Etats-Unis et Iran se divisent sur le Yémen

Les Etats-Unis ne resteront pas les bras croisés pendant que l'Iran arme les rebelles Houtis, a affirmé John Kerry, le secrétaire d'Etat américain. Le Guide suprême de la révolution iranienne, Ali Khameneï, dénonce pour sa part un « génocide » perpétré par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite.



Des partisans du président Saleh en exil agitent leurs armes à Sanaa, le 3 avril 2015. REUTERS/Mohamed al-Sayaghi

Le Guide suprême de la révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khameneï, a qualifié de « génocide » les frappes aériennes menées depuis deux semaines au Yémen contre les miliciens chiites houthis et leurs alliés. « L'agression saoudienne contre le Yémen et son peuple innocent est une faute », a dit Ali Khamenei lors d'un discours télévisé. « C'est un crime et un génocide qui peut être passible des tribunaux internationaux. » L'Arabie saoudite, a ajouté le dirigeant suprême iranien, ne sortira pas victorieuse de ce conflit.

Le président iranien Hassan Rohani a également demandé la fin des frappes aériennes.
« Une grande nation comme le Yémen ne doit pas être soumise aux bombardements. Nous devons tous réfléchir à la fin de cette guerre. Réfléchissons à un cessez-le-feu », a-t-il dit dans un discours également diffusé à la télévision.

De leur côté, les Etats-Unis ont dénoncé le soutien apporté aux rebelles chiites yéménites par Téhéran. John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, affirme que son pays ne restera pas les bras croisés, mais sans préciser quelles mesures seront prises. L'aviation américaine ravitaille déjà en vol les avions de chasse saoudien et fournit des renseignements à la coalition. En attendant, al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), l'une des branches les plus actives du réseau islamiste, cherche à profiter du chaos et du vide politique au Yémen pour renforcer ses positions, notamment dans l'est du pays.

Le ministère de la Défense touché à Sanaa

 

L'Arabie saoudite, appuyée par quatre monarchies du Golfe, bombarde sans répit  depuis quinze jours les villes tenus par les Houthis pour les empêcher de se rendre maître d'Aden, dernière grande ville encore aux mains des partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Ce dernier s'est réfugié en territoire saoudien. L'Iran  en tous cas a décidé de dépêcher au large d'Aden deux navires de guerre, officiellement pour protéger ses navires. La concentration dans les mêmes eaux de bâtiments de guerre constitue un facteur de risques.

Par ailleurs, à Sanaa, le ministère de la Défense a été touché ce jeudi lors d'un raid aérien de la coalition arabe sur la capitale yéménite, contrôlée par les rebelles chiites Houthis et leurs alliés, ont indiqué des témoins. Trois explosions ont été entendues et une épaisse colonne de fumée s'est élevée au-dessus du secteur, dans le centre-ville.



Vendredi 10 Avril 2015 13:42


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