La zone frontalière Guinée-Sierra Leone est l'objet de toutes les attentions. C'est là que la persistance de l'épidémie est la plus forte. C'est là également que les mesures prises depuis des mois sont le moins bien appliquées.
Pour Sakoba Keita, le coordinateur national de la lutte contre Ebola, la priorité est de limiter les déplacements. « Nous sommes en train d'affiner nos stratégies pour empêcher les contacts d’une localité à une autre, et essayer de mettre en place un système pour identifier tous les cas de décès et leur faire un enterrement digne et sécurisé », explique-t-il.
→ (RE)LIRE : Guinée: mort d'Ebola, ses proches transportent son corps dans un taxi
En Guinée, un autre élément vient compliquer la lutte contre Ebola : la propagation de rumeurs sur le virus, notamment sur sa transmission. Les autorités ont donc lancé une radio communautaire pour informer la population. « Quiconque laisse passer une maladie à potentiel épidémique qui constitue un danger pour la vie de la communauté va être considéré comme un criminel, indique Sakoba Keita. En Guinée, il y a des personnes qui font circuler le message que la maladie n’existe pas ou que ce sont les agents de santé de la Croix-Rouge qui diffusent la maladie. Nous avons mis en place une radio mobile pour montrer aux gens que nous voulons leur collaboration. »
Entre 9 et 15 cas sont découverts chaque semaine en Guinée. Avec le renforcement des contrôles, les autorités ont d'ores et déjà prévu une hausse du nombre de malades d'Ebola dans les prochains jours.