Football - Ballon d'Or : Ronaldo, la consécration

Il en rêvait. Il est aujourd'hui comblé. Cristiano Ronaldo a obtenu mardi la plus prestigieuse consécration individuelle qu'un joueur de football puisse convoiter en étant désigné Ballon d'Or 2008. C'est tout sauf une surprise dans la mesure où le Portugais semblait faire l'unanimité, trônant au sommet de la liste des favoris, bien au-dessus de ses voisins espagnols de la Péninsule ibérique, ou d'un autre prodige, argentin celui-là, Lionel Messi. Il est le troisième joueur portugais à décrocher ce sacre, après Eusebio et Luis Figo. Il succède au Brésilien Kaka.

Il n'y a donc pas eu de surprise, jusque dans l'ampleur de la victoire de Ronaldo. La star de Manchester United devance de plus de 160 points Lionel Messi et de plus de 260 points Fernando Torres. Tout s'est donc joué au printemps, au cours duquel Ronaldo a porté MU sur le toit de l'Angleterre puis sur celui de l'Europe. L'ancienne petite merveille du Sporting Lisbonne, arrivé à l'âge de 18 ans en 2003 dans la cité mancunienne, a été le grand artisan de la victoire des Red Devils en Ligue des champions. C'est lui qui avait ouvert le score en finale face à Chelsea. C'est aussi lui qui a failli tout gâcher en manquant sa tentative lors de la série de tirs au but. Mais c'était l'année de Ronaldo et le destin n'a pas voulu faire de lui un héros maudit.

L'Euro ne paie pas


Finalement, et c'est là la grande leçon du vote de cette année, l'Euro, compétition phare de 2008, n'a pesé que très partiellement sur l'issue du scrutin. Arrivé blessé, Ronaldo avait traversé l'épreuve péniblement, disparaissant avec la sélection portugaise, pourtant une des grandes favorites, dès les quarts de finale. Même cet échec, pourtant cinglant, ne lui a pas porté préjudice. Ses performances individuelles avec son club ont tout emporté. Il est vrai que l'enfant de Madère, en terminant meilleur buteur de la Premierhsip (31 buts) et de la Ligue des champions (8 buts) s'était donné une énorme longueur d'avance.

Si son sacre ne souffre aucune contestation, c'est aussi parce Ronaldo a bénéficié de l'absence d'un concurrent indiscutable. Le génial Lionel Messi a pâti à la fois d'un Barça un peu court en C1 (éliminé en demi-finale) et bien sûr de sa non-participation à l'Euro. Son titre olympique n'a pas suffi à compenser. Mais il est permis de penser que son tour viendra. Très vite. Restaient les Espagnols, grands triomphateurs du Championnat d'Europe. Ils ont de leur côté payé leur grande force collective. La Furia était une merveilleuse machine à gagner, mais aucun de ses éléments n'a pu se dégager avec suffisamment de force pour s'imposer comme un Ballon d'Or potentiel. Pas même l'atatquant de Liverpool Fernando Torres (3e), buteur en finale de l'Euro, ou l'idole du Real, le gardien Iker Casillas (4e). Au total, ils sont pourtant quatre dans les sept premiers. L'union a fait leur faiblesse...

Finalement, il n'y a donc que pour les Français que l'Euro aura été le reflet de la hiérarchie 2008. Catastrophiques au mois de juin, les Bleus sont presque totalement absents du classement de ce Ballon d'Or. Seul Franck Ribéry parvient à sauver l'honneur. Le milieu de terrain du Bayern Munich pointe au 16e rang, entre Frank Lampard et Samuel Eto'o. Jolie compagnie. S'il poursuit en 2009 sur le même rythme que ces dernières semaines, l'ancien Marseillais a de bonnes chances d'intégrer, au moins, le Top 10 l'an prochain. En attendant, 2008 était bien l'année Ronaldo.