Malgré les efforts de Manuel Valls pour affirmer que ces mesures d'austérité ne visaient pas seulement à satisfaire l'Europe mais aussi à relancer la compétitivité de la France - et, dans une moindre mesure, à agir en faveur du pouvoir d'achat des plus modestes - le Premier ministre ne parvient pas à rassurer. Le plan prévoit 50 milliards d'économies d'ici à 2017.
Tactique ou dialogue sincère, Manuel Valls a en tout cas choisi d’afficher sa main tendue à sa majorité. Un geste d'apaisement après les violentes critiques de la semaine dernière. Les parlementaires, stupéfaits, avaient découvert le Premier ministre présentant son plan par hasard en allumant un écran de télévision à l'Assemblée. « Inacceptable sur le fond et la forme », avait immédiatement posté sur le réseau social Twitter un député frondeur.
Tension et attaque indirecte
La lecture dans la presse d'une petite phrase sous couvert de l'anonymat fut la cerise sur la gâteau pour des députés déjà bien énervés : « Ceux qui ne voteront pas le plan Valls, ça sera une balle dans le genou. »
Un député avertit : « La provocation ça suffit. La méthode, ça peut-être un élément qui peut faire basculer des parlementaires dans l'opposition au président.« Beaucoup sont prêts malgré tout à voter ce plan mais il faut leur donner quelques gestes d'ouverture sur le fond donc et la forme. »
Le vote du plan d'économies baptisé « Programme de stabilité » aura lieu à l'Assemblée, mardi 29 avril. On ne sait toujours pas quelle forme il prendra, consultatif, vote avec amendements possibles ou encore vote bloqué. Matignon doit en tout cas faire passer l'essentiel de son plan, c'est une question d'autorité pour le Premier ministre.
Source : Rfi.fr