États Généraux des Transports au Sénégal : les acteurs réclament des réformes pour la sécurité et la modernisation



Les États Généraux des Transports, organisés à Diamniadio ont pris fin ce vendredi. Cet événement a réuni quatre jours durant divers acteurs du secteur pour débattre des problématiques et proposer des solutions visant à améliorer la sécurité et la performance des transports au Sénégal. La rencontre a permis aux représentants des chauffeurs, des opérateurs de transports routiers, ainsi qu’aux dirigeants des secteurs ferroviaire et aérien de faire entendre leurs doléances et leurs propositions.


Idrissa Diaw, représentant des chauffeurs, a plaidé pour une meilleure prise en charge sociale, estimant que « l’exemplarité de Dem Dikk qui ne fait pas des accidents est due à leur prise en charge sociale ». Il a souligné l’absence d’aire de repos et de stationnement, de même que le manque de contrats de travail pour les chauffeurs. « Les chauffeurs ne sont pas dans de bonnes conditions de travail pour éviter les accidents », a-t-il ajouté.


Djibril Ndiaye, au nom des opérateurs de transports routiers, a abordé la question des heures de travail et les barèmes relatifs aux infractions. Selon lui, « le conseil national de transport dont la création est annoncée devrait être présidé par un transporteur ». Il a également exhorté le ministre à renouveler le parc automobile pour lutter contre la concurrence déloyale. « Les voitures de location et autres moyens de transport doivent avoir un statut réglementaire », a-t-il insisté.


Pour sa part, Gora Khouma, secrétaire général de l’Union des routiers du Sénégal, a dénoncé « des irrégularités dans l’application de la charge à l’essieu ». Il a recommandé l’utilisation de la carte de déclaration sociale et de l’Institution de Prévoyance Retraites du Sénégal (Ipres) dans les contrôles routiers pour « évaluer le respect de la prise en charge sociale des chauffeurs ».


Valdiodio Ndiaye, directeur des transports terrestres, a révélé que les débats ont réuni en moyenne 450 participants et abouti à un consensus global sur une cinquantaine de sujets. « Sur les douze points, seuls quatre font encore l’objet de réticence », a-t-il indiqué. Il a aussi annoncé « l’accord des participants sur la réglementation des motos, l’interdiction du transport humain par moto dans la capitale et l’ouverture de gares routières privées. La gestion des gares routières publiques doit être améliorée », a-t-il affirmé. Il a ajouté que « les limites d’âge des véhicules de transport de voyageurs et de marchandises seraient respectivement fixées à 20 et 25 ans. »


Mamadou Dia, directeur des transports ferroviaires, a exposé un « mécanisme innovant » pour relancer le secteur ferroviaire, citant l’importance de « la volonté politique » et l’engagement des autorités. « Nous avons aussi réfléchi sur les difficultés liées à la cotisation sociale et certaines arriérées », a-t-il noté. Il a proposé la création d’un organe de régulation, ainsi qu’une restructuration pour « un chemin de fer performant », notamment à travers un modèle standard adapté aux ressources minières du pays.


Enfin, Oumar Khassimou Dia, directeur des transports aériens, a rappelé la dissolution de l’Agence des Aéroports du Sénégal (ADS) et son intégration dans l’AIBD SA en juin 2021 pour résoudre un problème de dette. Il a également annoncé des réformes pour l’aéroport Léopold Sédar Senghor, impliquant une collaboration avec l’armée. « L’Armée et l’AIBD doivent signer des conventions pour une meilleure gestion de l’aéroport », a-t-il précisé. Par ailleurs, un projet de hub aérien, avec un centre de maintenance et l’extension de l’aérogare, a été validé, tout comme la création d’une école de formation pour les métiers de l’aviation civile.


Ces États Généraux ont jeté les bases de réformes qui seront soumises à validation pour améliorer durablement le secteur des transports au Sénégal.

Ndeye Fatou Touré

Vendredi 25 Octobre 2024 20:48


Dans la même rubrique :