Feu Alpha Abdallah Sall, L’humilité et discrétion en bandoulière

Alpha Abdallah Sall nous a quittés. La grande faucheuse est encore passée par là emportant ainsi celui que j’appelais affectueusement kawalpha, un nom de domaine qu’il s’était choisi pour sa messagerie électronique.



Alpha Sall, mon cousin à plaisanterie qui, à chaque fois qu’on se retrouvait au bout du fil n’hésitait pas à m’envoyer beaucoup de « niébé » (haricot) ne me fera plus cet honneur. C’est que l’homme était d’une discrétion exquise, d’un commerce facile et agréable, d’une générosité à toute épreuve, d’une disponibilité inébranlable. Alpha était tout simplement un homme de bien. Un homme bon dans toute l’acception du terme. Et il savait mettre cette disponibilité et cette générosité au service de son prochain. Il l’a fait tout au long de sa vie, toujours au service des autres, avec cette humilité qui semblait le confiner à une seule attitude : celle du consensus, de la compréhension, de l’acceptation de la différence quoique cela ait pu lui coûter.

Alpha n’est pas seulement un confrère. Il était bien plus que cela. Il était un frère et, bien des fois, un confident. Il l’a d’’ailleurs été pour beaucoup d’entre nous grâce à son humanisme adossé à une discrétion jamais démentie, une sagesse et un sens de la retenue jamais mis à défaut.
Journaliste talentueux, Alpha ne s’est jamais départi, malgré la grande notoriété acquise tant à l’Agence de presse Sénégalaise comme reporter incorruptible qu’au Synpics où il a su mener de main de maître le secrétariat général dans un contexte de convulsions politiques et syndicales qui inclinait plus à la démission des syndicalistes les plus téméraires et les plus volontaristes.

Ce n’est pas hasard si cet homme qui a de tout temps œuvré pour les autres, qui n’a jamais hésité à répondre à l’appel de son prochain a été récompensé de ses efforts par une reconnaissance internationale à travers sa nomination à Bamako, au poste de chef de projet de l’Union des journalistes de l’Afrique de l’Ouest. Une promotion qu’il a acceptée avec humilité en gardant toujours en bandoulière un esprit sacerdotal avec, en ligne de mire, cette quête obstinée du bien être des hommes.

C’est cet homme de foi et de conviction, ce défenseur imperturbable des intérêts matériels et moraux des journalistes, cet apôtre du dialogue et de concertation, du compromis dynamique et du consensus positif qui conclut aujourd’hui un compagnonnage que nous aurions voulu poursuivre encore très longtemps.

Mais, Alpha a parcouru son chemin et l’a si bien fait qu’il nous laisse un syndicat fort mais riche de sa diversité.

Kawalpha, toi qui aimais recevoir nos messages à cette adresse, reçois cet hommage posthume de celui dont le témoignage est une larme parmi celles de milliers de confrères qui te doivent reconnaissance. Que la terre de Yoff te soit légère.


Mamadou Kassé
Journaliste
CT au Ministère de la Communication



Dimanche 22 Novembre 2009 17:09


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