FIDH- LSDH- RADDHO : « : la CREI une juridiction d'exception qui ne garantit pas le droit à un procès équitable »



La Fédération Internationale des Droits de l’Homme, d’un communiqué conjoint avec La ligue Sénégalaise des Droits de l’homme (Lsdh)  et la Rencontre  Africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), regrettent  que la lutte contre la corruption dont le nouveau régime a fait son cheval de bataille, soit menée par une juridiction «  d'exception violant les droits de la défense des personnes inculpées et ne garantissant pas le droit à un procès équitable ». L’organisation de défense des droits de l’homme, profite ainsi de l’annonce de l’ouverture du procès de Karim Wade devant la Cour de Répression de l'Enrichissement illicite (CREI), fixée au 31 juillet 2014, pour dénoncé les carences de cette juridiction chargée de dire le droit dans cette affaire.

« La CREI ne garantit pas les droits des personnes inculpées par cette juridiction d'exception, a déclaré Me Patrick Baudouin, Président d'Honneur et Responsable du Groupe d'Action judiciaire de la FIDH. Il est regrettable que cet organe d'un autre âge ait été réactivé sans avoir été mis en conformité avec les principes les plus élémentaires du droit et des droits de la défense ».

« Huit personnes sont actuellement poursuivies par la CREI, dont le fils de l'ancien Président Sénégalais et ancien Ministre, Karim Wade, En avril 2014, le Procureur spécial avait demandé le renvoi de Karim Wade et de sept de ses co-inculpés devant la CREI pour un patrimoine présumé frauduleux de 518 millions de dollars » renseigne le même communiqué.

De l’avis de Me Baudouin, Président d'Honneur et Responsable du Groupe d'Action judiciaire de la FIDH « il faudrait supprimer la CREI ou à tout le moins la conformer aux principes du droit pour la rendre conforme aux engagements internationaux du Sénégal ».

La FIDH est une ONG internationale qui fédère 178 organisations dans plus de 100 pays.
La CREI a été réactivée en mai 2012 par le gouvernement de Macky Sal. La loi du 10 juillet 1981 avait toutefois  introduit dans le Code pénal sénégalais le délit d'enrichissement illicite.

Pape Cheikh DIOP

Mercredi 11 Juin 2014 15:56


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