Forum social mondial 2011: Dakar capitale des altermondialistes

ça y c'est parti pour la 11ième édition du Forum social mondial (Fsm) "Dakar 2011". Le coup d'envoi a été donné hier, dimanche 6 février 2011 à Dakar, à travers grande une marche, qui a mobilisé plusieurs milliers de personnes, entre 5 et 6 milles selon les estimations de police, le double, selon les organisateurs qui attendaient 50 milles marcheurs, venu de tous les continents. Le thème de ce 11ième Fsm est "Les crises du ssytème et des civilisations".



Dakar est devenu la capitale des altermondialistes et ce pour une semaine. Le coup d'envoi du 11ieme Forum social mondial (Fsm) a été donné hier, dimanche 6 février à Dakar et ce jusqu'au 11 à travers une marche. De la Rts (Radio diffusion télévision du Sénégal) à l'Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, le long cortège des marcheurs venus d'une centaines de pays à traves le monde s'étendait sur des centaines de mètres, avec un idéal commun l'espoir qu'"un autre monde est possible". Ils ont emprunter les avenues Malick Sy, Blaise Diagne et Cheikh Anta Diop pour arriver à l'Ucad où un podium a été dressé pour les différents orateurs. Ces altermondialistes, qui depuis Porto Algre au Brésil, s'activent à faire accepter à l'humanité, et surtout aux décideurs l'idée d'un monde plus juste, plus équitable, un monde de solidarité et de partage ce sont donnés rendez-vous à Dakar pour débattre et échanger en vue de l'avènement d'un monde meilleur.

Sur des dizaines voire centaines de banderoles et pancartes on pouvait lire des slogans aussi riches et variés, mais tous hostiles au néolibéralisme, au néoclonialisme et à l'impérialisme capitaliste. A travers ces supports l'on pouvait lire, entre autres, "Un autre monde est possible", "Contre le libéralisme sauvage et pour l'autodétermination des peuples", "(...) Non au capitalisme, au néocolonialisme", "Oui pour un monde juste", "Oui pour un monde de solidarité et de partage", "Tant que la femme n'est pas libre, nous marchons", "Violence faites aux femmes, tolérance zéro", "Une jeunesse consciente vers un monde meilleur", "Pas de promotion des droits de l'homme sous le fardeau de la dette", etc.

A l'Ucad, différents orateurs se sont succédés sur le podium installé pour les discours. Le Président Bolivien Evo Morales dans un long speech convaincu qu'un autre monde est possible, sans monarchie, ni dictature, sans capitalisme, ni néocolonialisme a émis le souhait de ne plus voir quelques deux à trois présidents faire le déplacement pour le Forum social mondial, mais des dizaines pour échanger. Pour cela, il faut une prise de conscience, dépasser l'étape de la décolonisation profonde pour arriver à un monde de liberté. Selon lui, le problème, ce n'est pas d'interdire aux pauvres de se déplacer vers les pays riches pour améliorer leurs conditions de vie, mais comment nous débarrasser des riches.

Le président Bolivien, qui a dénoncé vivement l'impérialisme Nord américain, indiqué que les ressources naturelles d'un pays ne doivent pas être gérées par des capitalistes privés. Il a également invité à les dirigeants à identifier les ennemies de nos pays de l'intérieur et de l'extérieur. Et, à son avis, ces ennemies sont le libéralisme, le néocolonalisme. Ce sont les même ennemis partout à l'interne comme à l'externe. "Si nous sommes capables des les identifier, l'espoir sera permis. Notre ennemi de l'extérieur c'est l'impérialisme Nord Américain".

Le capitalisme agonise

Et de constater que le capitalisme est en train d'agoniser dans le monde, suite à la crise des banques, à la crise alimentaire, au réchauffement climatique. "Il ne produit plus, il ne fait que consommer. Et, c'est nous qui payons. Si nous voulons ne plus payer, il faut nous organiser" pour montrer que "les peuples et les forces sociales sont capables de changer le monde. Les sommets de Copenhague et de Cancun n'ont pas pu freiner le génocide de la planète, de l'industrie du capitalisme,. J'appelle à préparer ensemble le prochain sommet des chefs d'Etat sur l'environnement pour sauver le monde" a-t-il dit.

Le professeur Babacar Diop dit Buuba du Comité d'organisation après avoir exprimer la fierté d'être africains, nègres, c'est à dire de la couleur de l'eau potable, des gens qui vivent dans un climat chaud a indiqué que l'Afrique renvoie à l'être humain, la vie, c'est l'eau c'est l'énergie. Et de rappeler un des plus grands crime contre l'humanité, l'esclavage des nègres qui a vu des milliers et des milliers de noirs arrachés à leur continent pour l'autre côté de l'océan. Selon le professeur, quand on parle de découverte de la l'Afrique, c'est un mot qui ne signifie rien. L'Afrique à découverte l'Afrique et le monde il y très longtemps.

Revenant sur l'actualité du continent, Buuba Diop a souligné que "notre espoir c'est la Tunisie, l'Egypte. Notre préoccupation c'est la Côte d'Ivoire et d'autres foyers de tension en Afrique. Il faut y croire, il faut compter sur nos propres forces pour régler nos problèmes avec le soutien des autres amis du monde. Il faut beaucoup d'audace".

Toufk Abdallah convaincu qu'un autre monde est possible, a martelé que "c'est à nous de décider, c'est à nous de changer le monde".

La marche été bien encadré par les forces de sécurité. De la Rts à Sham, c'est la police qui a assuré la sécurité sous la direction du commissaire Sy de la police centrale. De là à l'entrée du couloir de la mort, la gendarmerie a assuré la relève. Franchise universitaires oblige, la sécurité du Fsm s'occupe de l'intérieur de l'Ucad.


REACTIONS...REACTIONS...

Me Ousmane Ngom ministre de l'Intérieur


"Je constate que tout est parfait" Je suis là pour la revue des troupes, pour voir si le dispositif de sécurité marche très bien. Je constate que tout est parfait. La marche se déroule dans la calme, elle est sécurisée et bien encadrée. Nous avons pris toutes les mesures sécuritaires pour bien encadrer la marche, pour la sécuriser et permettre qu'elle se déroule dans de très bonne conditions. Nous constatons que c'est le cas. Les forces de sécurité sont en place, les marcheurs aussi marchent calmement. Donc nous sommes content de cette expression démocratique qui hisse encore notre pays à un niveau jamais égalé en matière d'expression plurielle. Non! Je ne suis pas venu marcher. Je ne peux pas être juge et partie. Je suis là pour assurer l'encadrement et la sécurisation de la marche. Mais tout le monde sait que je suis un militant de la démocratie et des libertés.

Ousmane Tanor Dieng Premier secrétaire PS

Il s'agit de poser un nouveau jalon Je croix que c'est important que nous puissions réfléchir et travailler pour un nouveau monde basé sur l'égalité, la justice, la solidarité. Et c'est ce nouveau monde que nous voulons construire à partir d'une démarche participative, que les choses ne partent pas du haut, mais de la base, la participation responsable. C'est ça que nous voulons faire. Et pour la construction de ce nouveau monde, depuis Porto Alegre, des jalons sont posés. Aujourd'hui, il s'agit pour Dakar et l'Afrique de poser un nouveau jalon. C'est important parce qu'aujourd'hui les marges de croissance nécessaire pour l'investissement mondial, un investissement productif c'est en Afrique qu'on peut les trouver parce qu'ici en Afrique tout est à construire. De ce point de vue, nous avons des potentialités et des ressources.

Professeur Iba Der Thaim

Le système privilégie les forts au détriment des faibles


Ici tous sont regroupés autour d'un idéal commun: convaincu qu'on peut vivre constamment et que le monde peut changer et qu'un autre monde était possible. C'est quelque chose qui, pour des gens de ma génération, représente une démonstration de fraternité tout à fait exceptionnelle. Nous Africains qui avons subi la traite négrière, la domination coloniale, l'exploitation économique, l'exploitation néocoloniale, continuons de subir les injustices du monde actuel, ses illégalités, ses asymétries, puisque les pris de nos matières premières sont décidés quelque part où nous ne sommes pas représentés, les produits manufacturières sont fixés là où nous sommes pas présents. Nous ne sommes pas au Conseil de sécurité des Nations Unies. Le système monétaire international a été élaboré au moment où nous étions sous séquestre impérialiste, même chose pour la Banque mondiale. L'Organisation mondiale du commerce privilégie les forts au détriment des faibles. L'Organisation de l'information dans le monde perpétue des injustices, des illégalités et des asymétries.Nous qui nous battons pour changer notre quotidien et pour obtenir l'avènement d'un monde nouveau, nous ne pouvons qu'être satisfait de cela.

Serigne Mansour Sy Djamil

Un autre monde est possible, un monde justice, de partage des ressources dont Dieu nous a doté, de partage des responsabilités politiques, de l'égalité des chances pour l'accès à l'enseignement, à l'éducation, aux nouvelles technologies et l'accès à la santé. C'est pour tout cela que nous sommes présent aujourd'hui. Plus de 10 ans après, il est temps de faire un point. On fera le point durant ces jours de réflexion étant donné que le monde entier est présent ici, dans un environnement fécond, il sera possible de faire le bilans et trouver d'autres activités. Quand on voit l'existence aujourd'hui dans le Moyen Orient et ce qui se passe dans les pays limitrophes, tous ça c'est l'expression de ce qui s'est passé durant les onze dernières années. J'ai l'impression que ce forum a montré aux gens qu'un autre monde est possible et qu'un autre monde est possible également dans la monde arabe.

Ibrahima Diallo (Sud)

Lundi 7 Février 2011 09:30


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