RFI : Dans ce rapport, vous dites que Dominic Ongwen a été l’un des derniers à faire défection de la LRA. Comment expliquer cela ?
Paul Ronan : Premièrement, l'armée ougandaise n'exerce plus la même pression militaire depuis deux ans qu'elle le faisait auparavant. Cela s'explique en partie par la capacité de plus en plus grande de la LRA à éviter les opérations du gouvernement ougandais. Et également, à mon avis, par le fait qu'avec le temps, la plupart des commandants qui souhaitaient quitter la LRA ont déjà fait défection. Donc, c'est plus difficile aujourd'hui. Je pense malgré tout que cette méthode va fonctionner.
Combien reste-t-il de combattants dans les rangs de la LRA ?
Aujourd'hui, il reste moins d'une centaine de combattants ougandais au sein de la LRA. Et Joseph Kony n'a plus l'opportunité d'en recruter de nouveaux, car la LRA n'intervient plus en Ouganda. Or, les commandants ougandais constituent le noyau du groupe rebelle donc même si l'on encourage cinq ou dix d'entre eux à faire défection dans les mois ou les années à venir, cela représente une perte énorme pour la LRA. Et je pense que si on passe en dessous d'un certain nombre de combattants, il y aura un effet boule de neige et d'autres membres de la LRA suivront.
Dans ce rapport, vous dites aussi que la LRA est divisée en deux groupes. Celui du leader Joseph Kony et celui du docteur Achaye qui a fait défection en 2014. Le premier est basé dans l'enclave de Kafia Kingi, entre le Soudan, le Soudan du Sud et la Centrafrique. L'autre a sa base dans le nord de la République démocratique du Congo, mais mène le plus souvent des attaques sur le sol centrafricain.
Il y a beaucoup de frustration et de colère contre le gouvernement centrafricain et les casques bleus parce qu'ils ne parviennent pas à protéger la population de la LRA. Et cette situation donne l'occasion aux anciens rebelles de la Seleka de légitimer leur présence, d'affirmer qu'eux assurent la sécurité mieux que la mission de l'ONU et mieux que les autorités de Bangui. Cela sape les efforts d'unité et de réconciliation en Centrafrique. La LRA donne une légitimité aux groupes armés qui souhaitent toujours diviser le pays. De plus, à cause de la LRA, beaucoup d'autorités locales mettent en place et soutiennent des milices d'autodéfense. Le problème, c'est que même si ces milices protègent la population à court terme, à la longue, il y a un risque de les voir se tourner contre le gouvernement ou contre les habitants.
Paul Ronan : Premièrement, l'armée ougandaise n'exerce plus la même pression militaire depuis deux ans qu'elle le faisait auparavant. Cela s'explique en partie par la capacité de plus en plus grande de la LRA à éviter les opérations du gouvernement ougandais. Et également, à mon avis, par le fait qu'avec le temps, la plupart des commandants qui souhaitaient quitter la LRA ont déjà fait défection. Donc, c'est plus difficile aujourd'hui. Je pense malgré tout que cette méthode va fonctionner.
Combien reste-t-il de combattants dans les rangs de la LRA ?
Aujourd'hui, il reste moins d'une centaine de combattants ougandais au sein de la LRA. Et Joseph Kony n'a plus l'opportunité d'en recruter de nouveaux, car la LRA n'intervient plus en Ouganda. Or, les commandants ougandais constituent le noyau du groupe rebelle donc même si l'on encourage cinq ou dix d'entre eux à faire défection dans les mois ou les années à venir, cela représente une perte énorme pour la LRA. Et je pense que si on passe en dessous d'un certain nombre de combattants, il y aura un effet boule de neige et d'autres membres de la LRA suivront.
Dans ce rapport, vous dites aussi que la LRA est divisée en deux groupes. Celui du leader Joseph Kony et celui du docteur Achaye qui a fait défection en 2014. Le premier est basé dans l'enclave de Kafia Kingi, entre le Soudan, le Soudan du Sud et la Centrafrique. L'autre a sa base dans le nord de la République démocratique du Congo, mais mène le plus souvent des attaques sur le sol centrafricain.
Il y a beaucoup de frustration et de colère contre le gouvernement centrafricain et les casques bleus parce qu'ils ne parviennent pas à protéger la population de la LRA. Et cette situation donne l'occasion aux anciens rebelles de la Seleka de légitimer leur présence, d'affirmer qu'eux assurent la sécurité mieux que la mission de l'ONU et mieux que les autorités de Bangui. Cela sape les efforts d'unité et de réconciliation en Centrafrique. La LRA donne une légitimité aux groupes armés qui souhaitent toujours diviser le pays. De plus, à cause de la LRA, beaucoup d'autorités locales mettent en place et soutiennent des milices d'autodéfense. Le problème, c'est que même si ces milices protègent la population à court terme, à la longue, il y a un risque de les voir se tourner contre le gouvernement ou contre les habitants.