Certains diront que la lune de miel franco-algérienne est de plus en plus belle. Depuis la visite de François Hollande à Alger en décembre 2012, les deux pays mettent le passé de côté et renforcent leurs liens notamment économiques. L'Algérie veut se développer, mais souhaite du transfert de compétence. La France, dont la croissance stagne, cherche de nouveaux marchés et espère redorer son blason fasse à la concurrence chinoise.
Pour Manuel Valls, le Premier ministre français, la relation franco-algérienne est aujourd'hui décomplexée : « La relation entre nos deux pays est tellement dense qu'il est évident que des difficultés apparaissent. Nos deux pays en parlent désormais en pleine sérénité. Mais, notre dialogue n'a pas pour unique objet de régler des problèmes du passé. Nous travaillons ensemble pour tracer de nouvelles voies d'avenir. Et il y a du pain sur la planche. Nous avons du bon pain forcément. »
Selon Abdelmalek Sellal, le Premier ministre algérien, les deux pays ont besoin l'un de l'autre : « Je crois qu'on a dépassé beaucoup de malentendus. On est en train de créer de la richesse pour les deux peuples. Ce n'est pas parce que le pétrole a dégringolé que nous allons nous arrêter. Et nous avons confiance l'un en l'autre. Vous verrez que cela permettra de dépasser tout ce qui pouvait nous détruire il y a des années. On sait qu'on a un destin commun. On s'est donné la main pour avancer. »
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Ce déplacement intervient alors que la santé du président algérien Abdelaziz Bouteflika est toujours aussi débattue. Le chef de l'état, 77 ans, a été hospitalisé deux jours en France à la mi-novembre à Grenoble. L'an dernier, il avait passé plus de deux mois à l'hôpital après un AVC. Depuis, il se déplace en fauteuil roulant. Ses apparitions sont rares.
Plusieurs partis d'opposition jugent le président incapable de gérer le pays. Ils exigent l'application de l'article 88 de la Constitution pour qu'on destitue Abdelaziz Bouteflika. Des demandes balayées par Abdelmalek Sellal. Le Premier ministre algérien a reconnu son hospitalisation en novembre en France, assurant que sa convalescence se passait bien et pour ceux qui en doutaient, qu'il gérait toujours le pays.