Pressafrik : Depuis l’année dernière (2012) vous avez signé un contrat à l’Union Neuchâtel. Que peut-on retenir du restant de votre parcours dans le monde du basket ball ?
C’est un parcours très long. Parce qu’au début j’étudiais au Sénégal et après j’ai arrêté mes études pour me focaliser sur le Basket avec le DUC (Dakar Université Club – club universitaire de basket ball). Et c’est après deux ans de dur labeur qu’un entraineur espagnol m’a coopté pour un an de contrat. Ce n’était pas du tout facile pour moi. Car je ne m’entendais pas bien avec mes frères espagnols. Motif : ils ne visaient que leur intérêt en oubliant les miens.
C’est ainsi que j’étais contraint de retourner au pays (Sénégal) pour m’entraîner et mettre un peu de force et de punch pour essayer de trouver d’autres solutions. Après six mois de mon expérience espagnol, j’ai eu la chance d’aller en France pour faire d’autres tests en pro B. A la suite de ce test, mon agent m’a conseillé de poser mes valises en Suisse.
A Genève (Suisse), j’ai fait également de tests à la suite desquels SAV Vacallo Club (Club suisse de basket ball, basé dans la ville de Chiasso) m’a fait signer deux ans de contrat. Et c’est à la fin de ce dit contrat que j’ai signé à Union Neuchâtel (Club Suisse de basket ball).
Pressafrik : Par rapport aux précédents clubs, comment vous vous sentez à l’Union Neuchâtel ? Est-ce que vous êtes bien intégré ?
A Neuchâtel, ça va. Car je me souviens de ma première année à « SAV Vacallo Basket » où j’avais été blessé au genou (rupture de ligament) à mon sixième mois et je suis resté six mois sans jouer. Pendant ces six mois, j’étais complètement out et j’avoue que c’était vraiment dur pour moi. Sans aucun soutien, je suis resté seul chez moi.
Après mon état de convalescence, je repris mon jeu. Mais, j’avais perdu mon rythme et je n’étais pas dans mon vrai jeu. Et heureuse pour moi, cette année (2012) j’ai signé un nouveau contrat et ça se passe bien. Je joue mon jeu, je joue 30 mn par match. J’ai vraiment retrouvé mon rythme et ma puissance.
Nous sommes à notre 15ème match. Et à Neuchâtel, je joue au 4 – 5. Parce que le coach connait bien mon jeu, car à Vacallo je ne jouais qu’au 5. Franchement à Neuchâtel, je me sens bien ma place dans le jeu.
Le plus marquant est qu’à Neuchâtel, le public aime bien le basket. Il suffit juste de prouver sur le terrain. Heureusement pour moi également, j’évolue ici avec un compatriote en l’occurrence de Souleymane Aw. Nous avons également dans le club des Américains, des suisses. Pour l’instant, je me sens bien intégré.
Pressafrik : quels constats faites-vous entre le basket sénégalais et celui de l’extérieur, vous qui avez fait plus de deux différents championnats ?
La seule différence entre le basket d’ici et celui de mon pays le Sénégal est qu’ici les adeptes de ce sport commencent la pratique à bas âge. Et c’est magnifique de voir les enfants de 7 ans seulement manipuler le ballon avec des dribles incroyables. Ce qui n’est pas le cas au pays. Même mes frères de 14 ans ne peuvent pas le faire. A mon point de vue, c’est l’une des différences. En ce qui me concerne j’ai commencé tard le basket, mais un coup de chance j’ai vite évolué.
Pressafrik : Quel est le projet d’avenir d’Alcess ?
Mon grand projet d’avenir est de jouer dans les grands championnats du monde. Car je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour monter en grade. Je se songe par rester toujours dans mon niveau actuel, parce qu’il y a d’autres championnats qui sont plus élevés. Je fais allusion aux championnats d’Espagne, de la Grèce, le NBA, etc.
Et parmi toute cette liste, mon rêve premier est de pouvoir jouer un jouer dans le NBA (Championnat USA). Pour atteindre cette cime, il faut savoir bien jouer le vrai basket. Dieu est grand, on ne sait jamais. Pour l’heure, je crois en mes potentialités.
Pressafrik : Alcess, au pays nous constatons surtout dans les centres universitaires un engouement pour la pratique du Basket ball. Et la plupart d’entre eux risquent d’abandonner les études au profit du basket et plus tard de venir comme vous. Que leur conseillerez-vous ?
Mon premier conseil pour mes frères rester au pays et qui rêvent de suivre mes pas dans ce sport, est de ne pas abandonner les études au profit du basket ball. C’est vrai qu’on peut négliger les études et se mettre à fond dans le basket, mais après sa carrière de basket qui peut être éphémère qu’est-ce qu’on peut entreprendre ? La carrière sportive est très très courte.
Alors, ce que je conseillerai aux jeunes, c’est d’apprendre leur basket mais tout priorisant les études pour avoir un diplôme qui pourrait leur permettre après leur carrière de fouetter d’autres chats. Actuellement, vu que j’avais un peu négligé les études au profit du basket, je songe à faire une formation professionnelle tout en poursuivant ma carrière sportive. Et je sais pertinent que c’est ce diplôme qui m’aiderait au cas échéant.
Propos recueilli par Gata Doré