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Financement libyen: sept ans de prison requis contre l'ex-président français Nicolas Sarkozy



Le parquet financier a requis jeudi 27 mars à l'encontre de Nicolas Sarkozy une peine de sept ans de prison et de 300 000 euros d'amende, ainsi que cinq ans d'inéligibilité, des réquisitions que l'ancien président de la République a accueilli le visage pétrifié.
 
Ce jeudi 27 mars, le parquet financier a requis sept ans de prison à l'encontre de l'ex-chef de l'ÉtatNicolas Sarkozy, accusé d'avoir noué un pacte de corruption avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour satisfaire ses « ambitions politiques dévorantes ». L'accusation a également réclamé une peine d'inéligibilité de cinq ans et 300 000 euros d'amende.
 
Au terme de trois mois de procès et de 10 ans d'enquête, « c'est un tableau très sombre d'une partie de notre République qui s'est dessiné », a déclaré à la fin d'un réquisitoire fleuve à trois voix le procureur financier Sébastien de la Touanne. « Un tableau marqué par une corruption de haute intensité, attisée par l'ambition, la soif de pouvoir, la cupidité et qui a tissé sa toile jusqu'aux plus hautes sphères de l'État », a-t-il ajouté.
 
Alors qu'il était ministre de l'Intérieur en 2005, Nicolas Sarkozy s'est engagé, avec ses « plus proches collaborateurs » Claude Guéant et Brice Hortefeux, dans une « quête effrénée » de financements pour satisfaire ses « ambitions politiques dévorantes », poursuit le magistrat. Il n'a « pas hésité » à conclure « un pacte de corruption faustien avec un des dictateurs les plus infréquentables de ces 30 dernières années », pour pouvoir « accéder à la magistrature suprême », ajoute-t-il.
 
Il est un « homme public » qui a exercé des multiples fonctions mais a fait fi de son « devoir d'exemplarité », a « méprisé » les règles encadrant la vie politique, continue le procureur d'un ton sobre. Depuis le début de cette affaire, Nicolas Sarkozy « a contesté les faits dans leur intégralité, et ne semble pas prendre la mesure de la gravité des atteintes à la probité qui lui sont reprochées », martèle le procureur, rappelant qu'il a déjà été condamné. C'est son cinquième procès en cinq ans.
 
Dans un communiqué posté sur son compte X, l'ancien chef d'État a dénoncé « la fausseté et la violence des accusations et l'outrance de la peine réclamée », qui ne visent selon lui qu'à « masquer la faiblesse des charges alléguées ». Il a ajouté vouloir « croire dans la sagesse du tribunal », qui ne rendra sa décision que dans plusieurs mois.

RFI

Jeudi 27 Mars 2025 - 23:53