Festival de Cannes 2022 : « Tirailleurs », Omar Sy dans les tranchées de la première guerre mondiale



En 1998 mourait le dernier tirailleur de la première guerre mondiale (1914-1918), dans un petit village du Sénégal. Le réalisateur et chef opérateur Mathieu Vadepied raconte que c’est en lisant un article du Monde de novembre 1998), relatant cet événement, qu’il s’est senti investi d’une « mission » : raconter comment des soldats, pour certains enrôlés de force, ont été amenés à combattre à des milliers de kilomètres de chez eux. Sur le même sujet, le Festival de Cannes avait sélectionné, en compétition officielle, en 2006, Indigènes, de Rachid Bouchareb (sur des tirailleurs algériens).

Tourné en partie au Sénégal, dans un village peul, mais surtout dans les Ardennes, le film suit le destin tragique d’un père, Bakary, (Omar Sy) et de son fils (Alassane Diong), qui sont arrachés à leur famille et se retrouvent du jour au lendemain en uniforme. Sous le commandement d’un jeune officier blanc, le lieutenant Chambreau (Jonas Bloquet), prêt à tout pour prendre l’ascendant sur l’ennemi, les deux hommes vont vivre l’enfer des tranchées. Le père tente à plusieurs reprises de s’en échapper, avec son fils. Puis celui-ci prend du galon, sa bravoure étant appréciée du lieutenant. A la dureté de la guerre s’ajoute un conflit intime entre les deux hommes, Bakary se retrouvant sous le commandement de son fils.

Issu d’une famille originaire d’un village peul, Omar Sy interprète son rôle dans sa langue maternelle, avec une certaine retenue, même si le scénario le place au centre du dispositif, parfois un peu trop. En revanche, les personnages secondaires ne sont pas très incarnés, tout particulièrement les membres de la famille restés au village. Reste l’hommage aux combattants sénégalais. Quelques secondes avant la projection cannoise, Omar Sy a brièvement pris la parole pour déclarer : « On n’a pas tous la même mémoire, mais on a la même histoire. »

Le monde

Samedi 21 Mai 2022 12:04


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