Emprisonnement, blocage des adversaires, débauchage… "Macky-avélique"

La fin justifie les moyens. Macky Sall s’est approprié à fond cette maxime. Selon les actes qu’il pose allégrement ces derniers temps, tous les moyens sont bons pour gagner la présidentielle de 2017. En effet, en plus de la campagne électorale déguisée qu’il mène depuis 2012, le président de la République fait usage des moyens de l’Etat pour museler ces potentiels dangereux adversaires. Une trentaine de libéraux sont dans les geôles, Khalifa Ababacar Sall, maire de Dakar qui risque d’être un sérieux adversaire est dépouillé de moyens pour mener sa politique à bon port tandis que Macky Sall se renie pour ce qui est de la rupture tant vantée en excellant dans la politique de débauchage.



Macky Sall serait-il tenté d’écarter tout sérieux prétendant au fauteuil présidentiel. C’est une question qui de plus en plus taraude l’esprit de bons nombres de citoyens et d’observateurs avertis de la scène politique. Dans les salons, les restaurants et cafés, les gens dénoncent le recul démocratique et les nombreuses atteintes depuis quelques temps aux libertés. Ces inquiétudes se justifient par l’incarcération d’une trentaine de responsables libéraux mais aussi de gens qui ont eu des anicroches avec lui ou son épouse.
 
Si pour les membres du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), certains sont emprisonnés dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis d’autres sont incarcérés sur la base de soupçons et de dénonciation. A quelques encablures de la date du 23 mars, ils ont été nombreux à faire les frais de la panique du pouvoir. Le Dr. Cheikh Dieng, maire de Djeddah Thiaroye Kao, le Directeur de cabinet du maire de Pikine nord, Aminata Nguirane, Toussain Manga, entre autres.
 
Le cas Cheikh Alassane Sène est encore frais dans les mémoires. Le présumé terroriste disculpé par tous les éléments de l’enquête est toujours dans les liens de la prévention. D’aucuns estiment que ce sont ses prêches et attaquent contre Macky Sall et sa famille qui lui ont valu ces déboires. Cheikh Alassane Sène a affirmé que la famille présidentielle lui doit de l’argent et qu’il ne peut revenir à de meilleurs sentiments avec elle tant qu’il n’est pas payé.
 
Le feuilleton de l’emprunt obligataire de la mairie de Dakar ne peut être rangé dans la volonté d’assainissement ou de garantir la crédibilité du financement public. Alors que l’Etat avait donné son onction, le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan a usé de son droit de veto pour entraver la procédure. Sous le prétexte d’une dette croulante de la ville de Dakar, l’Etat a empêché à Khalifa Sall de disposer de 20 milliards afin de boucler des projets phares qui pourraient accroître l’élan de sympathie et la cote de l’édile de Dakar.
 
Une politique qui tourne à plein régime et dont on constate un investissement extraordinaire du président de la République et ses lieutenants, c’est la transhumance. Jadis prohibée par une volonté de marquer la rupture et de prôner une gouvernance de valeur, aujourd’hui que le pouvoir en place est convaincu qu’il faut garder le pouvoir vaille que vaille, il en a fait un joker.

Ses pérégrinations à l’intérieur du pays sous le sceau de «tournées économiques» constituent des opérations de débauchage de responsables de l’opposition.  A Matam, Ziguinchor, Kolda, Touba, Saint louis et autres localités visités par le chef de l’Etat, des tractations qui ont permis la transhumance ont eu lieu. Celles de Kolda ont fait effet car l’ancien ministre et ponte libérale, Bécaye Diop a posé ses baluchons à l’Alliance pour la République (APR). Macky Sall avait profité d’une cérémonie de condoléances pour draguer ce responsable du PDS qui finalement est tombé sous le charme marron ainsi que les lambris dorés du pouvoir qu’il connait bien.
 


Mardi 31 Mars 2015 12:58


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