Encore des affrontements entre policiers et conducteurs de moto-Jakarta à Thies

La tension était vive hier dans les rues la cité du rail où des heurs avaient opposé des policiers et des conducteurs de moto- taxis Jakarta. Ces derniers protestent contre les «incessants contrôles routiers» dans une ville toujours sous haute surveillance policière depuis les incidents survenus après la disparition tragique du jeune Amar Mafatim Mbaye. Ce boulanger et conducteur de moto à ses heures perdues avait trouvé la mort dans une course-poursuite entre forces de sécurité et Jakartamen, dans la soirée du vendredi 16 août dernier.



La détérioration des rapports entre les forces de sécurité et les conducteurs de mototaxis Jakarta ne cesse de s’amplifier dans la ville aux-deux-gares, où l’électricité est dans l’air depuis la mort du père de famille de 37 ans, Amar Mafatim Mbaye Thiam.
Depuis ce drame, policiers et Jakartamen se regardent en chiens de faïence. La tension est vive et le moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres. C’est ainsi qu’hier encore, la cité Ousmane Ngom a vécu des heures difficiles avec une atmosphère d’Intifada faite de pneus brûlés, de routes bar- rées dans les quartiers Cité Senghor, Hersent, Silmang, entre autres. Les « contrôles routiers intempestifs autour du port du casque de sécurité, la présentation d’un permis de conduire et d’une carte grise de l’engin » ont poussé certains jeunes conducteurs de mototaxis Jakarta à sortir manifester leur ras-le-bol face à un tel « harcèlement » .

La police a sorti les gros moyens pour disperser les foules de manifestants. Irrité, le deuxième secrétaire général ad- joint du tout nouveau syndicat des «deux- roues» installé le week-end dernier à Thiès, Mamadou Ndiaye, a dénoncé ces « violences policières » et invité les autorités à « plus de compréhension pour accompagner le proces- sus de régularisation que nous avons entre- pris ». A Thiès, les nerfs sont très tendus, du coté surtout des conducteurs de mototaxis Jakarta qui continuent d’exiger la « manifestation de la vérité » dans la mort de leur collègue Amar Mafatim Mbaye qui laisse une épouse en état de grossesse très avancée et quatre enfants. Selon les manifestants d’hier, « nous demandons une seule chose : qu’on nous laisse travailler. Nous n’avons que ça pour survivre, c’est notre gagne-pain, nous ne sommes pas des bandits encore moins des trafiquants de drogue, mais d’honnêtes citoyens, des responsables de famille qui gagnons à la sueur de notre front le minimum nous permettant de subvenir à nos besoins familiaux ».

A les en croire, « les conducteurs des mototaxis Jakarta sont les cibles des forces de l’ordre. Chaque jour que Dieu fait elles nous arrêtent pour nous demander de payer 6000 FCFA, c’est trop, on n’a pas tout cet argent ». L’amplification des « tracasseries des forces de l’ordre » serait-elle liée au fait que les conducteurs de mototaxis ont indexé la « piste policière » dans la mort de Mafatim Mbaye ? En tout état de cause, un des responsables de l’association des conducteurs de mototaxis Ja- karta à Thiès, Issa Dièye, « menacé de mort », fait état de ses « inquiétudes ».

Selon lui, « des policiers venus en moto me trouver chez moi ont voulu m’intimider par des menaces de mort, en brandissant un couteau et en m’abreuvant d’injures, si jamais je conti- nuais de parler de l’affaire Amar Mafatim Mbaye. Je suis en mesure de les identifier. Ils veulent me réduire au silence ». Comme quoi, la tension est loin de retomber entre policiers et conducteurs de mototaxis dans la capitale du rail. Il suffirait d’une étincelle… 

Le Témoin

AYOBA FAYE

Jeudi 19 Septembre 2019 10:34


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