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La Coalition Bennoo Siggil Senegaal se réjouit de vous recevoir en ces lieux, à l’occasion de la première Conférence de presse qu’elle organise, depuis ma désignation, le 1er décembre 2011, comme son candidat à la prochaine élection présidentielle, prévue dans notre pays, le 26 février 2012. Je mesure, à un niveau très élevé, la responsabilité qu’induit, pour moi, ce choix. J’en tire une grande fierté, teintée d’humilité. Je tiens, au nom de la Coalition, à vous remercier d’avoir bien voulu répondre à notre invitation. Vous le savez, ma candidature n’est pas le fruit d’une ambition individuelle, mais bien la résultante d’un effort concerté de construction collective de forces politiques et citoyennes soucieuses de bâtir une équipe à travers ma modeste personne pour une refondation de notre République. Je veux aussi dire ma gratitude pour les chefs de partis qui m’ont choisi, le 1er décembre, ainsi que tous ceux qui, depuis, nous ont rejoints dans notre combat. Le Sénégal, notre pays, se trouve à la croisée des chemins. Chaque jour, les populations s’interrogent sur leur avenir, un avenir chargé d’incertitudes mais aussi porteur d’espoirs pour ceux qui savent attendre, espérer et agir face aux périls. Car, le premier devoir de l’être humain est de rebondir pour défendre ses droits, organiser sa vie, maîtriser son environnement, assumer son destin, chaque fois que les circonstances l’exigent. C’est bien le cas aujourd’hui, à quelques semaines du scrutin présidentiel. Nous sommes interpellés par de multiples défis. Il nous faut, par notre engagement renforcé, au sein de Benoo Siggil Senegaal, affirmer notre détermination à mettre en œuvre le programme inspiré des travaux des Assises Nationales et faire en sorte que notre pays retrouve toutes les vertus qui ont fondé son image dans le monde. C’est pourquoi, il est urgent d’en finir avec les turpitudes d’un pouvoir qui n’a de cesse depuis plus de dix ans de ruiner le capital de crédibilité du Sénégal. Les acquis démocratiques sont menacés et les espaces de liberté ne cessent de se rétrécir du fait d’une mal gouvernance avérée, entêtée, pesante et dévastatrice. Les dirigeants actuels, qui portent la responsabilité de toutes ces dérives, n’ont pas conscience des effets pervers des décisions qu’ils prennent, ainsi que des conséquences de leur comportement et des actes qu’ils posent. C’est que la plus part d’entre eux considère le pouvoir d’Etat comme un fonds de commerce. Au surplus, le bien public, pour eux, est facilement confondu avec leurs intérêts, leurs rêves, leur goût du luxe et du lucre. C’est dans ce contexte de gravité extrême de la situation politique, économique et sociale et de la déliquescence des institutions qu’évolue aujourd’hui le Sénégal. Il est heureux de constater que, plus que jamais, les démocrates et les patriotes s’engagent ensemble dans l’effort commun, dans le combat qui va permettre aux Sénégalais de retrouver, avec l’intensité nécessaire, les énergies et ressources les plus appropriées, les moyens de leur ambition de grandeur, d’unité et de mobilisation du plus grand nombre pour redresser la situation du pays. Bennoo Siggil Senegaal, dont vous voyez autour de son candidat les principaux dirigeants, s’est mobilisée aux côtés des combattants de la liberté. Notre Coalition , composée d’hommes et de femmes de conviction, mus par un patriotisme inébranlable, est décidée à tout mettre en œuvre pour apporter à ce combat une contribution de qualité, ferme, intelligente et organisée, pour aller à la victoire. Sans aucun doute, la Coalition Bennoo Siggil Senegaal ne peut perdre de vue que les derniers évènements survenus en son sein, ont pu décevoir plus d’un. Aucun des partis ici présents n’a voulu s’engager dans une quelconque polémique. De nous, le peuple attend cohésion, solidarité, réalisme et efficacité. C’est la raison pour laquelle nous tenons à confirmer notre ancrage dans le processus des réformes proposées par les Assises Nationales. Dans le même sillage, nous tenons à réaffirmer notre ouverture vers tous les autres acteurs politiques, vers les acteurs de la société civile, les militants des Droits de l’Homme, les mouvements de jeunesse de notre pays, les artistes et les créateurs, vers les citoyens ruraux et vers ceux des villes. Nous sommes convaincus que l’unité est le meilleur gage de succès, dans l’entreprise patriotique au service de laquelle nous avons décidé de mettre nos énergies et toutes les synergies à mobiliser pour aller vers le changement. Nombreux sont les Sénégalais avec qui nous partageons cet idéal de changement. Je profite de cette occasion pour présenter mes condoléances aux familles des victimes de la tuerie de Florence, en Italie, et exprimer ma plus vive indignation pour ces crimes racistes d’un autre âge. Le Sénégal a l’obligation de tout entreprendre pour assurer la protection de ses ressortissants, où qu’ils se trouvent dans le monde et faire en sorte qu’ils ne soient plus livrés à des comportements violents et destructeurs. Ce dossier doit être géré et suivi avec la plus grande attention. Ainsi, d’autres Sénégalais et leurs familles n’auront pas à subir le même sort. Il y va de la crédibilité de notre pays. Cela dit, aujourd’hui, au Sénégal, la situation est particulièrement préoccupante. Nous le savons, d’autres forces vives de la nation se sont levées, comme nous, et marchent dans la même direction que nous. Il s’agit de formations politiques, de mouvements de la société civile, de syndicats du patronat et des travailleurs, d’associations des milieux économiques y compris du secteur informel et d’autres organisations, présentement mobilisées pour contribuer à l’objectif visé des changements attendus. C’est dans la diversité fécondante des approches, que l’on peut trouver l’essence de l’unité d’action. Mesdames, Messieurs, La phase actuelle de notre combat se nourrit à la source des travaux que nous avons menés dans le cadre des Assises Nationales. En effet, ces Assises Nationales, réunies du 1er juin 2008 au 1er juin 2009, ont travaillé, avec rigueur, sur tous les dossiers qui appelaient et appellent encore des solutions. La complexité des phénomènes liés au recul démocratique, à l’affaiblissement des Institutions de la République et à la confusion des rôles au sommet de l’Etat exigeait une réaction de cette envergure. Les conséquences graves générées par les dérives qui ont marqué le mode de gouvernance du régime libéral ont atteint des limites insupportables pour le peuple. L’appel lancé, tout au long des Assises Nationales, par les parties prenantes, formations politiques, société civile et membres de la diaspora à l’adresse des populations du Sénégal, a été entendu, jusque dans les contrées les plus éloignées de Dakar et dans la diaspora. Nous avons produit des documents de qualité embrassant, dans des propositions concrètes et dans des schémas cohérents, l’urgence d’un schéma institutionnel ramenant à l’orthodoxie du principe de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs, définissant les priorités économiques, exposant les programmes de mobilisation et de gestion transparente des ressources nationales, promouvant la lutte contre les gaspillages et les détournements d’objectifs dans la répartition des finances publiques inscrites au budget de l’Etat, l’impunité et le laxisme. Aujourd’hui, l’ensemble de ces recommandations et conclusions sont disponibles dans un Rapport général venu illustrer la Charte de gouvernance démocratique. Notre combat se situe dans ce cadre et dans celui que nous avons bâti à travers les accords noués dans Bennoo qui rendent opérationnelles les conclusions des Assises Nationales à travers un chronogramme de transition, un projet de Constitution, un schéma de refondation institutionnelle et un programme de prise en charge des préoccupations économiques et sociales d’urgence. Et ce combat, nous pouvons le réussir par l’action, la concertation, le souci d’efficacité et une farouche volonté, réussir le changement au sommet de l’Etat, dès février 2012, avec le soutien du peuple souverain. Ce changement au sommet de l’Etat n’aurait aucun sens s’il n’ouvrait la voie aux réformes institutionnelles, économiques et sociales qui permettront aux citoyens sénégalais de retrouver les conditions d’un exercice du pouvoir qui impulse le travail dans la liberté, le retour à l’éthique républicaine, la moralisation de la mission de service public, la justice dans les relations sociales et dans le comportement citoyen, le respect des droits humains, dans la sécurité et la paix. En évoquant la paix, ma pensée va naturellement à la région meurtrie de Casamance plongée depuis près de trente ans dans un conflit armé occasionnant des pertes en vies humaines et un désastre à la fois économique, écologique, social et culturel sans nom. Dès les premiers jours de l’installation du pouvoir nouveau, le dossier casamançais sera repris en main, dans notre commune volonté de préserver l’unité nationale et de ramener la paix dans la région sud. Nous entendons le faire par le dialogue et la concertation, dans un esprit ouvert. Ainsi, toutes les parties prenantes, à l’intérieur comme à l’extérieur, seront associées dans une négociation sincère, fraternelle et entière. C’est le moment de regretter et de condamner le blocage que subit ce dossier, de la part du pouvoir en place, pour des raisons essentiellement politiciennes, au détriment des populations de notre pays. Bientôt, ce calvaire prendra fin, car le peuple tout entier aspire à la paix en Casamance. Rendons hommage aux morts et compatissons à la douleur de leurs familles. Cette question s’inscrit comme une priorité parmi les urgences du programme à réaliser. Le programme de Bennoo Siggil Senegaal comporte la réhabilitation du monde rural, dès le mois de mars 2012. Dans ce cadre, sera réglée la question des semences de qualité, facteur incontournable d’une bonne production d’arachides et de céréales dès le mois d’octobre 2012. Les engrais seront accessibles à ceux qui exploitent les terres agricoles et il leur sera assuré des produits phytosanitaires qui protègeront les plantations et les récoltes. Le prix au producteur, qui constitue le premier volet de toute politique publique d’amélioration des filières agricoles sera fixé sur la base de paramètres précis, en privilégiant le facteur encouragement du producteur, par la valorisation de son effort. L’élevage et la pêche bénéficieront de programmes intérimaires où la compétence technique des experts sénégalais sera mise à profit et adossée dans une série de mesures d’incitation en faveur des exploitants et d’augmentation des capacités dans ce secteur important du monde rural. Un programme cohérent de création d’emplois pour les jeunes sera mis en place, hors des chemins battus de la corruption et des détournements d’objectifs et de fonds, contrairement à tous les projets financés, depuis 2000, à coûts de milliards, sans aucun résultat probant et se limitant à ne générer que 1000 emplois au terme d’une période de 10 années, soit 100 emplois par an, alors que les jeunes Sénégalais sortant des Universités, des Instituts de formation et des Ecoles spécialisées se comptent par milliers. La diversification de l’agriculture sénégalaise a déjà fait l’objet d’études techniques pertinentes par les commissions compétentes des Assises Nationales. L’éducation et la santé recevront des moyens nouveaux, dans des procédures transparentes de financements planifiés, qui permettront d’achever, dans de courts délais, les chantiers des hôpitaux régionaux de Fatick, Kolda et Ziguinchor, chantiers à l’arrêt, fort curieusement, depuis le mois de mars 2000. La corruption et le laxisme sont passés par là, aggravés par l’incompétence, le manque de vision et la négligence des intérêts des populations au profit d’investissements douteux mais sans doute juteux. Le combat que nous menons est exaltant. Il répond à l’appel du devoir et traduit, en même temps, une conscience en mouvement des impératifs qu’appellent les urgences nationales, dans de très nombreux domaines. Nous devons, encore une fois, organiser ce combat et en maîtriser le déroulement. Et nous pouvons réussir par l’action et la concertation. Ce combat n’est pas simple, nous le savons, précisément en raison du contexte dans lequel nous l’engageons. L’adversaire, comme il en a déjà fourni la preuve en 2007, et comme il le fait chaque jour, est prêt à tout pour empêcher l’expression libre de la volonté populaire, par des mesures iniques et unilatérales. L’adversaire s’accroche désespérément au pouvoir. L’adversaire sait que le peuple lui a tourné le dos. C’est pourquoi, il ne néglige rien pour bloquer le fonctionnement objectif du processus électoral. Il le fait par la corruption, l’achat des consciences, la manipulation de l’Administration et de ses agents – mais tous les animateurs de l’Administration territoriale ne sont pas des adeptes de l’irresponsabilité et refusent, avec courage, de se faire les complices des fraudeurs impénitents et des spécialistes des fausses statistiques électorales. Le bulletin unique qui, dans le principe, avait recueilli l’assentiment unanime des membres de la Commission Technique chargée de la Revue du Code Electoral (C.T.R.C.E.), a été extirpé du projet de loi portant révision de certaines dispositions du Code électoral et ce projet a été adopté par l’Assemblée Nationale comme Loi de la République mais a exclu le bulletin unique, qui permettait d’éviter la fraude et l’achat des bulletins de vote des adversaires du pouvoir en place, une fois que le citoyen est sensé avoir voté, ce qui est une violation du secret du vote. En plus, le bulletin unique permettrait d’accélérer le rythme du scrutin, évitant ainsi les prolongations intempestives qui favorisent les fraudes dans le noir. Il s’y ajoute une campagne électorale déguisée qui se déroule sous les couleurs et avec le prétexte d’inaugurations répétées d’infrastructures inachevées et d’ouvrages primaires, souvent aux confins du pays, avec force manifestations folkloriques, le tout n’ayant aucune influence sur l’amélioration du sort des populations. Plus grave, ces déplacements, organisés sous le sceau de l’Etat, ne coûtent rien au candidat en campagne. Tout y passe. Or, cet adversaire sait pertinemment que sa candidature pour un troisième mandat est anticonstitutionnelles et fait l’objet d’un rejet quasi-unanime des forces vives de la nation, organisées dans le M23, dont nous saluons et encourageons la détermination à faire pièce à cette énième forfaiture, afin d’assurer la paix dans le processus électoral, la régularité et la transparence lors du scrutin de février 2012. Mesdames, Messieurs, Encore une fois, cette Conférence de presse est un module dans notre volonté, comme nous l’avons toujours fait, de poursuivre le dialogue avec le peuple dont nous sommes une partie intégrante, en tant qu’acteurs politiques, citoyens, patriotes et démocrates. Des éléments de référence sur le programme de Bennoo figurent dans un document qui sera distribué, au cours de cette conférence de presse. Il est évoqué dans ce document 12 mesures prioritaires pour 2012, dès après la victoire des forces du changement, mesures touchant les filières agricoles, les réformes des Institutions, la diminution du train de vie de l’Etat, l’aménagement du territoire, la demande sociale, notamment, la protection et la gestion des Sénégalais de la diaspora, les nouvelles politiques de création d’emplois pour les jeunes, la question genre, le statut et le rôle de la femme, les personnes du troisième âge, les politiques énergétiques, les valeurs, la culture et la diplomatie de développement. Les Sénégalais de la diaspora devront être autorisés à importer au Sénégal des véhicules, sans spécification précise de leur âge, l’essentiel devant être que ces véhicules répondent aux normes de contrôle technique, de sécurité et de protection de l’environnement. La mesure qui sera prise à cet effet sera étudiée avec la plus grande attention, parce qu’elle consacrera la suppression de la mesure actuelle d’interdiction d’importation de véhicules d’occasion de plus de cinq ans. Juste est notre ambition de guider et d’accompagner, avec toutes les forces vives de la Nation, le peuple sénégalais vers la victoire en février 2012. Dieu nous écoute et nous entend. Et Dieu sait que le changement est possible, avec la foi, si nous y mettons la force du droit et de la justice et l’efficacité de l’action concertée. Nous nous tenons à votre disposition pour échanger avec vous, répondre à vos questions, vous apporter les éclaircissements que vous pourriez souhaiter sur notre cheminement, nos objectifs et nos actions. Je vous remercie. Moustapha Niasse