L’affaire commence en juin 2012 avec la disparition d’Eugène Diomi Ndongala. Selon ses proches, l’opposant a été enlevé par les services de sécurité de l'État. Depuis plusieurs mois déjà, il dénonçait des irrégularités lors des législatives et de la présidentielle de 2011. Il avait même envisagé juste avant sa disparition de mener différentes actions politiques pour réclamer la vérité des urnes.
Selon le gouvernement, le député, qui avait refusé de siéger à l'Assemblée, aurait plutôt fui pour se soustraire à la justice parce qu'il était accusé de viol par deux mineures. Eugène Diomi Ndongala ne réapparait que quatre mois plus tard, à la veille du sommet de la Francophonie de Kinshasa, à la prison centrale de la capitale congolaise.
En janvier 2013, l'Assemblée lève son immunité parlementaire, ouvrant la voie à une procédure judiciaire. L’opposant sera également déchu de son mandat de député et accusé de tentative de déstabilisation. Le 8 juillet 2013, Eugène Diomi Ndongala comparait pour la première fois devant la Cour suprême pour viol sur mineures. Son parti, Démocratie chrétienne, et ses avocats, dénoncent un procès politique et une détention arbitraire.
Tout au long de la procédure, ses conseils soulèveront de nombreuses irrégularités et autres curiosités, parmi lesquelles la disparition du coaccusé, qui a lui été remis en liberté – et qui n'est jamais venu témoigner au procès – ou encore le fait que cinq juges au lieu de sept ont rendu cette décision, après 18h, en l'absence de l'accusé ou de ses avocats. Maître Richard Bondo entend donc demander sa révision devant la Cour de cassation qui n’est toujours pas entrée en fonction. Pour le procureur général de la République, la procédure a été entièrement respectée et justifiée par les juges dans l'arrêt rendu.
Source : Rfi.fr