Nationalistes contre internationalistes, voilà la sourde guerre qui déchire le mouvement des shebabs depuis un an et demi. En février 2012, le chef du mouvement Ahmed Abdi Godane annonce le ralliement de son organisation à la nébuleuse terroriste al-Qaïda.
Dans la foulée, 500 combattants shebabs partent au Yémen rejoindre les cellules d'al-Qaïda. Godane veut aussi changer le nom des shebabs, proposant de renommer le mouvement al-Qaïda en Afrique de l'Est, en référence à Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique.
En réponse, les autres leaders du mouvement se réunissent pour contester la nouvelle ligne imposée par Godane. Parmi ces contestataires, Ali Dhere, Muktar Robow et le leader spirituel du mouvement Cheikh Hassan Dahir Aweys. Ils récusent la dimension internationaliste de leur combat et prônent une vision locale.
Certains observateurs voient dans cette ligne un pas vers de possibles négociations avec le gouvernement somalien. Toujours est-il qu'entre les deux groupes la lutte est enclenchée.
Avec la mort annoncée samedi des commandants Al-Afghani et Abdul Hashi Olhayi, et la défection du leader spirituel Hassan Dahir Aweys, c'est une victoire importante, voire décisive, qui se dessine pour l'aile internationaliste d'Ahmed Abdi Godane. D'autant qu'un autre leader nationaliste de premier plan, Cheikh Mukhtar Robow est porté disparu. Reste désormais à savoir si le triomphe de l'aile jihadiste ne va davantage couper le mouvement de sa base somalienne.
Source: RFI