des opérations et craint que le vote se poursuive jusque tard dans la soirée.
 
À Bunia, l’Institut supérieur de pédagogie (ISP) saccagé ce matin
 
Le centre de vote de l’Institut supérieur de pédagogie (ISP) a été saccagé ce matin dès l’ouverture du scrutin. D’après les observateurs de la société civile, les machines à voter notamment ont été détruites et la police a opéré des tirs de sommation.
 
Selon les habitants du quartier, ce mouvement d’humeur est parti d’un malentendu entre les déplacés des camps voisins et les agents de la Céni. Les déplacés pensaient pouvoir voter au centre de l’ISP. Mais d’après les listes électorales, leur centre de vote se trouve dans le territoire de Djugu, un territoire confronté à de violents conflits communautaires.
 
Lors de l’enrôlement, les déplacés de Djugu avaient pu s’enregistrer ici à l’ISP de Bunia. Mais pour la circonscription de Djugu, c’est sans doute ce qui est à l’origine du malentendu. À l’heure qu’il est, la foule en colère se déplace dans la ville, rapporte notre envoyée spéciale Gaëlle Laleix. Elle a tenté de s’en prendre à l’école des garçons de Mudzi-Pela, mais les agents de la Céni et la police ont pu protéger le matériel électoral. Deux autres centres de vote ont fermé.

RFI

Mercredi 20 Décembre 2023 08:50


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