Si les manifestants avaient choisi la date du 26 octobre, c’est que c’était le 12e anniversaire du Patriot Act, la loi anti-terroriste votée après les attentats du 11-Septembre. Au nom de la sécurité, bien des contraintes empiétant depuis sur leur liberté, ont été imposées aux Américains.
Ils étaient donc un peu moins de 5.000 réunis devant le Capitole pour demander aux élus une réforme du Patriot Act. Ils formaient une étrange coalition de gauchistes, conservateurs, libertariens, écologistes et LGBT. Les banderoles exprimaient leur colère contre la NSA :
« Arrêtez de nous surveiller », « Débranchez Big Brother ». Cette jeune manifestante résume le sentiment des protestataires : « Je pense que le gouvernement s’est livré à une surveillance secrète inconstitutionnelle et illégale depuis beaucoup trop longtemps. Je pense que le Congrès doit changer la loi et que la NSA doit cesser sa collecte massive d’informations des individus ».
En dépit de la présence de nombreuses personnalités politiques et artistiques, la véritable vedette de la manifestation a été un absent : Edward Snowden, célébré comme un héros. L’ex-consultant de la NSA avait envoyé un message dans lequel, condamnant l’omni-présence la NSA, il déclarait : « Nos représentants au Congrès disent que ce n’est pas de la surveillance. Ils ont tort ».
Le vaste scandale des écoutes américaines continue, par ailleurs, de faire couler beaucoup d'encre à travers le monde. Les Européens, Allemands et Français en tête, ont décidé d'envoyer des délégations aux Etats-Unis pour réclamer un accord de bonne conduite.
Le Brésil et l'Allemagne travaillent également à la préparation d'une résolution à l'ONU sur la protection des libertés individuelles. Reste qu'au delà de cet activisme diplomatique, aucune mesure de rétorsion contre Washington n'a jusqu'à présent été prise. Et pour le spécialiste des Etats-Unis Romain Huret, professeur à l'université de Lyon, il ne faut pas se voiler la face : d'éventuels accords ne changeront rien à la stratégie américaine.