La Turquie étend son influence dans notre pays. une présence déjà à ce point forte que, dans ces mêmes colonnes, nous avons surnommé la ville nouvelle de Diamniadio « Turkestan » ! Une ville dans laquelle tout a été construit par des entreprises ottomanes : le Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), le stadium de Basket-ball « Dakar aréna », l’hôtel opéré sous la franchise Radisson, la gare routière des gros-porteurs, le centre international d’expositions, le marché d’intérêt national et on en passe ! sans compter que le futur stade de football, d’un coût d’une soixantaine de milliards, devrait également être réalisé par les turcs.
En effet, depuis une dizaine d’années, plus précisément depuis que le président Macky Sall a accédé au
pouvoir en 2012, la turquie vise à faire du Sénégal « un pays d’inter connexion » de ses investissements en Afrique et marche sur les plates-bandes des partenaires traditionnels de Dakar comme paris,
tout en tenant la dragée haute à la Chine. Et réussissant même à supplanter dans certains domaines le
très tentaculaire et envahissant Royaume chérifien. les travaux du stade olympique de diamniadio,
lancés le 20 janvier 2019 et devant durer 18 mois, portent l’empreinte de l’influence économique turque
au Sénégal. un marché filé à l’entreprise turque summa, co-gestionnaire, avec sa compatriote Limmak,
de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass pour 25 ans.
En effet, ce sont les entreprises turques qui ont pris le relais de la Saudi Bin laden Group lorsque l’entreprise saoudienne a été incapable d’achever les travaux du nouvel aéroport de la capitale. En contrepartie, elles ont acquis le droit de le gérer pendant 25 ans.
D’ailleurs, récemment, le parlement turc a approuvé un financement d’environ 300 millions de dollars destinés à certains pays africains dont le Sénégal. Le pactole est alloué à travers la banque Eximbank
de Turquie. Ankara pousse ainsi ses pions dans notre pays et la stratégie est reliée à un objectif prédéfini. Ceci, dès 1998 quand la Turquie lança le « pacte d’action pour l’Afrique », théorisé par l’alors ministre des Affaires étrangères, le libéral Ismailcem. Une crise économique ayant frappé le pays retardera la mise en œuvre du projet qui sortira de terre avec l’arrivée au pouvoir du parti
politique islamo-conservateur Akp en 2002. De plus, un heureux concours de circonstances orientera
les turcs vers dakar, puisque Abdoulaye Wade, élu en 2000, va prôner à partir de 2005, avec l’ouverture vers pékin et d’autres pays émergents, une politique de diversification du partenariat international. 2005 est, pour rappel, instituée par Ankara « année de l’Afrique ». le président Erdogan, qui a visité l’Ethiopie durant cette année-là, a voyagé 40 fois à travers l’Afrique et y a visité plus de 30 pays depuis lors.
Pourtant, Dakar, où a été ouverte une ambassade turque dès 1963, n’abritera une représentation diplomatique à ankara qu’en 2006. En 2008, l’implantation d’une usine de farine turque sur la route de Rufisque, à l’enseigne « Fks » attire l’attention. En mai 2010, un groupe de 20 médecins turcs sillonne le Sénégal pour faire des consultations gratuites au bénéfice des populations de plusieurs localités du pays. A l’occasion, un important don de médicaments avait été remis par ces médecins turcs aux autorités sénégalaises.
Fin janvier 2012, alors que Macky Sall n’était pas encore aux commandes, 180 firmes turques, membres de la confédération des hommes d’affaires et des industriels de la Turquie (Tuskon) participent
à la 4eme édition des rencontres commerciales turco-sénégalaises dans le but déclaré « d’attirer de
plus en plus d’investisseurs turcs au Sénégal ». les secteurs les plus représentés ont été le Btp, l’énergie,
le fer et l’acier, les pièces détachées pour automobiles et l’agro-alimentaire. Justement, au cours de sa visite d’aujourd’hui, le président turc co-présidera avec son homologue sénégalais l’ouverture d’un forum d’affaires turco-sénégalais ! Un forum dans lequel, en réalité, les hommes d’affaires nationaux ne seront que des faire-valoir.
Le volume commercial entre les deux pays est passé de 85 millions de dollars en 2010 à 140 millions de dollars en 2012
La Turquie a été l’invité d’honneur de la 21ème édition de la Foire internationale de dakar (Fidak) en novembre-décembre 2012. Elle avait convoyé 60 opérateurs économiques et occupé 26 stands.
Quelques jours plus tard, en janvier 2013, abdoul Mbaye, alors chef du Gouvernement, recevait son homologue turc, Recep tayyip Erdogan, qui effectuait une visite de 48 heures, en compagnie d’une délégation de 200 officiels et hommes d’affaires turcs. il avait lui-même conduit une mission d’hommes d’affaires sénégalais à Ankara. Erdogan, devenu président de la République, effectuera une nouvelle tournée en Afrique de l’ouest en 2018.
Avec un aréopage d’hommes d’affaires, il séjourne à Dakar dans un contexte où on assiste à un accroissement, sans précédent, du volume des échanges entre les deux pays. Embellie constatée, conjointement, le 21 décembre 2017, par le ministre turc de l’Economie, Nihat Zeybecki, et son homologue sénégalais du commerce, Alioune Sarr, en marge de la Fidak. Lors de cette rencontre à Dakar, la Turquie avait exprimé son souhait de faire de notre capitale sa « porte d’entrée» pour l’établissement d’une Zone de libre-échange avec l’Afrique de l’ouest, qui deviendrait une zone d’investissement prioritaire, avec ses 340 millions de consommateurs. l’Etat turc souhaite augmenter sensiblement le nombre de vols et cargos de Turkish Airlines compagnie qui a multiplié la fréquence de ses vols sur Dakar puis Diass.
En effet, depuis une dizaine d’années, plus précisément depuis que le président Macky Sall a accédé au
pouvoir en 2012, la turquie vise à faire du Sénégal « un pays d’inter connexion » de ses investissements en Afrique et marche sur les plates-bandes des partenaires traditionnels de Dakar comme paris,
tout en tenant la dragée haute à la Chine. Et réussissant même à supplanter dans certains domaines le
très tentaculaire et envahissant Royaume chérifien. les travaux du stade olympique de diamniadio,
lancés le 20 janvier 2019 et devant durer 18 mois, portent l’empreinte de l’influence économique turque
au Sénégal. un marché filé à l’entreprise turque summa, co-gestionnaire, avec sa compatriote Limmak,
de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass pour 25 ans.
En effet, ce sont les entreprises turques qui ont pris le relais de la Saudi Bin laden Group lorsque l’entreprise saoudienne a été incapable d’achever les travaux du nouvel aéroport de la capitale. En contrepartie, elles ont acquis le droit de le gérer pendant 25 ans.
D’ailleurs, récemment, le parlement turc a approuvé un financement d’environ 300 millions de dollars destinés à certains pays africains dont le Sénégal. Le pactole est alloué à travers la banque Eximbank
de Turquie. Ankara pousse ainsi ses pions dans notre pays et la stratégie est reliée à un objectif prédéfini. Ceci, dès 1998 quand la Turquie lança le « pacte d’action pour l’Afrique », théorisé par l’alors ministre des Affaires étrangères, le libéral Ismailcem. Une crise économique ayant frappé le pays retardera la mise en œuvre du projet qui sortira de terre avec l’arrivée au pouvoir du parti
politique islamo-conservateur Akp en 2002. De plus, un heureux concours de circonstances orientera
les turcs vers dakar, puisque Abdoulaye Wade, élu en 2000, va prôner à partir de 2005, avec l’ouverture vers pékin et d’autres pays émergents, une politique de diversification du partenariat international. 2005 est, pour rappel, instituée par Ankara « année de l’Afrique ». le président Erdogan, qui a visité l’Ethiopie durant cette année-là, a voyagé 40 fois à travers l’Afrique et y a visité plus de 30 pays depuis lors.
Pourtant, Dakar, où a été ouverte une ambassade turque dès 1963, n’abritera une représentation diplomatique à ankara qu’en 2006. En 2008, l’implantation d’une usine de farine turque sur la route de Rufisque, à l’enseigne « Fks » attire l’attention. En mai 2010, un groupe de 20 médecins turcs sillonne le Sénégal pour faire des consultations gratuites au bénéfice des populations de plusieurs localités du pays. A l’occasion, un important don de médicaments avait été remis par ces médecins turcs aux autorités sénégalaises.
Fin janvier 2012, alors que Macky Sall n’était pas encore aux commandes, 180 firmes turques, membres de la confédération des hommes d’affaires et des industriels de la Turquie (Tuskon) participent
à la 4eme édition des rencontres commerciales turco-sénégalaises dans le but déclaré « d’attirer de
plus en plus d’investisseurs turcs au Sénégal ». les secteurs les plus représentés ont été le Btp, l’énergie,
le fer et l’acier, les pièces détachées pour automobiles et l’agro-alimentaire. Justement, au cours de sa visite d’aujourd’hui, le président turc co-présidera avec son homologue sénégalais l’ouverture d’un forum d’affaires turco-sénégalais ! Un forum dans lequel, en réalité, les hommes d’affaires nationaux ne seront que des faire-valoir.
Le volume commercial entre les deux pays est passé de 85 millions de dollars en 2010 à 140 millions de dollars en 2012
La Turquie a été l’invité d’honneur de la 21ème édition de la Foire internationale de dakar (Fidak) en novembre-décembre 2012. Elle avait convoyé 60 opérateurs économiques et occupé 26 stands.
Quelques jours plus tard, en janvier 2013, abdoul Mbaye, alors chef du Gouvernement, recevait son homologue turc, Recep tayyip Erdogan, qui effectuait une visite de 48 heures, en compagnie d’une délégation de 200 officiels et hommes d’affaires turcs. il avait lui-même conduit une mission d’hommes d’affaires sénégalais à Ankara. Erdogan, devenu président de la République, effectuera une nouvelle tournée en Afrique de l’ouest en 2018.
Avec un aréopage d’hommes d’affaires, il séjourne à Dakar dans un contexte où on assiste à un accroissement, sans précédent, du volume des échanges entre les deux pays. Embellie constatée, conjointement, le 21 décembre 2017, par le ministre turc de l’Economie, Nihat Zeybecki, et son homologue sénégalais du commerce, Alioune Sarr, en marge de la Fidak. Lors de cette rencontre à Dakar, la Turquie avait exprimé son souhait de faire de notre capitale sa « porte d’entrée» pour l’établissement d’une Zone de libre-échange avec l’Afrique de l’ouest, qui deviendrait une zone d’investissement prioritaire, avec ses 340 millions de consommateurs. l’Etat turc souhaite augmenter sensiblement le nombre de vols et cargos de Turkish Airlines compagnie qui a multiplié la fréquence de ses vols sur Dakar puis Diass.
Un « partenariat » qui soulève des critiques…
Cette percée de la Turquie alimente naturellement la critique au Sénégal, où certains pensent
qu’il ne s’agit point d’un partenariat gagnant-gagnant. En septembre 2019, la compagnie turque
Tosyali, un des plus grands producteurs d’acier au monde, a conclu un accord avec Dakar pour créer
une zone économique spéciale afin de stimuler l’activité des PME dans le pays. l’affaire a été dénoncée par des opposants sénégalais sous la houlette de l’architecte Pierre Atepa Goudiaby à la veille
de la Présidentielle. Atepa trouve injuste que le Sénégal concède ces minerais aux turcs à 2 milliards de
dollars là où on pouvait percevoir 52 milliards de dollars. « avec le gaz qu’on a ici, on peut transformer tout ce fer pour avoir 450 millions de tonnes et cela fera 300 milliards de dollars d’ici 50 ans à
60 ans », justifiait-il.
Le gouvernement avait reculé avant de revenir pour tenter de concrétiser le projet, quitte à soulever une nouvelle polémique sur le sujet animée cette fois-ci par Ousmane Sonko. De la tribune d’une séance du conseil présidentiel sur l’investissement, en novembre 2017 à Dakar, feu Ameth Amar, le patron du groupe nouvelle Minoterie africaine (NMA), avait alerté sur les risques que font peser les importations massives, bon marché et subventionnées par le gouvernement turc, de pâtes alimentaires
sur la compétitivité de la filière locale. pour cause, les importations de ce produit ont atteint 50 000
tonnes, contre une production nationale à l’époque estimée à moins
de 20 000 tonnes.
Dakar a également été le théâtre du bras de fer politico-judiciaire pour étouffer
financièrement la galaxie « Fetüllah Gülen ».
Au terme d’un combat épique, la fondation Maarif été chargée de reprendre en main les écoles Yawuz Selim, de les faire passer sous le contrôle de l’état turc et d’en assurer la gestion financière et éducative.
la visite qu’effectue aujourd’hui le président turc Recep Tayyip Erdogan n’est donc que la troisième de l’homme fort d’Ankara dans notre pays. où, comme le Roi du Maroc Mohamed Vi, il arrive toujours en pays conquis, notre président de la République ne pouvant décidément rien refuser à un homme qui dirige d’une main de fer le parti Akp. Exactement comme il le fait avec l’Apr.
Le Témoin
Cette percée de la Turquie alimente naturellement la critique au Sénégal, où certains pensent
qu’il ne s’agit point d’un partenariat gagnant-gagnant. En septembre 2019, la compagnie turque
Tosyali, un des plus grands producteurs d’acier au monde, a conclu un accord avec Dakar pour créer
une zone économique spéciale afin de stimuler l’activité des PME dans le pays. l’affaire a été dénoncée par des opposants sénégalais sous la houlette de l’architecte Pierre Atepa Goudiaby à la veille
de la Présidentielle. Atepa trouve injuste que le Sénégal concède ces minerais aux turcs à 2 milliards de
dollars là où on pouvait percevoir 52 milliards de dollars. « avec le gaz qu’on a ici, on peut transformer tout ce fer pour avoir 450 millions de tonnes et cela fera 300 milliards de dollars d’ici 50 ans à
60 ans », justifiait-il.
Le gouvernement avait reculé avant de revenir pour tenter de concrétiser le projet, quitte à soulever une nouvelle polémique sur le sujet animée cette fois-ci par Ousmane Sonko. De la tribune d’une séance du conseil présidentiel sur l’investissement, en novembre 2017 à Dakar, feu Ameth Amar, le patron du groupe nouvelle Minoterie africaine (NMA), avait alerté sur les risques que font peser les importations massives, bon marché et subventionnées par le gouvernement turc, de pâtes alimentaires
sur la compétitivité de la filière locale. pour cause, les importations de ce produit ont atteint 50 000
tonnes, contre une production nationale à l’époque estimée à moins
de 20 000 tonnes.
Dakar a également été le théâtre du bras de fer politico-judiciaire pour étouffer
financièrement la galaxie « Fetüllah Gülen ».
Au terme d’un combat épique, la fondation Maarif été chargée de reprendre en main les écoles Yawuz Selim, de les faire passer sous le contrôle de l’état turc et d’en assurer la gestion financière et éducative.
la visite qu’effectue aujourd’hui le président turc Recep Tayyip Erdogan n’est donc que la troisième de l’homme fort d’Ankara dans notre pays. où, comme le Roi du Maroc Mohamed Vi, il arrive toujours en pays conquis, notre président de la République ne pouvant décidément rien refuser à un homme qui dirige d’une main de fer le parti Akp. Exactement comme il le fait avec l’Apr.
Le Témoin