Pas un jour sans que cela ne revienne sur le tapis. Les Bleus «vivent bien ensemble» et ils «ne se forcent pas». A trop le répéter, on en finirait presque par se demander quels rapports entretenaient les joueurs avant ce fameux stage à Tignes... En 2008, avant l'Euro, «l'ambiance n'était pas mauvaise, assure Sébastien Squillaci. Mais il y avait un décalage générationnel». Deux ans plus tard, Nasri et Benzema ont fait les frais de cette lutte des âges. La chasse aux ego a été menée «à coups de fusil» par Raymond Domenech. Et le climat chez les Bleus s'en serait retrouvé «apaisé». «Il n'y a pas de clan, poursuit le défenseur du FC Séville. On partage de bons moments, on fait des activités ensemble et tout nous paraît naturel. On sent un groupe».
Depuis leur arrivée dans la station savoyarde, la moindre activité proposée apparaît comme un bon prétexte pour renforcer la cohésion du groupe. Sur le glacier de la Grande Motte, lors d'un exercice, Gaël Clichy se souvient qu'il «n'était pas le premier de (son) équipe». «Les gars m'ont poussé pour que je revienne un peu. Pareil pour le Run&Bike qui s'est fait par deux. Si on n'encourage pas le coéquipier, on peut lâcher facilement». Au quotidien le défenseur d'Arsenal assure assister à «plein de petites choses» qui lui font dire que le groupe est «soudé». «Les personnes qui ont joué au foot et qui ont connu la vie de groupe pourront comprendre. Un exemple tout bête : si au dîner, quelqu'un fait tomber un verre par terre, tout le monde va se mettre à rigoler...».
Autre exemple cité par le Gunner : à l'entraînement, le staff tricolore demande aux joueurs de ne pas se mettre avec des équipiers de club. «Je ne connaissais pas Marc (Planus) et j'ai partagé le Run&Bike avec lui. Sans ça, je n'irai sans doute pas lui parler comme je le fais aujourd'hui». Le dernier exemple de la volonté des Bleus de bien cohabiter prend une note plus dramatique puisqu'elle est incarnée par le forfait de Lassana Diarra. De ce «coup dur», Domenech, Clichy et Squillaci y ont immédiatement vu une possibilité «de souder encore plus le groupe». «On a quelque chose à faire pour nous, pour Lass et pour le sélectionneur qui disputera peut-être son dernier Mondial, insiste Clichy. On en a parlé entre nous. Ce serait extraordinaire».