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France-Mexique, nul sur toute la ligne

Que retenir de ce France-Mexique ? Pas grand-chose si ce n'est qu'on a assisté au néant jeudi soir. Consternants de nullité, les Bleus ont sombré complètement. Entre un collectif qui n'existe pas, un sélectionneur spectateur, une défense à la rue et un Ribéry à côté de ses pompes, les tricolores ont touché le fond…



France-Mexique, nul sur toute la ligne
On avait envie d'y croire pourtant. Le Mexique était loin d'être apparu transcendant face à l'Afrique du Sud lors du match d'ouverture, et dans la foulée, l'équipe de France avait tout de même montré de belles choses face à l'Uruguay, même si le résultat n'était pas celui escompté. Mais jeudi soir, les Bleus ont été affligeants, pour ne pas dire consternants de nullité. Incapables d'aller chercher la victoire puis de réagir après l'ouverture du score, les Français n'ont eu que ce qu'ils méritent : un retour à la maison précipité. Car même si tout n'est pas perdu, comment les tricolores pourraient prétendre à mieux qu'un match nul face aux Bafana Bafana ? C'est peut-être Robert Pires qui a le mieux résumé la rencontre hier soir : «Les joueurs sont à l'image de leur sélectionneur. Il n'est pas bon, ils ne sont pas bons.» Tout est dit.

La compo était celle attendue…


… malheureusement. Lors des derniers entraînements des Bleus, Raymond Domenech avait abandonné son 4-3-3 pour revenir au 4-2-3-1. Avec une ligne d'attaque composée de Malouda, Ribéry et Govou derrière Anelka. Personne ne voulait trop y croire. Mais si. Même après quatre matchs décevants avec Govou et Anelka dans le onze de départ, le sélectionneur national avait décidé de leur faire à nouveau confiance. On ne change pas une équipe qui ne gagne pas, c'est ça le credo de Domenech ? Incapable de peser sur la défense mexicaine, Anelka a été sorti à la mi-temps. Il aura fallu 45 minutes supplémentaires au sélectionneur tricolore pour qu'il comprenne que le joueur de Chelsea n'était tout simplement pas bon dans ce rôle d'attaquant de pointe. Quant à Govou, il est resté 69 minutes sur la pelouse. 69 minutes où le Lyonnais a trainé sa peine. Encore une fois… Avec lui dans son couloir, Salcido s'est régalé. C'est peu dire.

Gourcuff sur le banc, ça change tout ?

Oui, on l'a vu… Trait d'ironie, bien entendu. Après le 0-0 concédé face à l'Uruguay, où les Bleus s'étaient particulièrement montrés timides dans le secteur offensif, Raymond Domenech avait décidé de retirer les clés du jeu tricolore au Bordelais pour affronter le Mexique. Avec l'ancien Milanais sur le banc, l'équipe de France n'a guère fait mieux. On peut même regretter l'absence de Gourcuff. Car, comparé à Ribéry, positionné à sa place sur le terrain, lui au moins se battait…

Ribéry, la stat qui fait mal

Aligné à gauche contre l'Uruguay, Franck Ribéry avait disputé 10 bonnes premières minutes avant de disparaître de la circulation. Positionné dans l'axe, en soutien de Nicolas Anelka hier soir, le Munichois a fait mieux. Il n'est cette fois jamais rentré dans le match. Une statistique résume bien la prestation de l'ancien Marseillais : 37 ballons touchés, dont 28 perdus. 37 ballons, c'est souvent le ratio d'un avant-centre. Lui jouait meneur de jeu, rappelons-le, là où il n'est pas rare de voir un joueur franchir la barre des 100 ballons touchés. Et avec 28 perdus, on comprend mieux pourquoi les Bleus n'ont jamais été dangereux au cours de cette partie…

Domenech spectateur

D'un bout à l'autre de la partie hier soir, Raymond Domenech est apparu très calme sur son banc de touche. Le sélectionneur de l'équipe de France reconnaît s'être senti spectateur à un moment donné, comme abasourdi par la pauvreté du jeu produit par les Bleus et la tournure des événements. «C'est vraiment plus qu'une déception... Je suis comme tous les spectateurs, les Français, c'est plus que décevant. Autant quelques fois j'ai des capacités de réaction, mais là je n'ai rien à dire. Je ne sais même pas ce que je vais dire aux joueurs», a concédé le technicien français après la rencontre. Certains diront que Domenech a souvent été spectateur ces quatre dernières années...

A qui les coups de pied arrêtés ?

On va vraiment finir par croire que Raymond Domenech ne donne aucune consigne à ses joueurs dans ce secteur de jeu. Tour à tour, on a vu Franck Ribéry, Nicolas Anelka et Florent Malouda se présenter à la frappe. Une rotation pas forcément bénéfique quand on sait qu'un joueur a parfois besoin de se régler avant de trouver la cible. Hier, la cible, ce fut le mur mexicain. Combien de ballons ont vu leur course être stoppée 9,15m plus loin ? A croire que le Jabulani avantage les attaquants du monde entier, sauf les Bleus…

Abidal, comme en 2008

Eric Abidal avait quitté l'Euro 2008 prématurément, avec un penalty causé face à l'Italie et une exclusion dans la foulée. Hier encore, ce fut le scénario catastrophe pour le Barcelonais. Sur l'ouverture du score de Javier Hernandez, c'est lui qui couvre du talon l'avant-centre mexicain. L'ancien Lyonnais était deux mètres derrière ses coéquipiers. Sur le deuxième but, c'est lui provoque le penalty, en taclant bêtement alors que le crochet du Mexicain se voyait venir gros comme une maison. Encore une fois, Abidal est passé au travers. Mais est-ce vraiment de sa faute après tout ? Rappelons qu'en club, l'ex-Lillois joue latéral gauche, pas défenseur central… Et au plus haut niveau, le moindre détail compte. Cela s'est particulièrement vu sur l'ouverture du score.

Pas de taulier

Raymond Domenech a fait de Patrice Evra son nouveau capitaine. Pas sûr qu'avec Laurent Blanc, le Mancunien ait encore le brassard sur le bras. Toute la semaine, l'ancien Monégasque avait promis qu'on verrait des Bleus guerriers et inspirés face au Mexique. On l'a vu… Aucun jeu, aucune révolte, les tricolores ont failli. Evra le premier. Sur le penalty amenant le second but, c'est lui qui se fait déposer comme un… bleu par Barrera avant qu'Abidal ne vienne stopper la course du Mexicain. Il n'a jamais su exhorter ses coéquipiers à se battre ni à relever la tête. Un échec…

Mention passable : Diaby, Toulalan, Malouda

Si les Bleus ont été affligeants face au Mexique, tous ne sont tout de même pas à mettre dans le même panier. Au milieu de terrain, Diaby et Toulalan se sont battus comme des lions. Même à 2-0, les deux récupérateurs français n'ont rien lâché. Le Lyonnais s'est démultiplié aux quatre coins du terrain. Avec du déchet certes, mais quand on court pour quatre… Diaby fut l'un des rares à répondre au défi physique parfois imposé par les Mexicains au milieu de terrain. Le Gunner ne s'est pas dérobé. Quant à Malouda, il fut le seul Français dangereux en frappant au but ou en tentant des dribbles, souvent réussis.

Qu'attendre du match face à l'Afrique du Sud ?

Un miracle. La qualification pour les huitièmes de finale n'est pas mathématiquement perdue. En cas de large victoire face à l'Afrique du Sud et s'il y a un vainqueur lors de Mexique-Uruguay, les Bleus peuvent encore poursuivre leur route en Coupe du monde. Mais si la Celeste s'impose 1-0 face aux Mexicains par exemple, les Bleus devront eux l'emporter 4-0 contre les Bafana Bafana pour se qualifier… On peut rêver. Plus sérieusement, on se contentera d'une victoire face à l'Afrique du Sud. Ou même d'un match où les tricolores feront honneur à leur maillot tout simplement. Au point où on en est, ce sera déjà bien…

Après avoir touché le fond contre le Mexique, l'équipe de France ne peut que rebondir face à l'Afrique du Sud. Mais après le spectacle affiché hier soir, on voit mal comment les Bleus pourraient sauver leur honneur…

Maxifoot.fr

Vendredi 18 Juin 2010 - 11:30


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