Cette grande galette brune, moelleuse et alvéolée se mange à toutes les sauces et à tous les repas. Mais ces derniers mois, le prix du teff a triplé en Éthiopie. Dans ce magasin, le sujet est sur toutes les lèvres. Même le commerçant s'étonne du prix au kilo : « Ça n’est jamais arrivé. 125 birr ! Je ne sais pas si je suis en train de rêver. 125 birr, c’est énorme et le marché ralentit. »
Selam attend que son teff soit nettoyé. Elle est venue acheter sa portion de farine pour la semaine, et doit tout bien calculer. « Pour la maison, nous avons besoin de 100 kilos. Maintenant que c’est cher, nous n’achetons plus que 70 kilos pour un mois. » La mère de famille réduit la quantité, mais aussi la qualité. « Il y a différents types de farine de teff, plus de cinq. Je voudrais la plus blanche, la plus chère. J’en ai besoin, mais c’est trop d’argent. Donc, on doit acheter la farine de qualité moyenne. »
De retour à la maison, il faut préparer l’injera pour nourrir les neuf membres de la famille. « Nous n’avons pas le choix, on doit se restreindre. On ne peut pas manger autant qu’on le voudrait. » Mais pas question de se passer de teff. « Pour nous Éthiopiens, notre nourriture, c’est l’injera. Tous les jours, jusqu’à ce qu’on meure. L’injera est notre vie. »
Le mécanisme de cette inflation est complexe : dévaluation de la monnaie locale, hausse globale des prix et augmentation des frais de logistique pour les agriculteurs, mais surtout, les conflits passés et en cours ont aggravé la situation, comme l’explique Shiferaw Motiku, consultant en chaîne de valeur agricole : « De manière générale, le teff a toujours été produit dans les régions du Nord. Aussi dans quelques parties de l’Oromia. Donc avec l’instabilité, cela affecte la production et créé une pénurie de teff qui affecte le prix. »
Les routes bloquées et les combats empêchent les agriculteurs de travailler et d’exporter leurs produits, fragilisant la consommation du teff, dernier rempart contre la faim.
Selam attend que son teff soit nettoyé. Elle est venue acheter sa portion de farine pour la semaine, et doit tout bien calculer. « Pour la maison, nous avons besoin de 100 kilos. Maintenant que c’est cher, nous n’achetons plus que 70 kilos pour un mois. » La mère de famille réduit la quantité, mais aussi la qualité. « Il y a différents types de farine de teff, plus de cinq. Je voudrais la plus blanche, la plus chère. J’en ai besoin, mais c’est trop d’argent. Donc, on doit acheter la farine de qualité moyenne. »
De retour à la maison, il faut préparer l’injera pour nourrir les neuf membres de la famille. « Nous n’avons pas le choix, on doit se restreindre. On ne peut pas manger autant qu’on le voudrait. » Mais pas question de se passer de teff. « Pour nous Éthiopiens, notre nourriture, c’est l’injera. Tous les jours, jusqu’à ce qu’on meure. L’injera est notre vie. »
Le mécanisme de cette inflation est complexe : dévaluation de la monnaie locale, hausse globale des prix et augmentation des frais de logistique pour les agriculteurs, mais surtout, les conflits passés et en cours ont aggravé la situation, comme l’explique Shiferaw Motiku, consultant en chaîne de valeur agricole : « De manière générale, le teff a toujours été produit dans les régions du Nord. Aussi dans quelques parties de l’Oromia. Donc avec l’instabilité, cela affecte la production et créé une pénurie de teff qui affecte le prix. »
Les routes bloquées et les combats empêchent les agriculteurs de travailler et d’exporter leurs produits, fragilisant la consommation du teff, dernier rempart contre la faim.
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