Treize islamistes présumés placés en garde à vue la semaine dernière vont être présentés à un juge en vue d'une mise en examen pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme, a déclaré mardi le procureur de Paris.
François Molins a indiqué lors d'une conférence de presse que le groupe radical Forsane Alizza ("Les cavaliers de la fierté") dirigé par Mohamed Achamlane semblait préparer des attentats contre au moins un juge d'instruction."Certaines cibles institutionnelles étaient potentiellement visées. Ainsi, d'après certaines déclarations faites au cours des gardes à vue, avait été évoqué au cours d'une réunion tenue à Lyon en septembre 2011 un projet d'enlèvement d'un magistrat lyonnais avec lequel avait eu maille à partir l'un des membres de la cellule lyonnaise", a-t-il expliqué.
Dix-neuf personnes avaient été interpellées vendredi dernier mais deux d'entre elles ont été remises en liberté.
"Treize individus sur les 17 ont donc été déférés ce jour (...) devant les juges d'instruction afin d'être mis en examen du chef d'association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme et du chef d'acquisition, de transport et de détention d'armes de première et quatrième catégorie", a ajouté le procureur. Ils encourent une peine de 10 ans de prison.
Le parquet a requis le placement en détention provisoire pour neuf d'entre eux et a demandé aux magistrats instructeurs le placement sous contrôle judiciaire pour les quatre autres.
Le coup de filet réalisé la semaine dernière a permis de saisir une vingtaine d'armes, dont des kalachnikovs temporairement neutralisées et qui pouvaient être utilisées en ôtant un dispositif, a dit François Molins.
Mohamed Achamlane, le leader de Forsane Alizza également arrêté vendredi, a réfuté "toute intention terroriste", a dit son avocat nantais dans une interview à Presse-Océan.
Le coup de filet, à moins d'un mois de l'élection présidentielle, est survenu huit jours après la mort de Mohamed Merah, l'auteur des sept meurtres de Montauban et de Toulouse, qui se réclamait d'Al Qaïda et a été abattu par la police.
Il n'y a cependant aucun lien entre les deux affaires, a confirmé mardi François Molins, selon lequel Mohamed Merah n'avait au "aucun contact" avec les membres de Forsane Alizza.
Ces derniers, qui étaient sous surveillance depuis octobre 2011, menaient des entraînements physiques dans les parcs et forêts de la région parisienne et subissaient un endoctrinement idéologique dans le but de conduire le djihad, a-t-il dit.
La dissolution du groupe a été effective début mars et une information judiciaire a été ouverte pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes de terrorisme.
En décembre 2011, Forsane Alizza menaçait dans une vidéo postée sur son site internet d'entrer en guerre contre la France si elle ne retirait pas ses troupes des territoires à majorité musulmane, a expliqué le procureur.
Reuters
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