Dans le premier cercle de la sarkozie, l'argument de défense est déjà bien rodé : impossible qu'un président de la République en exercice, de surcroît candidat à sa réélection, ait eu le loisir de suivre l'évolution des coûts de sa campagne. Par conséquent, Nicolas Sarkozy ne peut être responsable de ce dérapage financier.
Un dérapage considérable : onze millions d'euros. Quoi qu'en disent ses proches, l'enquête préliminaire qui se concentre sur le financement de cette présidentielle – et vise la société Bygmalion pour « faux », « abus de biens sociaux » et « abus de confiance » – fait bien planer une nouvelle menace judiciaire sur l'ex-chef de l'Etat.
Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy n'est pas en première ligne. La justice va en premier lieu vouloir entendre Jérôme Lavrilleux, le directeur adjoint de la campagne, qui est récemment passé aux aveux. En direct à la télévision, celui-ci a reconnu l'existence d'un système de fausses factures. Seront certainement aussi convoqués Guillaume Lambert, ex-directeur de la campagne, et Eric Cesari, ex-directeur général de l'UMP. Mais les enquêteurs pourraient aussi vouloir entendre Nicolas Sarkozy, afin de déterminer si l'ancien chef de l'Etat avait eu vent de la fraude présumée.
Source : Rfi.fr