Sur les photos du procès diffusées par l’agence de presse nord-coréenne, Matthew Miller apparaît pâle, les yeux baissés, encadrés de deux soldats. Il est accusé d’avoir déchiré son visa de touriste et d’avoir demandé l’asile au régime. Le tribunal a jugé qu’il s’agissait là d’un crime, d’un « acte hostile ». Il a condamné le jeune Californien âgé de 26 ans à six ans de travaux forcés, sans possibilité de faire appel.
Ce jugement étrange permet à la Corée du Nord d’accentuer la pression sur les États-Unis pour les forcer à entamer des négociations. Cette stratégie a payé dans le passé : les anciens présidents Bill Clinton et Jimmy Carter étaient venus jusqu’à Pyongyang chercher des prisonniers. Des visites alors qualifiées de « victoire » par le régime.
Sauf que la stratégie ne fonctionne plus. Barack Obama refuse tout dialogue tant que le Nord maintient son programme nucléaire. Il a aussi d’autres crises plus urgentes à régler, et il a proposé d’envoyer à Pyongyang son émissaire pour les droits de l’homme. Le régime a refusé, et la situation reste bloquée.