Depuis deux mois, environ 150 000 Congolais de RDC ont quitté le Congo-Brazzaville, expulsés pour la majorité. Brazzaville justifie ces expulsions par l'insécurité grandissante dont seraient responsables les ex-Zaïrois. Ces expulsions se poursuivent et nombreux sont ceux qui une fois arrivés à Kinshasa témoignent des violences qui accompagnent l’opération « Mbata ya mokolo » (« La claque de l'aîné » en langue lingala, NDLR). Parmi les plus couramment citées : viols, bastonnades, pillages… Des morts et des disparus seraient même à déplorer.
Le cas, Undjani Mangbama
La communauté internationale a exigé l’arrêt des expulsions qui fragilisent la RDC et a surtout condamné les atteintes aux droits humains. Des images choquantes circulent sur le web. Au cours d’un rassemblement la semaine dernière, les femmes de la RDC ont décidé de porter plainte contre les autorités du Congo-Brazzaville et particulièrement contre le général Ndenguet, chef de la police.
Certains observateurs estiment aussi que la commission mixte devrait être mise à profit pour exiger des éclaircissements sur la mort du chef des insurgés Enyele, tué, selon Brazzaville, dans des affrontements avec la police. Pourtant Undjani Mangbama s’était réfugié au Congo Brazzaville après sa mésaventure à l’Equateur était, selon Kinshasa, supposé désarmé et aux arrêts.
Udjani Mangbama
Udjani Mangbama était le chef des insurgés Enyele, dans la province de l'Equateur, en RDC. A l’origine du mouvement insurrectionnel : une organisation tribale disputait des étangs de poissons à une tribu rivale. Le groupe s'est transformé en mouvement insurrectionnel (mouvement de libération indépendante et alliés) en mai 2009. Après sa mise en déroute par l'armée régulière, Udjani Mangbama s'était réfugié au Congo Brazzaville et les autorités de ce pays n'avaient jamais accédé à la demande d'extradition formulée par Kinshasa. Il a été tué le 11 mai 2014, officiellement, lors d'un échange de tirs avec la police.