
Ruth Bader Ginsburg n’a jamais eu peur des premières. Née en 1933, cette ado de Brooklyn, fille d’immigrés juifs d‘Odessa, est la première fille de sa famille à entrer à l’université. À 21 ans, elle sort major de sa promotion à Cornell et intègre la première promotion mixte d'Harvard : 9 femmes pour 491 hommes. Passionnée par le droit, elle sort une nouvelle fois major de sa promotion à Columbia. Pourtant, dans les années 1960 à New York, aucun cabinet ne veut embaucher cette brillante avocate. Ruth Bader Ginsburg est une femme dans un milieu encore exclusivement masculin.
Elle a fait évoluer les droits des Américaines
Cette expérience la marquera à vie. Ruth Bader Ginsburg devient spécialiste des droits des femmes et se lance dans des plaidoiries remarquées contre les discriminations sexistes, notamment dans le monde du travail. Six affaires défendues devant la Cour suprême entre 1973 et 1976 : cinq victoires. « Je ne réclame aucune faveur pour les personnes de mon sexe, expliquera-t-elle plus tard. Tout ce que je demande à nos frères, c’est qu’ils veuillent bien retirer leurs pieds de notre nuque ».
Sa marque de fabrique ? Son respect du protocole, sa grande retenue qu’on pourrait prendre au premier abord pour de la sévérité. Après une carrière d’avocate et de juge à la Cour d’appel du District de Columbia, le président Bill Clinton fait d’elle en 1993 la deuxième femme de l'histoire à siéger à la Cour suprême des États-Unis. Ruth Bader Ginsburg en était devenue la doyenne et l’un des derniers piliers progressistes. Au-delà du droit des femmes, elle reste aussi célèbre pour ses combats en faveur des droits des minorités et de l’environnement.
Une figure de la pop culture
Depuis plusieurs années, son état de santé faisait les gros titres. La juge a affronté quatre cancers depuis les années 1990 et avait été hospitalisée à deux reprises cet été. C’est finalement un cancer du pancréas qui l'a emportée. Ruth Bader Ginsburg avait juré de rester à son poste jusqu’au bout et s’astreignait à un entraînement sportif quotidien, notamment une série de pompes.
Cette ténacité et cette carrière hors-norme lui ont valu une idolâtrie à laquelle son poste ne la prédisposait pas. Un blog de fans lui est entièrement dédié. Ses gros colliers et ses boucles d’oreilles se retrouvent sur des mugs, des tee-shirts et des fonds d’écran. Une starification amplifiée par le succès du biopic hollywoodien Une femme d'exception et du documentaire RBG. « J’ai 84 ans et tout le monde veut se faire prendre en photo avec moi ! » s’amusait-elle il y a quelques années. Pour tous les Américains, elle est RBG, voire « Notorious R.B.G », en référence au rappeur « Notorious B.I.G ».
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