Etats-Unis : Barack Obama dévoile son plan d'attaque pour contrôler les armes à feu

Un peu plus d'un mois après le massacre de l'école de Newtown, Barack Obama a présenté, ce mercredi 16 janvier, son plan de lutte contre les violences par armes à feu. Le président américain a signé 23 mesures réglementaires et il a surtout exhorté le Congrès à faire évoluer la législation. Mais face aux réticences de certains élus, le combat est loin d'être gagné.



Barack Obama a lu des extraits de lettres que lui avaient envoyées des enfants après la tuerie de Newtown. REUTERS/Jason Reed
Barack Obama a commencé par annoncer qu’il allait promulguer 23 mesures par décret présidentiel. Elles devraient permettre notamment un meilleur contrôle de ceux qui possèdent une arme, un renforcement du système de sécurité des armes, mais aussi d'aider les écoles pour qu’elles soient mieux préparées en cas d’attaque, de mieux détecter les armes saisies pour s’assurer qu’elles ne retombent pas entre les mains des criminels et d'augmenter les fonds pour soigner les maladies mentales.

Mais les mesures les plus importantes devront être prises par le Congrès. Elles comprennent une interdiction des armes d’assaut et des chargeurs à haute capacité et un contrôle total de tous les acheteurs d’armes, car 40% des personnes s’en procurent chez des armuriers particuliers et dans des foires aux armes où elles n’ont à fournir aucune information sur leur passé.

Barack Obama a reconnu que ce ne serait pas facile et il a demandé aux Américains de faire pression sur leurs élus pour qu’ils approuvent son plan. Il avait, à ses côtés, quatre enfants qui lui avaient écrit après la fusillade de Newtown et dont il a lu des extraits des lettres. La petite Julia lui a dit : « Je sais que les lois doivent être approuvées par le Congrès mais je vous supplie d’essayer avec plus de force ». « Je te promets, Julia, que je le ferai », lui a assuré le président.

Les républicains déjà se mobilisent contre le plan anti-armes d’Obama

Plusieurs élus républicains ont estimé que les propositions du président n’auraient pas empêché la fusillade de Newtown. Ils lui reprochent par ailleurs d’avoir négligé le rôle d’Hollywood et des jeux vidéo dans la glorification de la violence.

Le sénateur de Floride, Marco Rubio, champion du mouvement Tea Party, a déclaré que le problème n’était pas les armes mais les criminels et les malades mentaux. Charles Grassley, sénateur de l’Iowa, en général plus modéré, n’en a pas moins reproché à Obama d’essayer d’imposer de nouvelles restrictions à un droit constitutionnel fondamental. De son côté, le gouverneur du Texas, Rick Perry a dit : « Les armes ont besoin d’un doigt pour appuyer sur la gachette », expliquant que le tireur de Newton était habité par des démons et qu’aucune loi sur les armes n’aurait pu sauver les enfants.

Le plan du président a bien sûr des partisans dans le camp démocrate. Plusieurs élus ont déjà préparé des projets de loi anti-armes comme la sénatrice Diane Feinstein qui va réintroduire, la semaine prochaine, la loi interdisant les armes d’assaut. « Ces armes, a-t-elle dit, n’ont qu’un seul objectif : tuer le plus de gens dans un minimum de temps. » Mais même chez les démocrates, il y aura des réserves lorsque le débat commencera, car certains représentent des circonscriptions ou des Etats où toute restriction sur les armes est impopulaire. La NRA, le lobby des armes, a déjà commencé une vaste campagne pour ce qu’il appelle déjà « la bataille du siècle ».
Source: RFI

Charles Thialice SENGHOR

Jeudi 17 Janvier 2013 10:53


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