Plus d'un mois après le début des rafles et expulsions de migrants subsahariens en Tunisie, InfoMigrants est entré en contact avec un groupe d'une cinquantaine d'exilés, dont trois femmes et une fillette, retenus prisonniers dans un lycée de Kebili, au centre du pays. Ils espèrent pouvoir quitter l'établissement rapidement.
C'est une situation inédite et pourtant bien réelle qui se joue en ce moment en Tunisie. Alors que les migrants subsahariens sont victimes de rafles de la part des autorités tunisiennes depuis le début du mois de juillet, au moins une cinquantaine d'entre eux sont actuellement retenus dans un lycée de la ville de Kebili, au centre du pays.
Après avoir été alerté par des vidéos sur Tik Tok, InfoMigrants est parvenu à rentrer en contact avec ces exilés. "Personne ne nous dit rien, on ne sait pas ce qu'il se passe", assure Yvan-François, un Camerounais de 31 ans, originaire de Douala.
Arrêtés à Sfax début juillet, ces 47 migrants ont d'abord été abandonnés dans le désert, à la frontière libyenne, pendant plusieurs jours. Face à la pression médiatique et humanitaire, ils ont été rapatriés en bus à Kebili, à 300 km à l'ouest. Mais cela fait maintenant un mois qu'ils sont retenus dans le lycée Ibn al-Jazzar, au nord-est de la ville. La plupart sont guinéens, sénégalais, maliens, burkinabais et gambiens. Parmi eux, trois femmes et une fillette de 4 ans.
Et certains des exilés détenus vivaient en Tunisie en toute légalité avant leur arrestation. C'est le cas de Kadiatou Diallo, une étudiante guinéenne de 23 ans qui disposait d'un visa étudiant. "Je suis très inquiète, raconte à InfoMigrants sa mère Fatoumata Diallo. Je ne savais pas que la Tunisie était violente comme ça. Je ne dors plus depuis un mois, je ne fais que regarder les informations télévisées sur la Tunisie."
La jeune femme ne semble pas être la seule dans cette situation. Dans une vidéo Tik Tok partagée par l'un des membres du groupe, on entend clairement l'un des migrants s'indigner auprès d'un garde tunisien : "Nous, on est des étudiants".
"On a compris que ça ne valait pas la peine de fuir"
Selon les témoignages recueillis par InfoMigrants, les mouvements sont très restreints dans l'enceinte du lycée. Le bâtiment est gardé nuit et jour par des hommes armés. Grâce à des vidéos prises par des détenus, InfoMigrants a pu les identifier comme des membres de la garde nationale tunisienne, en raison de l'insigne brodé sur leur uniforme. Contacté, leur porte-parole n'a pas encore répondu à nos sollicitations.
"On n'a pas le droit de se balader dans la cour. On leur a demandé si on était en prison, car nous ne sommes pas à l'aise. Quand on essaye de sortir, ils disent qu'on n'a pas le droit. Même quand on demande la permission d'aller acheter des produits dans une boutique, on nous dit que c'est interdit", explique Yvan-François. Il y a trois semaines, le jeune homme a essayé de s'enfuir mais a été rattrapé par la garde tunisienne : "On a compris que ça ne valait pas la peine de fuir. Les citoyens nous repèrent dans la rue et nous dénoncent immédiatement. Et puis la soif nous rattrape rapidement", raconte-il.
Le cas d'Yvan-François et de ses camardes semble loin d'être isolé. Le 11 juillet, l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) s'est plainte à travers un communiqué du sort réservé à une centaine de migrants hébergés dans un bâtiment public de Ben Gardane, dans le sud-est du pays. "Les syndicats de l'éducation de la région de Ben Gardane refusent d'héberger 121 migrants non légaux dans l'Institut" de la ville, écrit le puissant syndicat. Un autre groupe d'une cinquantaine de subsahariens a été logé pendant plusieurs semaines à Remada, dans le gouvernorat de Tataouine.
"Des gardes ont essayé de violer des femmes devant nous"
Arrivé légalement en Tunisie il y a cinq ans, Yvan-François a fait une demande d'asile qui a été rejetée. À l'entendre, sa situation administrative irrégulière n'a jamais posé problème jusqu'en juillet dernier. En février dernier, le président tunisien Kaïs Saïed a proféré un discours xénophobe dans lequel il a accusé les migrants subsahariens d'être à l'origine de "violence, de crimes et d'actes inacceptables", et de vouloir "changer la composition démographique du pays". Depuis, les migrants sont devenus la cible de violences dans les lieux publics.
Cette violence envers les exilés s'est intensifiée à la suite de la nuit du 3 au 4 juillet lors de laquelle un Tunisien a été poignardé à mort pas des migrants. Ce fait divers a mis le feu aux poudres entre la population locale et les exilés. Ce même soir, Yvan-François est expulsé avec plusieurs centaines de migrants dans le désert, à la frontière libyenne. Pendant huit jours, il est abandonné avec ses congénères dans la zone tampon de Ras Jdir sans pouvoir revenir côté tunisien, ni franchir la frontière libyenne.
Dans cette zone, à l'abri des caméras, les migrants ont été victimes de nombreuses violences : leurs papiers d'identité ont été déchirés, leur argent volé, certains ont été battus, tandis que des femmes ont subi des violences sexuelles. En essayant de dissuader des militaires tunisiens qui tentaient de s'en prendre à elles, Yvan-François a reçu plusieurs coups de matraque au niveau de la cheville. "Des gardes ont essayé de violer des femmes devant nous, on a essayé de les protéger. Quand t'essayes de les protéger tu reçois des coups de matraque. Ils ont même frappé les femmes enceintes", témoigne le jeune homme qui dit n'avoir plus que son short et ses chaussures comme propriété personnelle.
Des migrants en règle parmi les raflés
L'histoire est similaire pour l'étudiante Kadiatou Diallo. "Ma fille allait commencer une formation de comptabilité. Elle est arrivée légalement avec un visa de 3 mois renouvelable, elle a son passeport à jour, l'attestation de l'école et le paiement de l'école mais elle n'avait pas encore son logement. La nuit du 3 au 4 juillet, les policiers sont venus la chercher à 4h du matin alors qu'elle faisait ses prières nocturnes. Lorsqu'elle leur a expliqué sa situation, ils n'ont rien voulu savoir", avance sa mère. Cette situation fait écho aux témoignages recueillis par l'ONG Human Rights Watch, qui a fait état de la présence de migrants enregistrés comme demandeurs d'asile, ou en possession de cartes consulaires parmi ceux expulsés dans le désert.
Après plusieurs jours dans la chaleur caniculaire du désert, la garde tunisienne a divisé les migrants en plusieurs groupes et les a rapatriés le 10 juillet en bus dans des bâtiments publics de Médenine, Tataouine et Ben Gardane, comme l'a rapporté l'AFP.
Le groupe d'Yvan-François a été déposé au lycée Ibn Al-Jazzar. Le Croissant rouge tunisien a apporté des vivres, de l'eau et des vêtements aux migrants, comme il s'en est d'ailleurs fait l'écho sur les réseaux sociaux. Mais les migrants déplorent les conditions de vie dans "l'internat" : "On ne mange pas bien. Le Croissant rouge nous apporte des produits expirés, l'eau n'est pas bonne. Il y a des personnes qui sont tombées malades, qui n'ont pas de vêtements ni de chaussures. Moi-même je ne suis pas allé aux toilettes depuis trois jours", relate Yvan-François.
En outre, une des femmes du groupe serait diabétique, selon des résidents du lycée. Dans une vidéo publiée sur Tik Tok, on voit une ambulance stationner devant le lycée. D'après Yvan-François, cette migrante a vu son état de santé se détériorer en l'absence de traitement médical : "Ses doigts et ses pieds ont commencé à gonfler, mais les gardes ont refusé de l'emmener à l'hôpital, on a dû faire une grève de la faim pendant 2 jours jusqu'à ce qu'ils acceptent. Elle va mieux depuis qu'elle est rentrée de l'hôpital". Sollicités à plusieurs reprises par InfoMigrants, les responsables nationaux et locaux du Croissant rouge tunisien n'ont pas répondu à nos questions.
"Je suis dépassé, je ne sais plus où aller"
Après un mois enfermé à Kebili, Yvan-François n'a aucune idée de ce qui l'attend dans les prochaines semaines. "Si demain on est libéré, vu la situation de ce pays, je suis dépassé, je ne sais plus où aller. La seule personne que je connais ici, c'est mon ancien patron à Tunis. Je serai obligé de remonter le voir", raconte celui qui travaillait jusqu'à juillet comme peintre dans un centre commercial à l'entrée de Sfax.
Selon lui, un général de la Garde nationale tunisienne s'est présenté au lycée en début de semaine et a laissé entendre que la situation pourrait évoluer dans les prochains jours. Mercredi 9 août, 43 migrants qui étaient logés depuis un mois dans un lycée de Remada ont été transférés vers deux centres d’accueil relevant de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), selon le site d'actualités Tunisie numérique.
Un mouvement qui s'inscrit dans les discussions qui se tiennent depuis quelques jours entre les gouvernements tunisien et libyen. Jeudi les deux voisins ont trouvé un accord pour se répartir les 300 exilés bloqués depuis plus d'un mois près du poste frontière de Ras Jdir. Les migrants du lycée Ibn al-Jazzar pourraient aussi voir leur situation évoluer rapidement. Reste à savoir dans quel état psychologique ils quitteront les lieux et s'ils pourront reprendre leur vie en Tunisie. La jeune Kadiatou est censée commencer ses cours dans deux semaines.
C'est une situation inédite et pourtant bien réelle qui se joue en ce moment en Tunisie. Alors que les migrants subsahariens sont victimes de rafles de la part des autorités tunisiennes depuis le début du mois de juillet, au moins une cinquantaine d'entre eux sont actuellement retenus dans un lycée de la ville de Kebili, au centre du pays.
Après avoir été alerté par des vidéos sur Tik Tok, InfoMigrants est parvenu à rentrer en contact avec ces exilés. "Personne ne nous dit rien, on ne sait pas ce qu'il se passe", assure Yvan-François, un Camerounais de 31 ans, originaire de Douala.
Arrêtés à Sfax début juillet, ces 47 migrants ont d'abord été abandonnés dans le désert, à la frontière libyenne, pendant plusieurs jours. Face à la pression médiatique et humanitaire, ils ont été rapatriés en bus à Kebili, à 300 km à l'ouest. Mais cela fait maintenant un mois qu'ils sont retenus dans le lycée Ibn al-Jazzar, au nord-est de la ville. La plupart sont guinéens, sénégalais, maliens, burkinabais et gambiens. Parmi eux, trois femmes et une fillette de 4 ans.
Et certains des exilés détenus vivaient en Tunisie en toute légalité avant leur arrestation. C'est le cas de Kadiatou Diallo, une étudiante guinéenne de 23 ans qui disposait d'un visa étudiant. "Je suis très inquiète, raconte à InfoMigrants sa mère Fatoumata Diallo. Je ne savais pas que la Tunisie était violente comme ça. Je ne dors plus depuis un mois, je ne fais que regarder les informations télévisées sur la Tunisie."
La jeune femme ne semble pas être la seule dans cette situation. Dans une vidéo Tik Tok partagée par l'un des membres du groupe, on entend clairement l'un des migrants s'indigner auprès d'un garde tunisien : "Nous, on est des étudiants".
"On a compris que ça ne valait pas la peine de fuir"
Selon les témoignages recueillis par InfoMigrants, les mouvements sont très restreints dans l'enceinte du lycée. Le bâtiment est gardé nuit et jour par des hommes armés. Grâce à des vidéos prises par des détenus, InfoMigrants a pu les identifier comme des membres de la garde nationale tunisienne, en raison de l'insigne brodé sur leur uniforme. Contacté, leur porte-parole n'a pas encore répondu à nos sollicitations.
"On n'a pas le droit de se balader dans la cour. On leur a demandé si on était en prison, car nous ne sommes pas à l'aise. Quand on essaye de sortir, ils disent qu'on n'a pas le droit. Même quand on demande la permission d'aller acheter des produits dans une boutique, on nous dit que c'est interdit", explique Yvan-François. Il y a trois semaines, le jeune homme a essayé de s'enfuir mais a été rattrapé par la garde tunisienne : "On a compris que ça ne valait pas la peine de fuir. Les citoyens nous repèrent dans la rue et nous dénoncent immédiatement. Et puis la soif nous rattrape rapidement", raconte-il.
Le cas d'Yvan-François et de ses camardes semble loin d'être isolé. Le 11 juillet, l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) s'est plainte à travers un communiqué du sort réservé à une centaine de migrants hébergés dans un bâtiment public de Ben Gardane, dans le sud-est du pays. "Les syndicats de l'éducation de la région de Ben Gardane refusent d'héberger 121 migrants non légaux dans l'Institut" de la ville, écrit le puissant syndicat. Un autre groupe d'une cinquantaine de subsahariens a été logé pendant plusieurs semaines à Remada, dans le gouvernorat de Tataouine.
"Des gardes ont essayé de violer des femmes devant nous"
Arrivé légalement en Tunisie il y a cinq ans, Yvan-François a fait une demande d'asile qui a été rejetée. À l'entendre, sa situation administrative irrégulière n'a jamais posé problème jusqu'en juillet dernier. En février dernier, le président tunisien Kaïs Saïed a proféré un discours xénophobe dans lequel il a accusé les migrants subsahariens d'être à l'origine de "violence, de crimes et d'actes inacceptables", et de vouloir "changer la composition démographique du pays". Depuis, les migrants sont devenus la cible de violences dans les lieux publics.
Cette violence envers les exilés s'est intensifiée à la suite de la nuit du 3 au 4 juillet lors de laquelle un Tunisien a été poignardé à mort pas des migrants. Ce fait divers a mis le feu aux poudres entre la population locale et les exilés. Ce même soir, Yvan-François est expulsé avec plusieurs centaines de migrants dans le désert, à la frontière libyenne. Pendant huit jours, il est abandonné avec ses congénères dans la zone tampon de Ras Jdir sans pouvoir revenir côté tunisien, ni franchir la frontière libyenne.
Dans cette zone, à l'abri des caméras, les migrants ont été victimes de nombreuses violences : leurs papiers d'identité ont été déchirés, leur argent volé, certains ont été battus, tandis que des femmes ont subi des violences sexuelles. En essayant de dissuader des militaires tunisiens qui tentaient de s'en prendre à elles, Yvan-François a reçu plusieurs coups de matraque au niveau de la cheville. "Des gardes ont essayé de violer des femmes devant nous, on a essayé de les protéger. Quand t'essayes de les protéger tu reçois des coups de matraque. Ils ont même frappé les femmes enceintes", témoigne le jeune homme qui dit n'avoir plus que son short et ses chaussures comme propriété personnelle.
Des migrants en règle parmi les raflés
L'histoire est similaire pour l'étudiante Kadiatou Diallo. "Ma fille allait commencer une formation de comptabilité. Elle est arrivée légalement avec un visa de 3 mois renouvelable, elle a son passeport à jour, l'attestation de l'école et le paiement de l'école mais elle n'avait pas encore son logement. La nuit du 3 au 4 juillet, les policiers sont venus la chercher à 4h du matin alors qu'elle faisait ses prières nocturnes. Lorsqu'elle leur a expliqué sa situation, ils n'ont rien voulu savoir", avance sa mère. Cette situation fait écho aux témoignages recueillis par l'ONG Human Rights Watch, qui a fait état de la présence de migrants enregistrés comme demandeurs d'asile, ou en possession de cartes consulaires parmi ceux expulsés dans le désert.
Après plusieurs jours dans la chaleur caniculaire du désert, la garde tunisienne a divisé les migrants en plusieurs groupes et les a rapatriés le 10 juillet en bus dans des bâtiments publics de Médenine, Tataouine et Ben Gardane, comme l'a rapporté l'AFP.
Le groupe d'Yvan-François a été déposé au lycée Ibn Al-Jazzar. Le Croissant rouge tunisien a apporté des vivres, de l'eau et des vêtements aux migrants, comme il s'en est d'ailleurs fait l'écho sur les réseaux sociaux. Mais les migrants déplorent les conditions de vie dans "l'internat" : "On ne mange pas bien. Le Croissant rouge nous apporte des produits expirés, l'eau n'est pas bonne. Il y a des personnes qui sont tombées malades, qui n'ont pas de vêtements ni de chaussures. Moi-même je ne suis pas allé aux toilettes depuis trois jours", relate Yvan-François.
En outre, une des femmes du groupe serait diabétique, selon des résidents du lycée. Dans une vidéo publiée sur Tik Tok, on voit une ambulance stationner devant le lycée. D'après Yvan-François, cette migrante a vu son état de santé se détériorer en l'absence de traitement médical : "Ses doigts et ses pieds ont commencé à gonfler, mais les gardes ont refusé de l'emmener à l'hôpital, on a dû faire une grève de la faim pendant 2 jours jusqu'à ce qu'ils acceptent. Elle va mieux depuis qu'elle est rentrée de l'hôpital". Sollicités à plusieurs reprises par InfoMigrants, les responsables nationaux et locaux du Croissant rouge tunisien n'ont pas répondu à nos questions.
"Je suis dépassé, je ne sais plus où aller"
Après un mois enfermé à Kebili, Yvan-François n'a aucune idée de ce qui l'attend dans les prochaines semaines. "Si demain on est libéré, vu la situation de ce pays, je suis dépassé, je ne sais plus où aller. La seule personne que je connais ici, c'est mon ancien patron à Tunis. Je serai obligé de remonter le voir", raconte celui qui travaillait jusqu'à juillet comme peintre dans un centre commercial à l'entrée de Sfax.
Selon lui, un général de la Garde nationale tunisienne s'est présenté au lycée en début de semaine et a laissé entendre que la situation pourrait évoluer dans les prochains jours. Mercredi 9 août, 43 migrants qui étaient logés depuis un mois dans un lycée de Remada ont été transférés vers deux centres d’accueil relevant de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), selon le site d'actualités Tunisie numérique.
Un mouvement qui s'inscrit dans les discussions qui se tiennent depuis quelques jours entre les gouvernements tunisien et libyen. Jeudi les deux voisins ont trouvé un accord pour se répartir les 300 exilés bloqués depuis plus d'un mois près du poste frontière de Ras Jdir. Les migrants du lycée Ibn al-Jazzar pourraient aussi voir leur situation évoluer rapidement. Reste à savoir dans quel état psychologique ils quitteront les lieux et s'ils pourront reprendre leur vie en Tunisie. La jeune Kadiatou est censée commencer ses cours dans deux semaines.