En tressant des lauriers à Karim, Wade donne-t-il raison à ses détracteurs ?

En meeting d’ouverture de sa campagne électorale dimanche dernier à Mbacké, le président Wade a encensé son fils Karim Wade qu’il qualifie d’homme "intelligent et diplômé". Ne donne-t-il pas raison à ses détracteurs qui craignent "une dévolution monarchique" du pouvoir au Sénégal ?



Ses opposants et plusieurs observateurs de la scène politique sénégalaise pensent que le président Wade, 86 ans, se présente à la présidentielle du 26 février au profit de son fils, le ministre d’Etat Karim Wade. En encensant ce dernier lors de son meeting d’ouverture de sa campagne électorale qui a eu lieu dimanche dernier à Mbacké, Me Abdoulaye Wade ne donne-t-il pas raison à ses adversaires ?

En tout cas, il n’a pas tari d’éloges à l’endroit du ministre d’Etat, ministre des Infrastructures, de la coopération internationale, des transports aériens et de l’énergie, Karim Wade devant plusieurs autres membres de son gouvernement dont son Directeur de campagne et Premier ministre, Me Souleymane Ndéné Ndiaye. «J’ai un fils qui a une formation particulière qu’on trouve rarement. Diplômé de la Sorbonne en audit et management. Il était dans une grande banque à Londres», a dit Me Abdoulaye Wade. Le président de la République a ajouté : «Quand j’ai lancé un appel à tous les jeunes du Sénégal en leur disant après vos diplômes, venez travailler avec moi dans le développement du Sénégal, il a décidé de venir avec sa sœur, j’ai dit non parce que les gens ne comprendraient pas».

Le chef de l’Etat dit avoir confié au ministre d’Etat Karim Wade « des choses où plusieurs ministres avaient échoué : la question de l’électricité, des infrastructures. «Vous savez moi, je tiens à réaliser de bonnes routes, pas des routes qu’on refait tous les cinq ans. Maintenant, j’ai un fils qui est intelligent, capable de travailler», a martelé le candidat de la Coalition Forces alliées pour la victoire (Fal 2012).

Même si Me Wade précise qu’il n’a pas de dauphin et n’en veux point, il semble difficile pour lui de faire comprendre aux Sénégalais qu’il ne prépare pas le fauteuil présidentiel pour son fils. Plusieurs faits, étayent les positions des Sénégalais, l’opposition notamment qui défendent cette ligne. Deux anciens N°2 du Parti démocratique sénégalais, Idrissa Seck et Macky Sall qui étaient partis pour manifestement être des dauphins du «Pape du Sopi» ont été exclus du Pds. Plusieurs anciens responsables du Pds se sentent «mis à l’écart au profit de nouveaux venus» dans la formation libérale. L’ancien Directeur de cabinet politique du président de la République, Abdou Fall qui a démissionné du Pds a révélé avoir fait les frais de cet environnement.

La sortie du président à Mbacké va sans doute renforcer l’opposition de sa conviction que Me Abdoulaye Wade «veut imposer son fils». Les détracteurs du président vont manifestement avoir des renforts dans ce qu’ils appellent le combat «contre la dévolution monarchique du pouvoir». Ces soutiens pourraient venir du Pds même, notamment les responsables qui craignent d’être « écrasés » par la Génération du concret (Gc).
ISSA NDIAYE

Issa NDIAYE

Mardi 7 Février 2012 11:10


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