Etat nation ou Etat tout court ?

Cette question mérite d’être posée eu égard à ce qui se passe aujourd’hui sur le continent noir. L’homme noir est chosifié, jugé incapable et versatile. C’est la thèse du maitre blanc qui disait dans le roman de Ferdinand OYONO, une vie de boy : « les noirs sont de petits enfants à qui il faut faire beaucoup de mal pour leur apporter un peu de bien ». Quand on parle de l’Afrique, on pense tout de suite aux guerres, aux maladies, à la perversion comme le disait l’autre : « Afrique sand and sex ». Voilà bien autant de raisons qui doivent nous révolter. Mais pas en prenant les armes mais plutôt en nous affirmant et en prouvant au contraire notre appartenance à la race supérieure, douée de raison et capable de discernement pour comprendre que nous devons vivre ensemble dans la communion, la solidarité et l’entraide.



Mais il  est regrettable de constater qu’en Afrique noire, pour la plupart des cas, il y’a des Etats et non des nations. Une nation suppose une âme, une histoire, une commune volonté de vouloir vivre ensemble. Or en Afrique, la formule c’est un Etat des histoires. Chaque histoire s’identifie à une ethnie. C’est cela que nous avons appris à l’école du maître et malheureusement c’est cette histoire que nous avons reconduite et que nous continuons à enseigner à nos enfants. L’exemple de notre pays est assez illustratif : les différents royaumes comme celui du Djolof, du Walo, du Cayor, du Baol, du Fouladou, etc. Des entités géographiques superposées sans ciment social qui bien au contraire étaient d’intimes ennemis comme le souhaitait le colon. Mais très tôt l’homme sénégalais  a compris en créant le cousinage à plaisanterie pour maintenir la cohésion sociale.  C’est ce qui nous vaut l’exception sénégalaise. Rendons grâce à Dieu car nous sommes un ilot de paix dans un océan tourmenté.

Mais attention ! Il faut sonner l’alerte. Les germes d’une dérive sociale que sème chaque jour une certaine classe politique commence à pousser. Regardez les Etats Unis, 50 Etats dont une nation, la France, l’Allemagne, le Royaume Unis etc.

Le Zaïre, le Soudan, le Mali, la Centre Afrique et tant d’autres pays encore me donnent raison. Il faut réécrire l’histoire pour retrouver notre identité bafouée par ceux-là qui nous traitent d’inferieurs, même si c’est nous qui les avons sauvés à une certaine époque. Cheikh Anta Diop a été accusé de tous les péchés d’Israël après avoir démontré que l’Egypte antique été noire et que par conséquent l’Afrique est le berceau de l’humanité. Adossons-nous au passé sans être nostalgique et acceptons-nous pour construire des nations.

Al Hassane Ba

Vendredi 28 Juin 2013 15:06


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