En détention à Dakar : Yassine Ferchichi en grève de la faim, Tunis dénonce la décision de Paris

Imbroglio autour de l’expulsion du ressortissant tunisien de la France vers Dakar. Yassine Ferchichi qui est entre les mains de la direction de la police judiciaire depuis jeudi le 24 décembre dernier refuse de s’alimenter. Il a entamé une grève de la faim pour dénoncer son expulsion vers Dakar, une destination qu’il n’a pas, selon lui, choisi. Yassine Ferchichi a aussi refusé catégoriquement de parler à la police en l’absence de son avocat.

Au moment où ce ressortissant tunisien soupçonné de terrorisme et interdit de territoire par la France met les autorités policières et judiciaires sénégalaises dans une délicate posture, celles de son pays sont sur la défensive. En effet, le gouvernement de la Tunisie a publié un communiqué dans lequel il fustige la décision de Paris. Il a aussi démenti l’existence de tortures dans leur pays.

"La torture n'existe pas en Tunisie qui a ratifié la convention des Nations Unies contre la torture faisant de l'inviolabilité de l'intégrité physique et morale et du respect de la dignité humaine des individus un principe fondamental de son système judiciaire", ont indiqué les autorités de Tuinis.

Interdit de territoire en France parce que suspecté d’être un terroriste, Yassine Ferchichi a été expulsé jeudi vers le Sénégal. C’est son avocat, Me William Bourdon qui a demandé à Paris de ne pas l’expulser en Tunisie en raison des menaces de tortures.

Une assertion qui a irrité les autorités tunisiennes qui ont estimé que "les déclarations de Me Bourdon ne sont étayées par aucune donnée objective et constituent des allégations mensongères visant à induire l'opinion en erreur".

Arrêté à Paris en 2005, M. Ferchichi a été condamné en 2008 à 6 ans et 6 mois d'emprisonnement pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, peine assortie d'une interdiction définitive du territoire français.

Selon Me Joseh Breham, M. Ferchichi avait été arrêté et torturé en 2004 par la police politique tunisienne et a été condamné à deux reprises en Tunisie par contumace, sur le fondement de la loi antiterroriste de 2003, pour un total de 32 ans d'emprisonnement.