Le PSG a fiché des jeunes joueurs en fonction de leur origine ethnique et a utilisé ce critère dans la décision de ne pas recruter au moins l'un d'entre eux. C'est ce qui ressort d'une enquête menée par Mediapart sur la base de documents des Football Leaks.
Certains recruteurs du club de la capitale ont rempli, de 2013 au printemps 2018, des fiches d'évaluation de jeunes footballeurs qui comprenaient une section « origines » avec quatre choix : «Français», «Maghrébin», «Antillais», «Africain». En France, la loi interdit de «collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques des personnes». Un délit passible de cinq ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende.
Le PSG s'est servi de ce critère ethnique dans sa politique de recrutement. En 2014, le club de la capitale suivait Yann Gboho, milieu U13 du FC Rouen chaudement recommandé par le recruteur chargé de la Normandie, Serge Fournier. Selon le compte-rendu d'une réunion du 14 mars, dont l'authenticité n'est pas contestée par le PSG, Marc Westerloppe, alors directeur de la cellule recrutement au niveau national hors Ile-de-France, «tarde à se positionner» sur cet «excellent profil». Westerloppe, arrivé au club en 2013 avec ses fameuses fiches évoquant l'origine des joueurs, répond alors : «On ne va pas revenir sur ce sujet. [...] Il y a un problème sur l'orientation du club, il faut un équilibre sur la mixité, trop d'Antillais et d'Africains sur Paris.»
Le PSG a confirmé l'existence d'un fichage
Contacté par Mediapart, le PSG a confirmé l'existence d'un fichage mais assure que la direction du club n'était pas au courant. Une ligne de défense mise à mal par les éléments contenus dans plusieurs compte-rendus de réunions inclus dans les documents de Football Leaks. Pour se justifier, Marc Westerloppe a déclaré, toujours le 14 mars : «Si le recrutement a été ouvert au national, c'est dommage de retrouver les mêmes profils qui sont déjà sur Paris, c'est une demande de la direction.» Des salariés se sont insurgés de la pratique à plusieurs reprises.
Surtout, Jean-Claude Blanc, le directeur général délégué, aurait été informé que les propos de Westerloppe justifiaient un licenciement pour faute grave lors d'une réunion le 16 juin. Réunion au cours de laquelle Céline Peltier, la directrice des ressources humaines, a affirmé que le directeur sportif «Olivier Létang lui-même aurait tenu des propos identiques» à ceux de Westerloppe, selon Mediapart. L'affaire n'ira pas plus loin en interne. Westerloppe sera convoqué à un entretien préalable à une sanction dont il ressortira blanchi.
En janvier dernier, Olivier Létang, désormais président du Stade Rennais, a recruté Westerloppe comme responsable du suivi et du développement individuel des joueurs professionnels mais aussi des jeunes. Il y retrouvera Yann Gboho, qui a signé son premier contrat pro avec le club breton en mai dernier.
L'Equipe
Certains recruteurs du club de la capitale ont rempli, de 2013 au printemps 2018, des fiches d'évaluation de jeunes footballeurs qui comprenaient une section « origines » avec quatre choix : «Français», «Maghrébin», «Antillais», «Africain». En France, la loi interdit de «collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques des personnes». Un délit passible de cinq ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende.
Le PSG s'est servi de ce critère ethnique dans sa politique de recrutement. En 2014, le club de la capitale suivait Yann Gboho, milieu U13 du FC Rouen chaudement recommandé par le recruteur chargé de la Normandie, Serge Fournier. Selon le compte-rendu d'une réunion du 14 mars, dont l'authenticité n'est pas contestée par le PSG, Marc Westerloppe, alors directeur de la cellule recrutement au niveau national hors Ile-de-France, «tarde à se positionner» sur cet «excellent profil». Westerloppe, arrivé au club en 2013 avec ses fameuses fiches évoquant l'origine des joueurs, répond alors : «On ne va pas revenir sur ce sujet. [...] Il y a un problème sur l'orientation du club, il faut un équilibre sur la mixité, trop d'Antillais et d'Africains sur Paris.»
Le PSG a confirmé l'existence d'un fichage
Contacté par Mediapart, le PSG a confirmé l'existence d'un fichage mais assure que la direction du club n'était pas au courant. Une ligne de défense mise à mal par les éléments contenus dans plusieurs compte-rendus de réunions inclus dans les documents de Football Leaks. Pour se justifier, Marc Westerloppe a déclaré, toujours le 14 mars : «Si le recrutement a été ouvert au national, c'est dommage de retrouver les mêmes profils qui sont déjà sur Paris, c'est une demande de la direction.» Des salariés se sont insurgés de la pratique à plusieurs reprises.
Surtout, Jean-Claude Blanc, le directeur général délégué, aurait été informé que les propos de Westerloppe justifiaient un licenciement pour faute grave lors d'une réunion le 16 juin. Réunion au cours de laquelle Céline Peltier, la directrice des ressources humaines, a affirmé que le directeur sportif «Olivier Létang lui-même aurait tenu des propos identiques» à ceux de Westerloppe, selon Mediapart. L'affaire n'ira pas plus loin en interne. Westerloppe sera convoqué à un entretien préalable à une sanction dont il ressortira blanchi.
En janvier dernier, Olivier Létang, désormais président du Stade Rennais, a recruté Westerloppe comme responsable du suivi et du développement individuel des joueurs professionnels mais aussi des jeunes. Il y retrouvera Yann Gboho, qui a signé son premier contrat pro avec le club breton en mai dernier.
L'Equipe
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