Utiliser plutôt que censurer. Tel est, semble-t-il, la nouvelle approche que les autorités militaires en charge de la transition en Égypte ont décidé d'adopter à l'égard des réseaux sociaux. Jeudi, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a ouvert sa propre page Facebook sur laquelle tous les Égyptiens sont invités à s'exprimer. Volonté de se démarquer du régime précédent ou simple coup de communication ?
"Nous demandons aux enfants d’Égypte de poser ici leurs questions et nous leur donnerons une réponse dans les 48 heures", peut-on lire sur la nouvelle page. Les internautes égyptiens, et plus généralement arabophones, ont sauté sur l’occasion. En une nuit, près de 4 000 commentaires ont été postés.
Outre les messages de félicitations adressés aux nouveaux hommes forts du Caire, les principales demandes concernent la libération des prisonniers et la préservation des acquis de la révolution. D'autres se risquent même à faire des propositions pour le moins originales, tel cet internaute qui propose son candidat au poste de ministre de l’Économie car, dit-il, c'est "un vrai nationaliste et un bon expert en économie".
Dans son premier message sur Facebook, l'armée demande aux Égyptiens de leur poser des questions.
Ce geste d’ouverture 2.0 de l’armée intervient alors qu’Amnesty International a rendu public, jeudi, un rapport accusant les nouvelles autorités du Caire de toujours faire usage de la force à l'encontre des prisonniers. L’organisation internationale de défense des droits de l’Homme assure même avoir la preuve que, le week-end dernier, deux détenus ont trouvé la mort à la suite de maltraitances.
Année lumière numérique
Qu'il s'agisse de l'Égypte ou de la Tunisie, la communication via les réseaux sociaux est devenue incontournable pour les nouveaux dépositaires du pouvoir.
À Tunis, les nouveaux ministres ont monté les uns après les autres leur page Facebook. Premier à avoir franchi le pas, le 8 février, le ministère de l’Industrie et de la Technologie compte actuellement plus de 15 000 "fans" sur sa page.
Mais le membre du gouvernement le plus populaire sur le réseau social est, ironie du sort, le nouveau ministre de l’Intérieur, qui a réussi à mobiliser plus de 115 000 "fans" en moins d’une semaine. À l'instar de ses collègues, l'homme ne publie pourtant que des communiqués officiels. Ce vendredi, les services du Premier ministre ont inauguré, quant à eux, leur compte Twitter.
Les exemples égyptiens et tunisiens sont en tout cas à des années lumières numériques de la situation que connaissent les autres États arabes en butte à des mouvements de contestation. La Libye, le Yémen et l’Algérie n’ont aucune – ou presque – présence officiel sur Facebook ou Twitter. Seul le Bahreïn semble tirer son épingle du jeu.
Le ministère de l’Intérieur et le ministre des Affaires étrangères, Khalid al-Khalifa, disposent d'un compte sur le réseau de microblogging. Si, sur son fil, le chef de la diplomatie bahreïnie évoque les manifestations qui agitent son pays, c'est pour mieux les distinguer des révolutions tunisienne et égyptienne.
Plus pragmatique, le ministère de l’Intérieur fait un point régulier sur l'état du trafic dans la capitale Manama, où les manifestations perturbent la circulation sur certains axes.
"Nous demandons aux enfants d’Égypte de poser ici leurs questions et nous leur donnerons une réponse dans les 48 heures", peut-on lire sur la nouvelle page. Les internautes égyptiens, et plus généralement arabophones, ont sauté sur l’occasion. En une nuit, près de 4 000 commentaires ont été postés.
Outre les messages de félicitations adressés aux nouveaux hommes forts du Caire, les principales demandes concernent la libération des prisonniers et la préservation des acquis de la révolution. D'autres se risquent même à faire des propositions pour le moins originales, tel cet internaute qui propose son candidat au poste de ministre de l’Économie car, dit-il, c'est "un vrai nationaliste et un bon expert en économie".
Dans son premier message sur Facebook, l'armée demande aux Égyptiens de leur poser des questions.
Ce geste d’ouverture 2.0 de l’armée intervient alors qu’Amnesty International a rendu public, jeudi, un rapport accusant les nouvelles autorités du Caire de toujours faire usage de la force à l'encontre des prisonniers. L’organisation internationale de défense des droits de l’Homme assure même avoir la preuve que, le week-end dernier, deux détenus ont trouvé la mort à la suite de maltraitances.
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Qu'il s'agisse de l'Égypte ou de la Tunisie, la communication via les réseaux sociaux est devenue incontournable pour les nouveaux dépositaires du pouvoir.
À Tunis, les nouveaux ministres ont monté les uns après les autres leur page Facebook. Premier à avoir franchi le pas, le 8 février, le ministère de l’Industrie et de la Technologie compte actuellement plus de 15 000 "fans" sur sa page.
Mais le membre du gouvernement le plus populaire sur le réseau social est, ironie du sort, le nouveau ministre de l’Intérieur, qui a réussi à mobiliser plus de 115 000 "fans" en moins d’une semaine. À l'instar de ses collègues, l'homme ne publie pourtant que des communiqués officiels. Ce vendredi, les services du Premier ministre ont inauguré, quant à eux, leur compte Twitter.
Les exemples égyptiens et tunisiens sont en tout cas à des années lumières numériques de la situation que connaissent les autres États arabes en butte à des mouvements de contestation. La Libye, le Yémen et l’Algérie n’ont aucune – ou presque – présence officiel sur Facebook ou Twitter. Seul le Bahreïn semble tirer son épingle du jeu.
Le ministère de l’Intérieur et le ministre des Affaires étrangères, Khalid al-Khalifa, disposent d'un compte sur le réseau de microblogging. Si, sur son fil, le chef de la diplomatie bahreïnie évoque les manifestations qui agitent son pays, c'est pour mieux les distinguer des révolutions tunisienne et égyptienne.
Plus pragmatique, le ministère de l’Intérieur fait un point régulier sur l'état du trafic dans la capitale Manama, où les manifestations perturbent la circulation sur certains axes.
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